vendredi 23 décembre 2022

Abuelas annonce de nouvelles retrouvailles après trois ans atones [Actu]

"Et maintenant, nous reprenons nos rêves"
Ce gros titre est une citation de Estela de Carlotto
(ci-dessus au centre), la présidente de Abuelas de Plaza de Mayo
En haut, à droite du dessin, le titre secondaire
concernant le conflit qui éclate entre le Gouvernement et la Cour suprême
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Hier soir, Abuelas de Plaza de Mayo a tenu une conférence de presse au siège de l’organisation pour annoncer que la justice avait pu identifier la 131e personne recherchée par l’association parmi les 300 à 500 bébés et enfants en bas âge volés à leurs familles sous la dernière dictature militaire.

Il s’agit d’un homme qui n’avait pas ressenti le besoin de se manifester ni auprès de l’association ni auprès des autorités judiciaires pour faire la lumière sur sa naissance. Il y a quelques jours, il a été convoqué par la justice afin de procéder à un prélèvement d’ADN dont l’analyse a établi, le 21 décembre dernier, qu’il était le fils d’un couple de militants persécutés par la Junte militaire et dont on a su qu’il n’y a que quelques années que la femme était enceinte au moment de son arrestation.

Les deux jeunes gens ont disparu. On ignore ce qu’il leur est arrivé. On perd la trace de la future maman dans la prison clandestine de l’ESMA, l’école supérieure de mécanique de la marine, à Palermo, dont le campus abrite maintenant un complexe culturel consacré aux droits de l’homme. On suppose donc que le bébé est né dans la maternité clandestine qui avait été installée dans la prison et où les nouveau-nés étaient séparés de leur mère quelques heures ou quelques minutes après leur naissance.

L’intéressé n’a pas voulu participer à la conférence de presse. On ne sait de lui que les noms de ses parents biologiques, sa ressemblance frappante avec son père et sa profonde émotion lorsqu’il a pu contempler une photo de ses parents dans le cabinet du juge qui lui a communiqué les éléments de son identité de naissance. On sait aussi qu’il a fait les mêmes études littéraires que ses parents dans la même université.

L’année se finit donc en beauté pour les Grands-Mères de la Place de Mai qui n’avaient plus rencontré personne depuis trois ans.

Sans surprise eu égard à l’actualité, seul Página/12 en fait sa une. Les autres titres ont fait le minimum syndical, certains n’ont même pas inclus l’information dans leur édition papier du jour. Il semble bien que les journaux de droite n’aient même envoyé personne à la conférence de presse, se contentant de faire des synthèses entre le communiqué de presse de l’organisation et la reprise de l’information dans les dépêches de différentes agences.

© Denise Anne Clavilier


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Ajout du 9 janvier 2022 :