La présidente posant l'arme dans la vitrine Photo Casa Rosada dans sa résolution maximale Cliquez sur l'image pour l'agrandir |
Grande
cérémonie hier que cette parade qui s'est déroulée pendant près
de trois heures du nord au sud de la ville de Buenos Aires :
entouré de l'Escorte présidentielle à cheval en grande tenue
d'apparat, à bord d'un command-car, le sabre du général San
Martín a été conduit depuis la caserne des Grenadiers à cheval, dans les hauts de
Palermo, où il était exposé depuis près de 50 ans, jusqu'au Museo
Histórico Nacional, dans le sud de San Telmo, où la Présidente Cristina de Kirchner l'attendait pour le déposer elle-même, avec gravité et élégance,
dans la vitrine préparée pour lui dans le musée récemment
redessiné.
L'illustre
relique du Padre de la Patria a fait halte au monument des soldats
tombés aux Malouines en 1982, situé en contrebas de la Plaza San
Martín, au pied de la barranca de Retiro, puis à la cathédrale, sur Plaza
de Mayo, où l'archevêque de Buenos Aires, le cardinal Mario Poli,
lui a donné la bénédiction.
Contrairement
à ce que je craignais vendredi, Cristina de Kirchner n'en a pas fait
une occasion de campagne. Elle n'a pas prononcé de discours et je
dois avouer, pour avoir déjà regardé quelques passages vidéo,
qu'elle s'est montrée d'une grande dignité, comme dans ses
meilleurs jours (son comportement ordinaires dans ces moments institutionnels).
Le
communiqué officiel de la Casa Rosada est d'ailleurs d'une grande
sobriété et il faut bien lui rendre cette justice.
La
presse d'opposition, Clarín en tête, interprète beaucoup de choses
en mauvaise part, y compris (c'est démontant) le fait que la
cérémonie ait été tout du long retransmise en direct par la
télévision publique. Il me manquerait plus que ça ne le soit pas
si cette arme est un patrimoine national et symbolise une personne en
qui la mémoire populaire reconnaît le Père de la Patrie. Tout ça
parce que l'opposition confond l'institution qu'est la télévision
avec un parti politique (même si on peut critiquer encore
aujourd'hui la ligne politique de la rédaction de l'audiovisuel
public, toujours assez peu pluraliste, mais il le serait tout aussi
peu sous un gouvernement radical ou libéral. Il n'y a qu'à écouter
les radios publiques de Buenos Aires pour reconnaître très vite la
ligne politique du PRO tout au long de la journée). Dans tous les
cas de figure, l'opposition semble prendre très mal la mobilisation
générale que ces fêtes nationales suscitent (à Buenos Aires, les
foules ont été impressionnantes tout au long du week-end dans les
différentes manifestations) et les sondages qui donnent actuellement
le courant kirchneriste vainqueur des élections nationales prévues
en octobre. Après tous les efforts que l'opposition a faits depuis
janvier autour de l'affaire Nisman pour discréditer le gouvernement
actuel, pour eux c'est rageant ! (1)
Ceux
que ce sabre et tout le cérémonial qu'il suscite interrogent
trouveront dans mes deux livres sur San Martín la réponse à leur
question avec l'histoire de cette arme et de la valeur symbolique que
son propriétaire le premier lui a donnée, ainsi que l'histoire du
Régiment des Grenadiers à cheval. Ce qui vous permettra d'apprécier
à son juste prix la participation de cette unité d'élite dans les
célébrations de ces jours-ci.
deux
ouvrages que j'aurai l'honneur en août de présenter à nouveau tant
à Buenos Aires qu'à Mendoza (je vous tiendrai au courant le moment
venu).
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Clarín (qui vomit la haine)
lire
l'article de La Nación, comme d'habitude plus objectif maintenant qu'il y a quelques années encore
lire
la dépêche de Télam sur le transfert en tant que tel
lire
la dépêche de Télam sur la bénédiction à la cathédrale
lire
l'interview par Télam de l'artisan qui a réalisé la copie du sabre
qui trônera désormais dans la vitrine du Museo del Regimiento de
Granaderos a Caballo (MRGC)
lire
le communiqué de la Casa Rosada. Vous pouvez accéder par ce biais
aux photos (dont une est vraiment sympa, quand la présidente salue
militairement en bambin tout fier d'être déguisé en grenadier à
cheval) et aux reportages vidéos officiels
(1)
Il faut dire aussi que l'affaire était vraiment mal embranchée et
que tant la presse que les partis ont choisi le mauvais cheval pour
cette opération qui est peut-être en train de se retourner contre
eux tant le procureur décédé et sa famille sont maintenant englués
dans des affaires de corruption honteuses et déshonorantes. Voir à
ce sujet l'ensemble de mes articles.