L'auteur-compositeur
interprète Victor Heredia présente aujourd'hui, mercredi 6 mai 2015
à 18h, à la Feria del Libro, salle Juan Rulfo (pavillon jaune), le
livre qu'il a écrit autour d'un de ses disques phares, Taki Ongoy –
Las lágrimas de América, consacré au patrimoine précolombien et à
la lutte des Améridiens contre les conquérants espagnols depuis
Pizarro en 1532 jusqu'à la révolte de Tupac Amaru à la fin du
XVIIIème
siècle.
L'album
de musique s'est fait livre en 155 pages publié par Editorial
Imaginador (collection Proyecto Larsen). L'ouvrage papier
contextualise ce qui disait déjà la musique : images,
dictionnaire biographique, glossaire et textes. Il repasse l'histoire
de la conquête du point de vue du vaincu.
L'auteur,
qui a souffert il y a plus de vingts ans des multiples rejets de son
travail par la communauté universitaire et intellectuelle du moment
(laquelle est traditionnellement à droite) (1), revendique
aujourd'hui le caractère revisionista (2) de son travail. Página/12
profite de l'occasion pour l'interviewer en une de ses pages culturelles.
Après
la présentation du livre à proprement parler, l'artiste se rendra
au stand de son éditeur (n° 1408, dans le même pavillon jaune)
pour dédicacer ses différents ouvrages.
A cette occasion, je crée un nouveau mot-clé, PO, pour Pueblos originarios, comme on les appelle en Argentine, un mot-clé que j'attacherai plus tard à d'anciens articles qui en traitent.
(1)
C'est en train de changer : l'université devient plurielle au
fur et à mesure que la démocratie se développe dans le pays et
qu'elle fait apparaître le caractère idéologique et
scientifiquement contestable d'un certain nombre de positions
historiques qui ne résistent pas aux méthodes critiques
contemporaines.
(2)
Le revisionismo en Argentine est un courant d'interprétation
historique qui restitue au peuple son caractère de protagoniste de
l'histoire et démonte les théories conservatrices dominantes telles
qu'elles ont été conçues entre 1860 et 1880 par les grands
intellectuels de droite que furent Sarmiento (1811-1888) et Mitre
(1821-1906). Les théories construites par ce courant sont elles
aussi parfois tout aussi contestables que celles qu'elles prétendent
combattre. Mais c'est toujours là le prix à payer pour accéder à
une vision apaisée et raisonnable de l'histoire.