Toute de bleu et blanc vêtue, Cristina de Kirchner. De dos avec un début de calvitie, le Gouverneur de la Province de Buenos Aires, Daniel Scioli Photo Juan Manuel Foglia pour Clarín |
La Présidente Cristina Kirchner était hier à Luján pour le Te Deum du 25 mai. Il semblerait qu'elle ait voulu mettre en valeur le travail de restauration qui a été opéré par l'Etat fédéral sur la basilique nationale pour laquelle elle a une affection particulière. C'est une explication plausible, puisqu'il est évident que depuis l'élection du pape argentin, elle souhaite entretenir de bonnes relations avec l'Eglise et notamment l'épiscopat. Il est possible aussi qu'elle ait voulu s'afficher aux côtés de Daniel Scioli, actuellement candidat putatif à sa succession pour le Frente para la Victoria. Toujours est-il que Mauricio Macri, qui cherche à se poser en chef de l'opposition refusant désormais les alliances, a néanmoins tenté d'exploiter l'idée inverse, polémique que reprend toute la presse d'opposition, d'une manière qui me paraît bien artificielle.
La
Chef d'Etat s'est présentée très élégamment vêtue des couleurs
nationales, elle s'est fait montrer publiquement le résultat des
travaux en direct à la télévision publique (puisque la cérémonie
était retransmise en direct) et l'archevêque de Buenos Aires a
conclu sa propre homélie en son absence par une allusion à Luján
et un très consensuel "Viva la Patria".
De
toute évidence, il n'y a pas eu d'exploitation électoraliste de la
part de Cristina qui a réservé au meeting (1) de la soirée (2), de
retour dans la capitale fédérale, son discours politique où elle a
répété une idée forte de sa politique depuis huit ans : le
projet pour le pays n'est pas celui d'une personne mais d'un peuple.
Elle a renvoyé les citoyens à leurs responsabilités civiques de
participer chacun pour sa part au développement du pays et à ses
progrès de justice sociale. Tous les célébrants des Te Deum
partout dans le pays ont insisté sur la notion de paix sociale et
civique et de lutte contre la corruption et l'enrichissement
personnel, sans entrer dans des attaques ciblées contre personne.
A gauche, le recteur de la basilique. A droite, l'archevêque de Mercedes-Luján Photo Casa Rosada (cliquez sur l'image pour obtenir la haute résolution originale) |
Il
semblerait donc que Cristina Kirchner ait plutôt bien réussi ce
long week-end festif qui est aussi son dernier 25 mai comme Chef
d'Etat. Donc bravo et merci. On verra bien ce que donneront les
élections présidentielle et législatives qui viennent.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12 sur le Te Deum à Luján
lire
l'article de La Prensa sur le même thème
lire
l'article de Clarín.
Tous
les journaux consacrent aussi un article au Te Deum présidé par le cardinal Mario Poli à Buenos Aires en présence de Mauricio Macri.
Lire
également le communiqué de la Casa Rosada, illustré de la très consensuelle photo ci-dessus. Le site de la Casa
Rosada vous donne également accès au texte du discours présidentiel
dans la soirée et aux vidéos tant du Te Deum à midi qu'au meeting
populaire du soir, avec allocution de la Présidente. A travers ces
vidéos, vous pourrez admirer vous-même cette basilique néogothique
toute rose...
(1)
En Argentine, ce rassemblement reste un meeting politique et ce
quelle que soit la couleur du gouvernement en place. Cela fait partie
des mœurs d'une démocratie récente et qui balbutie encore. Et
d'ailleurs, dans nos pays plus anciens, en sommes-nous si loin dans
de telles occasions ? Le Président de la République française
vient d'en donner un bon exemple en transformant une visite locale en
occasion de lancer sa candidature, sans le dire, à la prochaine
élection en... 2017 !
(2)
Cette soirée a été ouverte par l'hymne national joué par
l'orchestre El Arranque et chanté par Guillermo Fernández (le tango était donc à l'honneur et voici l'hymne en arrangement et orchestration tangueros).