vendredi 15 mars 2024

C’est l’INCAA qu’on assassine [Actu]

Une du supplément culturel de Pagina/12 le 13 mars :
"Ecran dans le noir", dit le gros titre
sur cette photo du siège de l'INCAA
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution


A travers un décret publié il y a quelques jours au Bulletin Officiel et signé par le président que le gouvernement a nommé à la tête de l’Institut national du cinéma et des arts audiovisuels (INCAA), un financier sans aucune expérience ni intérêt pour le secteur, l’exécutif argentin passe des menaces aux actes et détruit l’outil de soutien à la création cinématographique qui avait pourtant amplement prouvé son efficacité et son utilité.

L’historique salle Gaumont, qui était le lieu de toutes les présentations des productions aidées par l’institut, va être vendue.

Il a aussi été annoncé que plus aucun festival ne recevrait d’aide économique ou de soutien institutionnel de la part de l’INCAA, ce qui va mettre en danger jusqu’au festival international de cinéma de Mar del Plata, le navire amiral de toutes les manifestations dans le domaine. Il n’y aura plus non plus de subvention versée aux provinces qui veulent soutenir un projet ou organiser un événement.

Les contrats de travail à durée déterminée qui arrivent à échéance le 31 mars ne seront pas renouvelés. Les heures supplémentaires ne seront plus payées. Les déplacements professionnels des salariés de l’institut ne seront plus pris en charge, ni leurs frais de nourriture, d’hébergement et de téléphonie : tout cela coûterait, paraît-il, trop cher. Sans doute s’agit-il en fait d’empêcher toute espèce d’intervention institutionnelle afin de transformer très vite l’INCAA en coquille vide en vue de le supprimer plus facilement d’ici quelque temps.

Le personnel entend bien résister mais très vite, la police a fait barrage pour empêcher les gens de s’approcher de la salle Gaumont, qui était l’aimant susceptible d’attirer les manifestants.

Et cette fois-ci, ces mesures iniques, qui vont détruire le très prometteur cinéma national argentin, porteur d’une vraie puissance de rayonnement culturel partout dans le monde, ont eu les honneurs de toutes les unes des quotidiens nationaux. Non pas dans le gros titre certes mais sur la une néanmoins.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :