lundi 24 avril 2023

Une exposition s’ouvre demain sur Belgrano au Museo Mitre [à l’affiche]

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Le Museo Mitre, situé dans la rue San Martín, derrière la cathédrale de Buenos Aires, est installé dans la maison de maître qu’a habité le général Bartolomé Mitre (Buenos Aires, 1821 - ibidem, 1906), qui fut l’un des géants de la vie intellectuelle argentine dans la seconde moitié du 19e siècle.

Lecteur infatigable, maîtrisant plusieurs langues, il est considéré, non sans raison, comme le premier historien argentin puisqu’à partir de 1856, il publia de nombreuses études sur les débuts de l’indépendance, consacrant en particulier des biographies plus que fournies de Manuel Belgrano, José de San Martín et Miguel Martín Güemes. D’orientation libérale, philo-britannique, plutôt hostile à la culture espagnole ou en plus exactement à ce qu’il en percevait dans le nouvel Etat qui se dégageait avec difficulté de la gangue coloniale tricentenaire, Bartolomé Mitre fut aussi un acteur incontournable de la presse quotidienne (il a fondé et dirigé La Nación, le quotidien qui brille encore aujourd’hui au firmament des journaux sud-américains), un poète (dont les œuvres ont beaucoup souffert des outrages du temps), un précieux collectionneur de documents historiques (on lui doit la conservation d’une impressionnante quantité d’archives)n et un homme politique d’une grande importance, puisqu’il fut président de la République, au tout début des vingt années connues dans l’histoire comme La República Conservadora (de 1862 à 1968, quand la constitution prévoyait encore un mandat de six ans).

Lorsqu’en 1903, on installa les restes de Manuel Belgrano dans le fastueux mausolée qu’on venait de lui construire sur le parvis de l’église provinciale des dominicains, la basilique de Santo Domingo y Santo Rosario, c’est lui qui prononça l’éloge funèbre en présence de quelques descendants et du gratin de la République.

Demain, le Museo Mitre inaugure une exposition temporaire qui mettra en scène quelques uns des documents écrits de la main de Manuel Belgrano (1770-1820), le premier penseur de l’indépendance, le premier économiste sud-américain, l’un des tout premiers généraux ayant combattu pour l’indépendance, dès 1811, contre les restes de l’armée coloniale espagnole.

Cela promet une très belle et passionnante visite pour tous les amoureux de l’histoire.

L’exposition partira en tournée un peu plus tard.

© Denise Anne Clavilier