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En Argentine, l’inculpation se fait en deux étapes : une mise en cause au cours de laquelle le suspect, qui se sait tel, est entendu par le juge d’instruction et a toute latitude pour présenter sa défense puis une décision du magistrat qui inculpe stricto-sensu la personne en fonction des éléments du dossier et des arguments développés par le justiciable ou son conseil dan le cadre de sa défense.
En ce qui concerne l’ex-président
Mauricio Macri et les accusations d’écoutes illégales contre les
membres des familles des sous-mariniers du ARA San Juan, coulé corps
et biens il y a trois ans sans susciter ni compassion ni action
pertinente de la part du gouvernement présidé par Macri, la
première étape est déjà passée et elle s’accompagnait d’une
interdiction de sortie du territoire, dont il a fait appel et qu’un
tribunal fédéral venait de lever il y a quelques jours.
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C’est à la seconde étape qu’est passé hier le juge d’instruction Sergio Bava, du tribunal de Dolores, dans la province de Buenos Aires, et ce faisant, il a renouvelé l’interdiction de sortie du territoire.
Mauricio Macri se trouve
actuellement au Chili où il est allé soutenir le candidat
d’extrême-droite arrivé au second tour contre un candidat de la
gauche radicale. Il a pris à témoin les journalistes chiliens de la
conspiration dont il était la victime et il a annoncé que son
avocat allait faire appel aussitôt de la décision du juge.
"Macri poursuivi pour soi-disant espionnage et interdiction de quitter le pays", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
On suppose que les parents des
sous-mariniers ont été espionnés pour permettre au président de
contrer leurs démarches pour demander justice.
"Macri poursuivi pour espionnage Cambiemos [son parti] se plaint d'une persécution" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Aujourd’hui, la nouvelle fait la une de tous les journaux et on sent dans les une de droite une gêne manifeste. Les deux plus importants de ces quotidiens ont évité les photos de l'ex-président en une. Même La Prensa n’ose pas affirmer qu’il s’agit d’une vengeance de la gauche, elle se contente de le suggérer par une question rhétorique. Les trois journaux nationaux principaux, Clarín, La Nación et Página/12 (journal de gauche), reproduisent sur leur site Internet l’intégralité du texte d’inculpation, à télécharger en pdf. C’est le signe que ces rédactions ne prennent pas l’affaire à la légère, alors que la majorité du Sénat vient de basculer en faveur de l’opposition.
Pour aller plus loin :
lire l’analyse des arguments du juge par Página/12
Ajouts du 6 décembre 2021 :
Pour aller plus loin :
Ajout du 10 décembre 2021 :