samedi 22 avril 2023

Un destin à la Hollande : Alberto Fernández renonce à briguer un second mandat [Actu]

"Le pas de côté", dit le gros titre
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Exceptionnellement, eu égard à la gravité de l’actualité politique et sociale en Argentine, je publie aujourd’hui plusieurs articles quand mon habitude sur ce blog est de ne parler que du disparu lorsque le Río de la Plata pleure l’une de ses figures culturelles.

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Hier, dans la nuit, le président argentin, Alberto Fernández, a annoncé par vidéo qu’il renonçait à présenter sa candidature pour un second mandat. La décision est sage. Il n’avait en effet aucune chance d’être réélu, à moins d’un miracle sur lequel il ne pouvait pas compter.

L’annonce de sa décision provoque un combat de crocodiles dans le marigot du Frente de Todos, la formation électorale qui l’a porté au pouvoir et qui est largement dominée, pour ne pas dire exclusivement constituée, par le camp kirchneriste ou anciennement tel.

Qui sera son Macron ? Cristina Kirchner, la vice-présidente actuelle, est évidemment la mieux placée, à première vue. C’est la plus énergique, la plus agressive et la plus charismatique de tous les candidats potentiels.

"Fernández renonce et le PJ se dispute pour savoir
s'il y aura des PASO ou un seul candidat", dit le gros titre
La photo montre un accident à Buenos Aires :
un chauffard ivre et drogué a heurté et blessé gravement
un livreur de plateforme à bicyclette
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Sergio Massa, le surpuissant ministre de l’Economie, s’y verrait sans doute mais l’inflation galopante et le cours du change désastreux du dollar (face au peso argentin) ne plaident pas en sa faveur. L’ancien gouverneur de la province de Buenos Aires, Daniel Scioli, devenu ambassadeur d’Argentine au Brésil, s’y verrait bien lui aussi et ce ne serait pas sa première candidature (il s’est fait battre, d’une manière assez humiliante, par Mauricio Macri il y a huit ans, en sortant de son mandat de gouverneur). L’actuel titulaire du poste dans la même province, Axel Kiciloff, irait bien lui aussi. A ceux-là, il faut ajouter une kyrielle de plus petits joueurs qui aimeraient bien s’y voir.

De l’autre côté de l’échiquier politique, la droite jubile. Non pas qu’elle craignait la candidature du président sortant mais on sent que son humiliation fait méchamment plaisir à tout le monde, aux politiciens comme aux journalistes, sans oublier les dessinateurs. Le panorama global n’est guère plus brillant de ce côté-là. La campagne s’enfonce dans la médiocrité.

"Le président renonce à la compétition électorale
et le dollar est toujours sans frein", dit le gros titre
au-dessus d'une photo qui montre le président sortant
avec deux accompagnateurs
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Le 16 mai, le parti péroniste (PJ) devrait se réunir pour choisir le candidat qu’il veut présenter à la fin du mois d’août, aux élections primaires (PASO), qui sont obligatoires pour tous les candidats et servent à faire un premier tri (il faut obtenir un certain niveau de votes pour accéder au premier tour) et à choisir un seul candidat pour chaque camp (et chaque mandat en jeu), pour les formations qui en présentent plusieurs.

© Denise Anne Clavilier


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