jeudi 10 mai 2018

Le recours au FMI renforce l'opposition [Actu]

Les députés de l'opposition, presque tous collés à leur smartphone
Dire que les Français se plaignent du comportement désinvolte de leurs hommes politiques !
Ils affichent tous la même revendication : un hashtag sur des tarifs justes
Photo Sandra Cartasso pour Página/12

Pour une fois, l'opposition a réussi hier à s'unir pour voter contre les augmentations des services de fournitures d'énergie, annoncées par le ministre de l'Energie et des Mines Juan José Aranguren il y a quelques semaines et qui avaient tant secoué l'opinion publique.

La Chambre des Députés a adopté une loi rectificatrice qui remet en vigueur les anciens tarifs, ceux qui avaient été mis en place en novembre dernier, et elle les a gelés pour la durée d'une année. Une durée très longue pour un pays qui connaît une inflation aussi élevée que l'Argentine. Cette loi a été adoptée par 133 voix pour, 94 contre et 3 abstentions.

Pour que cette loi entre en vigueur, il faut encore que le Sénat la vote et que le Président Mauricio Macri n'y oppose pas son veto, une pratique constitutionnelle dont il n'hésite pas à faire usage au point parfois d'en abuser.

Photo de Emanuel Fernández pour Clarín
C'est une autre vue de la Chambre mais les députés y sont tout aussi dissipés
Il y en a même qui font des selfies !
Ils n'ont rien de plus grave à faire ?

L'opposition a aussi réclamé, mais sans succès jusqu'ici, que l'accord avec le FMI pour le prêt que celui-ci pourrait accorder au pays fasse l'objet d'un examen et d'un débat dans l'hémicycle avant sa signature. L'opposition voudrait tout savoir des paragraphes en petits caractères, selon la formule convenus (la letra chica).

Dès hier, les observateurs politiques annonçaient que cette décision du gouvernement, considérée comme une calamité par à peu près tout le monde, allait redonner du peps à l'opposition et il semblerait que ça n'ait pas tarder à prendre forme...

Pour en savoir plus :
sur la limitation des augmentations
sur la tentative de prendre le contrôle sur l'accord avec le FMI