Photo Martín Bonetto |
La
Feria del Libro a fermé ses portes hier soir avec un bilan mitigé.
Sans doute la baisse du pouvoir d'achat des Portègnes et des
banlieusards se fait-il sentir dans ces chiffres décevants pour le
secteur. Et ce ne sont pas les événements récents qui ont pu aider
les intellectuels à multiplier leurs achats, eux dont les métiers
sont mis à la diète financière un à un par le gouvernement
national ou par la Province...
C'est
dans cette ambiance gâchée par la situation politico-économique
que, pour le dernier week-end de la manifestation, le rockeur Fito
Páez s'est rendu au parc des expositions de la Rural à Palermo et y
a présenté son dernier livre, paru chez Emecé, un roman dont l'intrigue amoureuse
s'installe dans le quartier de Constitución, à Buenos Aires, dans
un milieu militant kirchneriste, une idéologie à laquelle l'artiste
reste fidèle, malgré ses déboires électoraux.
D'après
Página/12, la présentation a fait le plein de la salle José
Hernández, du nom de l'auteur de la grande épopée El Gaucho Martín
Fierro, qui est à l'Argentine ce que Don Quichotte est à l'Espagne
(1). C'est le deuxième ouvrage de fiction du musicien, qui a repris
son personnage masculin. Personnellement, je n'ai jamais lu le
romancier Fito Páez. Je me contente de le connaître dans son
univers sonore mais il est bien possible que, vraiment talentueux
comme le dit Página/12 ou à plus surfait, comme le murmurent
d'autres, l'actualité sombre du pays porte à son roman un beau
succès, tant la nostalgie d'une Argentine sans FMI pourrait saisir
ses compatriotes, même si les péronistes peinent encore à faire
leur unité politique en dehors d'un ou deux votes au Congrès.
Après
le nouvel album, sorti récemment, le livre a suscité quelques critiques dans la
presse, dans les colonnes de Página/12 dimanche et dans celles de
Clarín à deux reprises, le 8 mai dernier, pour annoncer la
conférence de samedi, et le 13, juste après.
(1)
Et pourtant José Hernández était le parfait représentant de la
bonne bourgeoisie urbaine de la seconde moitié du XIXème
siècle. Sa représentation des gens du peuple est tout à fait
fantaisiste.