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Mafalda en manchette en bas à gauche :
La
Norvège... Personne ne parle de la Norvège.
Les
gens parlent des pays où il y a des bombes, des grèves, des
assauts, des canonnades, des crimes, du racisme, des révolutions...
Mais
sur la Norvège, pas ça !
On
voit bien que la violence est mieux cotée que la morue...
(Traduction
©
Denise Anne Clavilier)
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Le
scandale qui touche la FIFA et qui a été déclenché hier avec
l'arrestation de différents dirigeants du football mondial, parmi
lesquels un Uruguayen, vice-président de la fédération
internationale, met le football à la une de tous les journaux
argentins et uruguayens, avec une unanimité étonnante !
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A
tel point que Página/12 et Clarín, les deux ennemis irréductibles
de la presse argentine, titrent avec la même phrase leur article sur
les déclarations de Diego Maradona, qui n'a jamais caché son mépris
et son hostilité aux instances internationales de son sport.
El
Diez a toujours dit que la FIFA était un repaire de gangsters, une
mafia avec pignon sur rue. Depuis la Jordanie où il entraîne
l'équipe nationale et dont il soutient l'un des princes à la
présidence de la FIFA, D10S (1) s'en est donné à cœur joie hier
avec des déclarations explosives qu'on retrouve dans de nombreux
quotidiens ce matin. Les deux quotidiens argentins titrent tous les
deux sur une phrase : "La FIFA hait le football et la
transparence !" C'est envoyé, non ?
Vous
pouvez lire à cet égard mon article du 9 février 2009 sur l'église
Maradonienne, ses rites et ses prières déjantées (2), une bonne
grosse blague très politique qui a pris naissance à Rosario et qui
met en évidence la perception par le peuple argentin de ces
problèmes de corruption et d'hégémonie néo-coloniale à la tête
du football international (3).
Avec
l'un de ses représentants en garde à vue en Suisse, l'Uruguay se
trouve dans l'œil du cyclone. D'ailleurs l'homme faisait déjà
l'objet d'une enquête pour malversations de la part de la justice de
son pays. Celle-ci a juste été prise de court par la justice
nord-américaine !
De la coupe du monde, il ne reste que le socle. "Le football volé", titre El Observador |
L'Argentine
n'est toutefois guère en reste : en effet, l'ancien président
de l'AFA, la fédération argentine de football, Julio Grondona,
décédé l'année dernière, était dans le collimateur des juges
new-yorkais dont l'action vient de déboucher en Suisse. En ce qui le
concerne, l'action est bien entendu éteinte mais ses deux fils sont
montés au créneau, dès hier, pour soutenir l'honneur de leur père.
L'un des deux a cependant reconnu que Grondona avait connaissance de
malversations dans les instances régulatrices du football et lui en
avait parlé. Voir à ce propos mon article au lendemain de la mort de don Julio, le 30 juillet 2014.
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Et
quatre autres dirigeants argentins du football sont incriminés par
l'opération mains propres lancées par New-York. Cette fois-ci, la
justice de la ville nord-américaine a les faveurs de Página/12 qui
apprécie cette chasse à la corruption dont l'existence était connue de tous...
Tribuna est le titre du supplément sportif quotidien de La República Cliquez sur la une pour obtenir la meilleure résolution |
Tous
les journaux ce matin consacrent de nombreuses pages à cette
affaire. Il m'est impossible de vous renvoyer à tous les articles
parus. Je me contenterai donc de vous donner le lien avec l'article
principal et le cas échéant avec celui relatant les déclarations
de Diego Maradona.
Pour
en savoir plus :
en
Uruguay :
lire
l'article de El País
lire
l'article de El País sur Maradona, rédigé d'après un article de
La Nación ("Je vais me charger personnellement de les flanquer dehors
à coups de pompe") ? Ah ! le langage fleuri et nuancé del Diez !
lire
l'article de El Observador, qui symbolise l'affaire en faisant
disparaître sur sa une la Coupe du Monde dont il ne reste que le
socle... Quelle force !
lire
l'article de La República, qui n'apprécie que très modérément cejour de juin 2014 où la FIFA avait osé sanctionner Luis Suárez (4) au
nom de la morale lors du Mundial au Brésil (vous vous souvenez de
cette morsure ?) et qui rappelle que précisément aujourd'hui
l'ex-président de la République, José Mujica, est attendu au
Vatican pour une audience privée !
en
Argentine :
lire
l'article sur Maradona dans Página/12
lire
l'article de Clarín
lire
l'article de Clarín sur Maradona
lire
lien de Clarín vers la mise en accusation à New-York (le
journal donne accès à l'ensemble du réquisitoire en anglais, en
téléchargement pdf, sans traduction)
lire
l'article de La Prensa sur les déclarations de Diego Maradona
(1)
Ce surnom est une combinaison entre son numéro de dossard au sein de
la sélection nationale, le n°10, et sa célèbre phrase sur le but
marqué de la main au Mexique contre les Anglais juste après la
guerre des Malouines et le coulage du sous-marin Belgrano, qui vient
après tant et tant de contentieux entre l'Argentine populaire et la
puissance néo-coloniale britannique en Amérique du Sud : "Fue
la mano de Dios" (c'était la main de Dieu).
(2)
Ceux de mes lecteurs qui achèteront Contes animaliers d'Argentine, à
paraître aux Editions du Jasmin à la fin juin, verront que ce type
d'humour, qui s'appuie sur le sacré sans commettre ni blasphème ni
sacrilège, est bien ancré dans la culture argentine. En témoigne
le conte intitulé Le baptême du perroquet (de la Province de
Santiago del Esterro) : c'est dans la même veine !
(3)
Voir également les letras de tango sur Maradona dans Deux cents ans
après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine
littéraire du tango, que j'ai publié chez Tarabuste Editions (comme
numéro spécial 2010 de la revue Triages). Tarabuste aura son stand
comme tous les ans au Marché de la Poésie à Paris, du 11 au 14
juin 2015, et dispose d'une boutique en ligne dont le lien est en
permanence dans la Colonne de droite de ce blog.
(4)
Voir à ce propos mes deux articles sur le sujet : celui du 26 juin 2014 alors que l'Uruguay était suspendu à la décision de la
FIFA et celui du 27 juin 2014, au lendemain de la sanction, quand
toute la presse nationale soutenait le joueur exclu à
ses yeux injustement...