Cette semaine, l’Ambassade argentine à Paris a célébré la démocratie et les droits de l’Homme comme l’Argentine en a coutume chaque 10 décembre : cette année, le pays compte 38 ans de démocratie continue. C’est la plus longue période de paix civile et d’État de droit que le pays ait connue en 210 ans d’indépendance.
A Paris, l’Argentine vient donc de lancer deux démarches :
- une nouvelle campagne Argentina te busca (l’Argentine te recherche) adressée aux personnes adoptées et résidant à l’étranger qui auraient des doutes sur leur naissance et pourraient être l’un des 300 enfants volés pendant la dictature militaire de 1976-1983. Ces personnes sont invitées à se signaler après de la représentation diplomatique du pays où elles vivent. Il sera procédé à un test ADN grâce auquel la justice argentine peut rétablir des identités de naissance, que les sbires du régime ont modifiées jusque dans les registres d’État-civil ;
- la candidature du musée de l’ex-ESMA au patrimoine de l’UNESCO dans la catégorie du Jamais plus, celui qui est consacré à la mémoire des grandes tragédies humanitaires, comme Hiroshima, Auschwitz-Birkenau, l’île de Goré au Sénégal, etc. Dans cette ancienne École supérieure de Mécanique de la Marine (ESMA, selon le sigle en espagnol) dans le nord de Buenos Aires, la dictature avait en effet monté un centre clandestin de détention et de torture où 5 000 hommes et femmes ont été tués et de nombreux bébés arrachés à leur mère quelques heures après leur naissance.
Le domaine de l’ex-ESMA est
devenu depuis des années un vaste centre culturel consacré aux
droits de l’homme et dans un des pavillons, un musée existe. C’est
ce musée qui pourrait entrer dans le patrimoine de l’humanité si
l’Argentine parvient à rassembler assez de voix en faveur de cette
déclaration à la prochaine session de vote sur ce thème.
L’Argentine a déjà pu faire inscrire beaucoup de choses au
Patrimoine de l’humanité dans diverses catégories : le
tango, le chamamé, la voix de Carlos Gardel, le Mont aux Sept
Couleurs à Jujuy, etc.
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Pour aller plus loin :
accéder à la page Argentina te busca sur le site du ministère des Affaires étrangères argentin