mercredi 31 juillet 2013

Abuelas et la CEA : le dialogue est ouvert [Actu]

Au début de la semaine, les JMJ à peine terminées, une délégation de Abuelas de Plaza de Mayo a rencontré l'archevêque de Santa Fe, Monseigneur José María Arancedo, président de la Conférence Episcopale Argentine (CEA), pour faire un point sur l'action de l'Eglise dans les recherches concernant les enfants enlevés à leurs parents disparus pendant la Dictature de 1976.

Cette entrevue, qui a donné beaucoup d'espoir à Estela de Carlotto, fait suite à la rencontre rapide de la présidente de Abuelas avec le Pape le 24 avril dernier (voir mon article à ce sujet), où le Saint Père lui avait promis la coopération de l'Eglise.


Monseigneur Arancedo a remis à la petite délégation, composée de la Présidente, de la Vice-Présidente, Rosa Roisinblit, et de Buscarita Boa, un document établi par la CEA en novembre dernier, donc avant l'élection du Pape François, sur le sujet, invitant avec insistance l'ensemble des curés du territoire national à rechercher toutes les informations qui peuvent être tirés des registres de baptême et de sépulture quant à des faits suspects qui pourraient relever d'un crime contre l'humanité, comme le sont en droit argentin la soustraction des enfants mineurs à leurs parents, la falsification de leurs documents de naissance et l'assassinat des parents pendant leur incarcération clandestine dans les centres de torture du régime (lorsqu'ils n'ont pas été jetés dans une fosse commune ou précipités d'un avion dans l'océan ou le Río de la Plata, ils ont été enterrés sous des identités incomplètes ou un simple NN, pour inconnu).

Les grands-mères ont fait part à la presse et de leur satisfaction et de leur stupéfaction en découvrant l'action en cours déclenchée à leur insu par l'épiscopat.

Pendant que le reste de la presse nationale se régalait de la désertion d'un metteur en scène de renom qui ne veut plus participer au cycle culturel Teatro x Identidad, initié par Abuelas, par désaccord avec le Gouvernement national en pleine campagne électorale de mi-mandat, Página/12 a préféré s'intéresser depuis lundi soir au rapprochement ONG-Eglise.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 du 29 juillet 2013
lire l'article de Página/12 du 30 juillet 2013
lire l'article de Página/12 du 31 juillet 2013.
Página/12 publie aussi ce matin un entrefilet sur la lettre adressée par un dignitaire de la Curie, Monseigneur Becciu, de la Secrétairie d'Etat, à la femme d'un militaire argentin condamné pour ses agissements pendant la Dictature. Les phrases citées par le journal montrent clairement que le Saint Siège fait face, emploie toutes les ressources de la diplomatie épistolaire mais n'entend pas pour autant se laisser manipuler par ceux qui voudraient faire passer les bourreaux condamnés pour des prisonniers politiques incarcérés par un gouvernement illégitime. Et il est possible que les militants des droits de l'homme ne voient pas cela d'un bon œil. En général, ils supportent mal qu'on use de diplomatie avec "ces gens-là". En particulier Página/12.
Consulter aussi l'article en français de Radio Vatican sur le même sujet.