Mario
Sandoval est un ancien policier argentin, soupçonné en Argentine d'avoir
commis de nombreux crimes contre l'humanité sous la dernière dictature militaire, dans la prison clandestine tristement célèbre de l'ex-ESMA (Ecole
supérieure de Mécanique de la Marine).
Au retour de la démocratie, en décembre 1983,
il avait fui son pays et s'était réfugié en France, où, en
cachant son passé, il avait obtenu l'asile politique en 1985, sous
François Mitterrand, puis la nationalité française, en 1997. En
2008, il avait été démasqué par une enquête de Página/12 et la
justice française, saisie par la République Argentine en 2012, avait, pour la
première fois de son histoire, émis un arrêt favorable à son extradition en
Argentine, alors que, par principe, la France n'extrade pas ses
ressortissants. En l'occurrence, les magistrats avaient estimé que
les faits qui lui étaient reprochés étant antérieurs à sa
naturalisation, cela autorisait sa remise à l'Argentine.
Par
la suite, Mario Sandoval a fait jouer toutes les procédures d'appel
et de cassation qui étaient à sa disposition jusqu'au 24 mai
dernier, quand la Cour de Cassation a définitivement rejeté son pourvoi, ce qui
revient à valider l'ordonnance de la cour d'appel de Versailles qui permettait déjà son
extradition. Néanmoins, il reste des obstacles dans la jurisprudence, qui en dispose autrement notamment dans le cas de plusieurs Rwandais, qui n'ont pas été renvoyés dans leur pays d'origine. La décision est désormais dans les
mains d'Edouard Philippe et, même si celui-ci valide l'extradition, il restera encore à Sandoval un ultime
recours auprès du Conseil d'Etat. L'affaire n'est donc pas terminée.
En
France, Mario Sandoval avait réussi une brillante carrière, non pas
tant sur le plan académique que sur le plan mondain. Il a occupé
des postes de recherche en sociologie dans deux universités et même,
semble-t-il, à celui de conseiller auprès de Nicolas Sarkozy.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12 daté du 25 mai
lire
l'article de La Nación ce matin.