C'était le grand scandale
politico-crapuleux révélé par Cristina Kirchner en 2010 dans le
cadre de sa guerre contre les groupes de presse oligarchiques et les
titres Clarín et La Nación : le groupe Clarín se serait
emparé pour un prix dérisoire de l'entreprise Papel Prensa, le
principal fabricant argentin de papier journal, sous la Dictature
militaire, avec l'aide du gouvernement putschiste, la complicité
de La Nación, en faisant pression sur la famille propriétaire alors que le père de famille était mort dans un étrange accident de la route.
L'instruction vient
d'aboutir à un non lieu pour les principaux inculpés qu'étaient
les propriétaires et gestionnaires des deux quotidiens.
Página/12 y voit une
concession du juge au pouvoir en place, la rédaction parle de cadeau de Noël pour les inculpés... Si cela est le cas, il faut
avouer que le magistrat instructeur aura pris son temps pour faire cette fleur au président.
Et puis lorsque la justice se prononce dans un sens qui plaît à
Página/12, le journal loue la vertu de l'institution. Le petit jeu devient
très agaçant.
Clarín en parle dans les
pages intérieures et n'en dit pas mot sur sa une, consacrée à un
horrible accident de circulation dans le nord du pays (une une très
racoleuse).
La Nación lui consacre un
encart à la une mais n'en fait pas son principal sujet. L'un et
l'autre auraient pourtant pu crier victoire et en profiter pour vouer
une nouvelle fois Cristina aux gémonies. Force est de constater que
ce n'est pas le cas, ce qui pourrait bien indiquer que le jugement
correspond à la réalité et qu'il s'agissait là d'une opération
de propagande qui permettait comme trop souvent à Cristina Kirchner
de désigner des ennemis pour déconsidérer son opposition, ce qui
était d'autant plus efficace que les patrons de Clarín répondaient
à tout cela avec une morgue assez peu sympathique.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín
lire l'article de Página/12, pas content du tout.