Jacques Rogge, hier soir, au siège du CIO à Lausanne
Hier,
à Lausanne, le Comité Olympique International a
attribué à la ville de Buenos Aires l'organisation des
Jeux Olympiques de la Jeunesse (15-18 ans) pour juillet 2018.
Le
projet prévoit de loger les athlètes dans les quartiers
sud de la capitale (quelles nouvelles opérations de promotion
immobilière peuvent bien cacher ces propositions ?) et
d'organiser les épreuves essentiellement dans le nord ainsi
qu'au port de La Boca pour les épreuves nautiques (1).
La
presse se réjouit de manière unanime de cette réussite,
Clarín allant même jusqu'à conclure son article
en proclamant qu'au-delà du choix de Buenos Aires, cette
décision du CIO est une victoire pour l'Argentine.
Les Argentins se tombant dans les bras les uns les autres.
A l'arrière plan, à gauche, Macri stupéfait et visiblement soulagé
Et
à cette occasion, Mauricio Macri s'est laissé aller à
un geste très spontané que les photographes ont saisi :
de joie, il a porté ses mains à son visage lorsque
Jacques Rogge a prononcé le nom de la capitale argentine. Cela
fait du bien de percevoir de temps à autre qu'il y a un homme
sensible sous ce politicien madré. Et cette fois-ci, majorité
gouvernementale et opposition ont su déposer les armes et se
présenter comme une équipe solidaire devant les
instances de Lausanne, avec Mauricio Macri et les deux Secrétaires
chargés du Sport, celui du Gouvernement national et celui du
Gouvernement portègne, qui était qui plus est le chef
de projet de la candidature. Le sport adoucit donc les mœurs
politiques !
Les cinq atouts de la candidature portègne (en espagnol, schéma tiré de La Nación)
Buenos
Aires avait déjà présenté cinq fois sa
candidature à l'organisation des Olympiades, bien avant que
n'existe la version junior : pour les jeux de 1936, qui eurent lieu à
Berlin, ceux de 1940 (dont la guerre empêcha la tenue), ceux de
1956 perdus par l'Argentine pour une voix au profit de Melbourne,
ceux de 1968 et finalement ceux de 2004 qui allèrent à
Athènes pour le centenaire de l'initiative du Baron Pierre de
Coubertin. Cette fois-ci, dans l'avant-dernier tour, Buenos Aires
était aux prises avec Medellín en Colombie et Glasgow
en Grande-Bretagne, qui resta loin derrière, avec les scores
respectifs de 40, 32 et 13. Au dernier scrutin, la Reina del Plata a
obtenu 49 voix contre 39 à la cité andine colombienne.
Les
olympiades de la jeunesse de 2018 seront la troisième édition
de cette grande rencontre internationale réservée aux
jeunes athlètes. La deuxième édition s'ouvrira
dans quelques semaines, en août, à Nanjing, en Chine. En
2009, Buenos Aires avait obtenu l'inscription du Tango au patrimoine
culturel de l'UNESCO (voir mon article du 30 septembre 2009) et elle avait été retenue
comme Capitale mondiale du Livre pour l'année 2011 (voir mon article du 16 juin 2009). A plusieurs reprises, elle a été
la ville-départ du Dakar. Cette année, l'équipe
de candidature olympique a fait valoir qu'elle était la cité
de Borges et du Pape et il faut croire que ça a marché
!
L'implantation des manifestations dans la ville
(cliquez sur l'image pour lire les icônes et les légendes)
Pour
aller plus loin :
lire
le communiqué du CIO (en anglais)
lire
la dépêche de Télam
lire
l'article de Clarín
(1)
Il est même question d'organiser certaines épreuves dans
des quartiers bidonvilles (villas miserias) particulièrement
oubliés par le gouvernement actuel de la Ville. A première
vue, cela paraît peu crédible, voire suspect. On a cinq
ans pour voir à quoi cela peut bien correspondre.