Au
début de la semaine, les JMJ à peine terminées, une
délégation de Abuelas de Plaza de Mayo a rencontré
l'archevêque de Santa Fe, Monseigneur José María Arancedo, président
de la Conférence Episcopale Argentine (CEA), pour faire un
point sur l'action de l'Eglise dans les recherches concernant les
enfants enlevés à leurs parents disparus pendant la
Dictature de 1976.
Cette
entrevue, qui a donné beaucoup d'espoir à Estela de
Carlotto, fait suite à la rencontre rapide de la présidente
de Abuelas avec le Pape le 24 avril dernier (voir mon article à
ce sujet), où le Saint Père lui avait promis la
coopération de l'Eglise.
Monseigneur
Arancedo a remis à la petite délégation,
composée de la Présidente, de la Vice-Présidente,
Rosa Roisinblit, et de Buscarita Boa, un document établi par
la CEA en novembre dernier, donc avant l'élection du Pape
François, sur le sujet, invitant avec insistance l'ensemble
des curés du territoire national à rechercher toutes
les informations qui peuvent être tirés des registres de
baptême et de sépulture quant à des faits
suspects qui pourraient relever d'un crime contre l'humanité,
comme le sont en droit argentin la soustraction des enfants mineurs à
leurs parents, la falsification de leurs documents de naissance et
l'assassinat des parents pendant leur incarcération
clandestine dans les centres de torture du régime (lorsqu'ils
n'ont pas été jetés dans une fosse commune ou
précipités d'un avion dans l'océan ou le Río
de la Plata, ils ont été enterrés sous des
identités incomplètes ou un simple NN, pour inconnu).
Les
grands-mères ont fait part à la presse et de leur
satisfaction et de leur stupéfaction en découvrant
l'action en cours déclenchée à leur insu par
l'épiscopat.
Pendant
que le reste de la presse nationale se régalait de la
désertion d'un metteur en scène de renom qui ne veut
plus participer au cycle culturel Teatro x Identidad, initié
par Abuelas, par désaccord avec le Gouvernement national en
pleine campagne électorale de mi-mandat, Página/12 a
préféré s'intéresser depuis lundi soir au
rapprochement ONG-Eglise.
Pour
en savoir plus :
lire
l'article de Página/12 du 29 juillet 2013
lire
l'article de Página/12 du 30 juillet 2013
lire
l'article de Página/12 du 31 juillet 2013.
Página/12
publie aussi ce matin un entrefilet sur la lettre adressée par
un dignitaire de la Curie, Monseigneur Becciu, de la Secrétairie
d'Etat, à la femme d'un militaire argentin condamné
pour ses agissements pendant la Dictature. Les phrases citées
par le journal montrent clairement que le Saint Siège fait face, emploie toutes les ressources de la diplomatie épistolaire mais n'entend pas pour autant se laisser manipuler par ceux qui voudraient faire passer les bourreaux condamnés pour
des prisonniers politiques incarcérés par un gouvernement
illégitime. Et il est possible que les militants des droits de l'homme ne voient pas cela d'un bon œil. En général, ils supportent mal qu'on use de diplomatie avec "ces gens-là". En particulier Página/12.
Consulter
aussi l'article en français de Radio Vatican sur le même
sujet.