Ce
matin, sur la manchette de une de Página/12, les humoristes maison, Daniel Paz et
Rudy, ont résumé à leur façon les discours
adressés par le Pape François aux jeunes (et aux moins
jeunes) au cours des JMJ à Rio, en pensant visiblement surtout
à la rencontre avec les jeunes Argentins à la
cathédrale Saint Sébastian (voir mon article du 27 juillet 2013).
Personnellement
je trouve ça plutôt réussi. C'est drôle et
c'est surtout très juste (sans doute beaucoup plus qu'ils ne peuvent l'imaginer eux-mêmes, plongés qu'ils sont dans la culture du provisoire que le magistère dénonce). Ce raisonnement n'est pas vraiment nouveau parmi les chrétiens un peu engagés et notamment les catholiques en Occident.
Le
journaliste : Sa Sainteté a appelé les jeunes à
faire du bazar (1), à être subversif.
L'évêque
(argentin) lambda : Oui
Le
journaliste : C'est quoi être subversif ?
L'évêque
: Par exemple, si vous êtes hétérosexuel (2), vous
marier et ne pas divorcer tout de suite après, c'est super-subversif.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
(1)
Cette expression du Pape (que hagan lio) a fait flores dans toute l'Amérique
latine. Elle a laissé tout le monde bouche-bée. La
presse francophone en Europe y a à peine prêté
attention (mis à part les médias confessionnels bien
entendu). De même qu'elle n'a pas rendu compte de la remise des
clés de la ville de Rio, malgré le caractère
très émouvant et très sobre de la cérémonie,
tout en cordialité et en bons mots, moitié en portugais
moitié en espagnol, entre le Pape, le maire de la ville et un
champion paralympique, assis dans son fauteuil roulant, et à
qui est revenu,sur le balcon de l'hôtel de ville, l'honneur de
tendre au Saint Père une clé énorme et très
théâtrale.
(2) Et ce matin, Paz et Rudy ne savaient pas que lors de sa première conférence de presse dans l'avion de retour, le Pape allait être conduit à exprimer sans ambage son refus très évangélique de porter un jugement de valeur sur les homosexuels. Qu'est-ce que ça aurait été, s'ils l'avaient su !