vendredi 9 mai 2025

Le Nouveau Monde habite la fumée blanche [ici]

"Le chemin de François" dit le gros titre
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Chicago, Chiclavo, Rome !

Le nouveau pape est binational : il est né aux États-Unis, il en porte donc la nationalité, et sa vocation l’a conduit au Pérou, où il a gouverné le diocèse de Chiclavo et où il s’est fait naturaliser, avant d’être appelé à Rome par son prédécesseur pour y diriger le dicastère qui administre les parcours des évêques.

"Par le même chemin", dit le gros titre
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Ce qui a frappé les commentateurs dans la presse argentine, c’est d’abord et avant tout la double continuité avec François : une continuité d’origine géographique, le continent américain, et une continuité pastorale et spirituelle, que Léon XIV a rendu manifeste par le choix de son nom, une référence au pape Léon XIII qui inventa la doctrine sociale de l’Église (et, soit dit en passant, invita les catholiques français à rallier la République alors qu’ils soutenaient jusqu’alors diverses formes de monarchie).

"Un progressiste proche de François qui a conquis
l'aile conservatrice", dit le gros titre
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Fâché de n’être pas à la une de l’actualité hier, Mileí a choisi de faire scandale pour se rappeler au bon souvenir du monde entier. Misérable imitateur de Trump, il a osé s’impliquer dans le choix du nouveau pontife en se représentant sur les réseaux sociaux sous la figure d’un lion (il adore s’identifier à cet animal) doté de la mitre et de la grande étole des bénédictions Urbi et Orbi. Dans son commentaire posté sur X pour expliquer ce montage hideux, il laisse entendre que l’élection d’hier est en lien avec la sienne et qu’il y a entre les deux une relation logique et symbolique voulue par Dieu lui-même.

"Un pape dans les pas de François", dit le gros titre
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Ignoble, comme d’habitude. Ce triste sire ne sait pas se comporter autrement.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Página/12
lire l’article principal de La Prensa
lire l’article principal de Clarín
lire l’article principal de La Nación

jeudi 8 mai 2025

Un projet pour le Museo Casa Carlos Gardel et tout le quartier ? [Troesmas]


Walter Santoro est un homme d’affaires à succès qui s’est pris de passion pour Carlos Gardel, son œuvre et son histoire. Les deux héritières de Armando Delfino, l’impresario et l’homme de confiance de Gardel, qui s’est occupé de sa succession, dans la seconde moitié des années 1930, puis de celle de sa mère, Berthes Gardés, décédée en 1943, qui l’a institué son héritier, lui ont remis tout ce qui reste de son patrimoine : meubles, photos, manuscrits, partitions, disques, vêtements...

Pour conserver ce précieux dépôt, au lieu de se l’approprier sans autre forme de procès, il a créé la Fondation Carlos Gardel qui en est propriétaire (dit-il) et dont il est le président. Dans La Prensa, il décrit aujourd’hui un projet très cohérent et plutôt séduisant pour restaurer la maison où Gardel a vécu ses dernières années à Buenos Aires dans l’état où le chanteur l’a connue et déployer des projets gardeliens dans l’ensemble du quartier, qui est celui qui a vu grandir Gardel et où son talent artistique a percé. La maison est devenue un musée public qui dépend du ministère de la Culture de la Ville Autonome de Buenos Aires. Il y a quelques années, cette tutelle a procédé à une pseudo-amélioration muséographique qui a détruit tout ce qu’il restait entre ces murs de la présence de Gardel et de sa mère : la maison est devenue un endroit sans aucune âme, aux espaces aseptisés et fonctionnels entre des murs uniformément blanchis, avec, unique atout du musée si l’on peut utiliser ce terme flatteur, des postes d’écoute à la demande. Un atout d’une faiblesse insigne puisque n’importe qui peut écouter les mêmes enregistrements n’importe où et même chez soi grâce à Internet où tout est répertorié. Ces travaux ruineux, qui ont bien dû faire la fortune de quelqu’un, ont donc abouti à un appauvrissement spectaculaire du musée qui n’a plus rien d’un domicile ni d’un creuset artistique alors qu’avant cette catastrophe institutionnelle, Gardel restait fortement présent dans cette maison qu’il avait habitée. J’en sais quelque chose : j’y ai fait une présentation de mon premier livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins. En 2010, c’était un lieu magique !

Santoro voudrait donc revenir en arrière et reconstituer avec la plus grande exactitude ce qui a été ainsi détruit : remettre les papiers peints tels qu’ils sont attestés sur les photos et remettre à leur place dans la bonne pièce les meubles qui permettront aux visiteurs de se figurer le mode de vie finalement très simple de ce grand artiste qui avait pourtant fait une fortune légendaire.

Malheureusement pour ses projets, Santoro ne s’exprime presque jamais ailleurs que dans les colonnes de La Prensa, ce qui l’écarte radicalement du monde tanguero, qui s’inscrit plutôt à gauche (péroniste) tandis que ce journal a pour lectorat l’aile la plus réactionnaire de la droite catholique pour laquelle il n’hésite pas à verser, assez souvent qui plus est, dans les théories complotistes les plus rances (sur le covid, sur les vaccins, sur le climat, sur le pape François, sur les personnalités de gauche, etc.). Or Gardel se situait à l’opposé de tout cela… Pourtant, dans cette interview, Santoro se plaint aussi de ne pas avoir l’oreille des élus de droite qui font la pluie et le bon temps depuis plusieurs mandats à la tête de la Ville et qui ne répondent même pas à ses propositions. Celles-ci ne sont donc accueillies et soutenues ni à droite ni à gauche !

Et pourtant ce qu’il propose est loin d’être idiot. Sa stratégie quant à elle est très probablement erronée et le public qu’il touche ne doit pas non plus être le bon !

© Denise Anne Clavilier


Pour en savoir plus :
lire l’article de La Prensa

Spectaculaire défaite de Mileí au Sénat [Actu]

"Le domino propre est tombé : les condamnés
pour corruption pourront être candidats", dit le gros titre
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Hier, la loi dite de Ficha Limpia (domino propre) a été rejetée par le Sénat à une voix près alors qu’on pensait qu’elle allait passer avec une voix d’avance : elle avait pour objectif d’interdire aux personnes condamnées pour corruption de se présenter aux élections.

Cette loi, dont, dans l’absolu, l’existence ne ferait pas de mal pour nettoyer les écuries d’Augias en Argentine, n’avait en fait qu’un seul but, non avoué bien entendu, celui d’écarter définitivement Cristina Kirchner de la vie politique. Et c’est la raison qui met ce résultat à la Une de tous les journaux ce matin !

"Le domino leur a échappé", dit le gros titre
sur cette photo du tableau de vote de la Chambre haute
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Dans tout le spectre politique du pays, Cristina Kirchner est la personne qui conserve, et de loin, le plus gros capital électoral. En intentions de vote, elle bat tout le monde. A gauche, c’est certain et à droite, c’est assez loin d’être improbable. Elle a un bilan et bon an mal an, sur le plan socio-économique, ce bilan se défend assez bien, eu égard à la catastrophe provoquée par la dérégulation opérée par son successeur immédiat, Mauricio Macri, suivie par la stagnation de l’économie due en partie à la pandémie, en partie à la politique brouillonne, velléitaire et combattue par elle-même de son successeur, Alberto Fernández, dont elle fut une vice-présidente particulièrement déloyale.

Il y a quelques mois, en première instance et elle a fait appel, Cristina Kirchner a été condamnée, au terme de plusieurs années de procédure, à une lourde peine de prison ferme pour des faits de corruption que sa défense déconstruit régulièrement, non sans succès auprès d’une bonne partie de l’opinion publique qui y voit un coup monté de la droite. En outre, l’ancienne sénatrice, Première dame, présidente et vice-présidente, plutôt élégante, bénéficie d’une personnalité forte, très charismatique, assistée d’un talent oratoire à toute épreuve.

"Avec l'aide des [sénateurs] de Missiones,
Cristina s'en sort [bien]", dit le gros titre
au-dessus d'une image d'une fumée d'incendie
qui a été prise, paraît-il, pour une autre fumée
hier soir au crépuscule
(Ah bon ? il suffit de regarder dans la bonne direction, pourtant !)
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Elle représente donc un vrai danger tant pour Javier Mileí que pour Mauricio Macri, probable champion de la droite à peu près démocratique, ancien président qui a gouverné au profit des possédants, gros propriétaires agricoles et magnats du secteur tertiaire, au détriment du patronat industriel, des PME, de la classe moyenne et des défavorisés. Même si, l’année dernière, Macri a fait au dernier moment un refus d’obstacle devant les élections présidentielles et législatives générales, sans doute parce que les sondages lui promettaient une nouvelle débâcle, l’homme n’a en rien renoncé à dominer la vie politique de son pays.

Le vote intervenu hier est donc un petit tremblement de terre dans le paysage politique argentin, très instable depuis les dernières élections, il y a dix-huit mois, car Mileí se retrouve tout nu. Ce n’est certes pas le premier échec de ce président sans majorité tant au Congrès que dans les provinces fédérées, mais c’est celui qui remet les pendules à l’heure : malgré toutes ses manœuvres et les nombreuses tentatives de corruption des élus de plus en plus visibles, et à cause des soupçons graves qui pèsent sur lui depuis le scandale du Libragate (une crypto-monnaie qui s’est effondrée à peine quelques heures après qu’il l’avait promue sur les réseaux sociaux, un vendredi soir), Mileí et sa clique restent largement minoritaires au parlement et dans le pays. Il ne peut donc pas faire ce qu’il veut.

Or comme son maître Trump, Mileí a horreur d’être limité dans ses délires politiques !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

lundi 28 avril 2025

L’adieu au pape François dans la presse argentine [Actu]


Toute la presse argentine, nationale et régionale, faisait hier, comme il se doit, sa Une sur les obsèques du pape François. L’événement a occupé la majeure partie des éditions papier, avec parfois des reportages sur les hommages organisés en Argentine même, lesquels ont connu un succès de fréquentation indéniable.

"Adieu, François. Repose en paix", dit le gros titre
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Pour l’Argentine, c’est une page qui se tourne. Douze années d’un pontificat dont le pays n’aura guère su profiter pour se donner de la visibilité internationale et gagner en soft-power. C’est bien dommage. Il est peu probable que cette opportunité se représente d’ici peu au pays...

"A Rome, une grande foule a fait ses adieux
au pape argentin", dit le gros titre
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Lors de mes séjours sur place, j’avais souvent été sidérée par le désir exprimé par un bon nombre d’Argentins pratiquants de réduire le pape à leurs enjeux locaux, dans une méconnaissance très désagréable du reste du monde. Une attitude aussi détestable que lamentable. Sans parler des récriminations partisanes permanentes des catholiques de droite, qui ne supportaient pas que François entretienne des relations avec les gouvernants argentins de gauche et vice-versa et qui interprétaient systématiquement ses prises de position publiques à travers une grille de lecture argentino-argentine. Comme si la religion catholique devait, sous ce pontificat, être leur propriété exclusive. Heureusement cette fermeture d’esprit ne se retrouve que très sporadiquement dans les pages consacrées ces jours-ci au défunt.

"Un héritage éternel"
"Emouvant adieu à François", dit le gros titre
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© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

Ce soir, un Plenario avec une petite pensée pour François [à l’affiche]


Ce soir, lundi 28 avril 2025, à 18h30, au siège de la Academia Nacional del Tango, se tiendra le deuxième Plenario de l’année. Il sera consacré à la présentation d’un ouvrage écrit par un académicien correspondant en Espagne et installé dans la Communauté de Valencia, sur la Costa Blanca.

Comme il est d’usage, le tango rituel qui ponctue chacune de ces soirées gratuites et ouvertes à tout le monde sera San José de Flores, par Osvaldo Pugliese et son orchestre (1). Ce tango a été choisi parce qu’il évoque Flores, le quartier où le pape François a passé son enfance et la basilique mineure, San José, où il a reçu sa vocation. Il est question au gouvernement de la Ville de donner rebaptiser du nom du pape récemment disparu la station de métro San José de Flores qui débouche au pied de cette grande église de style baroque.

Peu après son élection, François avait fait parvenir à la Academia Nacional del Tango des petits souvenirs qu’on vent dans les magasins touristiques du Vatican : des petites reproductions de la basilique Saint-Pierre avec les deux bras du Bernin. J’en avais vu une sur le bureau de Horacio Ferrer et sur les bureaux de plusieurs permanents au premier étage. Chacun avait eu son petit presse-papier de la part de l’ancien archevêque exilé à Rome…

© Denise Anne Clavilier



(1) San José de Flores fait partie du corpus de tangos classiques et modernes que j’ai rassemblés et traduits dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, disponible aux Éditions du Jasmin.

vendredi 25 avril 2025

Ouverture chahutée pour la Feria del Libro [Disques & Livres]

Ce matin, l'info a droit à la première place en Une,
tout en haut, à côté du titre
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Comme l’année dernière, le discours du secrétaire d’État en charge de la culture a été couvert par des huées lors de l’inauguration de la Feria del Libro hier à Buenos Aires.

Cette année, un gros nourri d’écrivains arboraient des pancartes présentant une citation de l’historien anarchiste Osvaldo Bayer illustrée par une photo de son visage tel qu’il apparaissait dans le monument de Río Gallegos, dans la Province de Santa Cruz, qui a été détruit à la pelleteuse il y a quelques semaines, sur ordre des pouvoirs publics fédéraux, sans préavis.

Même politique à La Nación : tout en haut, à côté du titre
Le Salon du Livre avec des huées en fond sonore sur le secrétaire
d'Etat à la Culture
En revanche, la photo n'est pas explicite, contrairement à Clarín
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Plus ça va aller, pire ce sera dans ce genre de manifestation culturelle.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín sur le discours hué
lire l’article de Clarín sur la manifestation des écrivains en mémoire de Bayer
lire l’article de La Nación

Grossière ingérence du FMI dans les élections de mi-mandat [Actu]

"Pas très Cristalline", proclame le gros titre
sur ce montage photographique, en jouant
sur le prénom de la directrice du FMI
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Lors d’une rencontre publique à l’occasion de l’Assemblée générale de printemps du FMI, à Washington, Kristalina Georgieva, la directrice générale du fonds, et le ministre de l’Économie argentin, ont partagé une table-ronde. A cette occasion, la directrice générale, qui vient d’accorder un nouveau prêt à l’Argentine, déjà lourdement endettée, a osé prendre parti dans le cadre de la campagne électorale en cours pour les élections législatives de mi-mandat.

C'est surprenant sur Clarín,
mais l'info est commentée en Une
(en haut à droite)
Un signe que tout le spectre politique est choqué
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Elle a souhaité publiquement que les Argentins ne mettent pas fin au processus économique en cours. Elle fait semblant de croire que cette destruction systématique de la politique de redistribution et d’investissement public donne de bons résultats en Argentine.

La Nación aussi a trouvé une place
dans sa Une : en haut à droite
La photo porte sur la future tombe de François
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Ces propos illégitimes ont bien entendu déclenché de très nombreuses réactions dans le paysage politique argentin et nourrissent l’hostilité d’une grande partie de la population contre l’organisme international, réputé soutenir les intérêts oligarchiques des pays développés contre toute tentative de développement ailleurs sur terre.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

jeudi 24 avril 2025

Demain, ciné avec El Polaco en partenariat entre la ANT et le CETBA [à l’affiche]

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Demain, vendredi 25 avril 2025, à 19h30, Gabriel Soria, président de la Academia Nacional del Tango, animera une rencontre cinématographique au CETBA, le Centre de Formation au Tango Argentin, Agrelo 3231, autour du documentaire, Roberto Polaco Goyeneche, Las formas de la noche.

Le film est un long métrage de 103 minutes, réalisé en 2003, avec l’aide de l’INCAA, l’institut national du cinéma, par Marcelo Goyeneche et parrainé par le fils du grand chanteur, Roberto Goyeneche fils. Dans le documentaire, interviennent des grands artistes d’aujourd’hui, comme Litto Nebbia ou Adriana Varela, qui commentent le legs musical de cette voix unique. Le film présente des archives encore inédites, qui lui donne une valeur particulière.

Le film est sorti l’année dernière au Gaumont de Buenos Aires, la salle de l’INCAA, que Mileí a réduit depuis à une coquille pour ainsi dire vide puisqu’il n’a ni produit ni co-produit le moindre film depuis l’arrivée au pouvoir de ce Trump austral.

La soirée est gratuite et s’adresse à tous. Elle s’intègre dans un parcours de formation sur les arts du tango. L’animeront Gabriel Soria, Roberto Goyeneche hijo et Marcelo Goyeneche, le réalisateur.

© Denise Anne Clavilier


Pour en savoir plus sur El Polaco :
visiter les pages que le site encyclopédique argentin Todo Tango consacre au grand chanteur, emporté par une pneumonie en 1994.

La Feria del Libro ouvre ses portes à Buenos Aires [Disques & Livres]


La Feria Internacional del Libro de Buenos Aires est le plus grand salon du livre de l’Amérique du sud. Maxi-manifestation de trois grosses semaines précédées de deux journées réservées aux professionnels. Elle se tient à Palermo, sur le domaine de la Sociedad Rural, près de Plaza Italia.

Aujourd’hui, c’est l’ouverture au grand public.

Une de ce jour du supplément culturel de Página/12


L’entrée est payante et sous certaines conditions elle peut être accompagnée d’un chèque-livre de 8 000 pesos à dépenser sur place.

Cette année, la ville invitée d’honneur est Ryad ! Un hommage particulier sera rendu au prix Nobel de littérature péruvien récemment disparu, Mario Vargas Llosa. Et il est très probable qu’un autre hommage sera rendu sous une forme ou une autre au pape François.

L’événement est salué par la presse ce matin. Clarín a réservé son article en ligne à ses abonnés.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 qui en fait la Une de son supplément culturel quotidien
lire l’article de La Nación
visiter le site de la Fondación El Libro, organisatrice du salon

mercredi 23 avril 2025

Les Unes qui manquaient encore [Actu]

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Tard dans la journée d’hier, La Prensa a mis à jour son site en publiant la Une du jour, où l’on voit le pape boire un mate au cours de son bain de foule du mercredi sur la place Saint-Pierre au début de son pontificat. Ce type de mate s'appelle un mate imperial parce qu'il est très gros. Un Papa bien argentino.

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Ce matin, Hola Argentina, un hebdomadaire people du mercredi dont le numéro était sans doute déjà presque bouclé lundi matin lorsque la mort du pape a été connue, consacre sa couverture au disparu mais l’intérieur est décevant : juste quelques pages loin derrière les infos les plus superficielles. Hola Argentina appartient au groupe La Nación.

© Denise Anne Clavilier

mardi 22 avril 2025

¡Hasta siempre, Papa Francisco! ~ Adieu, François ! [ici]

Une du quotidien sportif du groupe Clarín
"Notre Père, Jorge Bergoglio (1936-2025)"
Padre Nuestro est la forme religieuse de l'expression
le premier verset de la prière chrétienne du même nom
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La nouvelle est arrivée trop tard à Buenos Aires hier. Non seulement le bouclage était chose faite depuis longtemps mais les éditions papier des journaux étaient déjà dans tous les kiosques. Les unes montraient presque toutes quelque chose des Pâques pontificales : soit la bénédiction Urbi et Orbi au balcon de la loggia de Saint-Pierre, soit le bain de foule à bord de la papamobile. En Argentine comme ailleurs, personne n’était préparé à ça !

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Et puis c’est arrivé et ce matin, toute la presse rend hommage au disparu national et mondial. Le pape François occupe environ la moitié des pages de tous les journaux d’aujourd’hui.

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Même un journal comme La Prensa, la voix de la droite catholique ultra-réactionnaire, qui détestait son engagement préférentiel pour les pauvres et les marginalisés, lui rend hommage à peu près à la hauteur de l’événement.

"Un Pape tel qu'on n'en verra plus jamais",
dit le gros titre
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Mileí fera le déplacement vendredi pour les funérailles.


De l'autre côté du Río de la Plata,
le premier journal du pays, El País
"Mort du pape qui a ouvert l'Eglise"
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Un deuil national de sept jours commence dans tout le pays.

A l'heure où je publie cet article, La Prensa n'a toujours pas publié en ligne sa Une d'aujourd'hui. Le site conserve la Une d'hier. La Prensa est un journal qui s'adapte difficilement à l'ère numérique.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire cet article de Página/12
lire cet article de La Prensa
lire cet article de Clarín
lire cet article de La Nación

mercredi 16 avril 2025

Publication en Argentine de la poésie complète de Cortázar [Disques & Livres]


Julio Cortázar n’était pas seulement un romancier. Il a touché à à peu près tout en littérature et en arts. Il a donc laissé une œuvre poétique importante et c’est ce qui fait l’objet de ce nouveau volume disponible aussi en Europe (j’ai vu ce matin que la FNAC en Espagne le proposait sur son site à 25 € sous la forme papier).

"Le poète caché", dit le gros titre de Radar Libros,
supplément de Página/12
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Cette publication fait l’objet d’un long article dans le supplément littéraire de Página/12 qui en fait sa Une. Eu égard aux positions idéologiques très à gauche de l’écrivain (qui a vécu pendant la Guerre froide), c’est surtout ce quotidien à qui cette œuvre parle d’emblée.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12

Le nouveau Caras y Caretas se consacre à Boca Juniors – Article n° 7600 [Disques & Livres]

Le cœur bleu et or, dit le gros titre
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Le prochain numéro de Caras y Caretas, le mensuel culturel illustré du groupe Octubre, actionnaire principal de Página/12, qui reprend le titre d’un très célèbre magazine historique disparu depuis des décennies, se penche sur les 120 ans d’existence du club Boca Juniors qui a vu les débuts de très grands footballeurs argentins, dont le premier d’entre eux, Diego Maradona, dont les derniers médecins et infirmiers répondent actuellement devant la justice de sa mort dans un délaissement qui apparaît de plus en plus.

On peut consulter un certain nombre des articles de ce numéro spécial sur le site du magazine.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’éditorial de Felipe Pigna, historien vedette médiatique, vulgarisateur de talent et rédacteur en chef du mensuel.

Après la dévaluation, les prix s’envolent à nouveau [Actu]

Arme mortelle, dit le gros titre
Au-dessus : un montage photographique
qui symbolise la position délicate de Mileí
pris en étau entre les Etats-Unis et la Chine
puisque l'ambassade chinoise vient de faire savoir
son mécontentement de l'ingérence du Secrétaire au Trésor
qui était en visite officielle hier et cherche à couper les ponts
entre l'Argentine et l'Empire du Milieu
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Au début de la semaine, avec l’accord avec le FMI et d’autres institutions financières pour un nouvel endettement à hauteur de 40 milliards de dollars, le contrôle des devises a dû être levé : tout le monde peut désormais acheter du dollar autant qu’il en veut et à tout moment. Autres conséquences : le taux directeur argentin a été relevé et le peso a été dévalué officiellement. Le dollar officiel est désormais à plus de 1 200 pesos.

En haut : le FMI a viré l'argent promis
A droite : les ennuis judiciaires de Alberto Fernández continuent
En-dessous : le mécontentement de la Chine contre
l'Argentine qui suit servilement le Secrétaire au Trésor
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Il s’en suit une augmentation des prix à la consommation, qui étaient pourtant déjà très hauts même si le gouvernement argentin veut faire croire qu’il a maîtrisé l’inflation (un mensonge à la Trump). Aussi les commerçants ont-ils à nouveau fait travailler l’étiqueteuse à la folie tandis que les revenus des salariés et des retraités n’ont pas bougé d’un iota !

"Après l'inflation et la fin du contrôle des changes,
il faut rouvrir les négociations salariales"
Tout en bas à droite, l'article sur Alberto Fernández
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Les syndicats réclament donc une nouvelle négociation Etat-partenaires sociaux pour augmenter les salaires et la fin du mois s’annonce mouvementée : grandes manifestations prévues le 30 avril et le 1er mai.

"Après la fin du contrôle des changes,
on annonce une inflation entre 4 et 5% [par mois]
en avril et en mai", dit le gros titre
au-dessus de la photo de la fille aînée de Maradona
dont le témoignage hier devant la cour
a profondément ému tous ceux qui l'ont écoutée
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© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Página/12
lire l’article de La Nación
En ligne, Clarín réserve son article sur le sujet à ses abonnés.

mardi 15 avril 2025

Ce soir, au Coliseo, un Piazzolla revisité [à l’affiche]

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Ce soir, mardi 15 avril 2025, à 20h30, Nico Sorín présente sa version du répertoire de Astor Piazzolla, une version techno ! Il ne fait pas le moindre doute que Piazzolla lui-même aurait aimé s’aventurer musicalement dans cette voie. Il aimait par-dessus jouer, arranger et composer hors des sentiers battus, il y a consacré toute sa carrière artistique ! Un moment, il avait même caressé l’idée iconoclaste de créer un bandonéon électrique sur le modèle de la guitare avant d’en être dissuadé par Osvaldo Pugliese qui lui avait remontré combien le souffle de l’instrument acoustique en était devenu l’âme tanguera…

Le concert sera donné au Teatro Coliseo, le théâtre de la République italienne à Buenos Aires, un magnifique théâtre à l’italienne (sans jeu de mots), qui se trouve dans le quartier de Recoleta, rue Marcelo Torquato de Alvear, 1125.

Les prix des places s’échelonnent de 15 000 (sans visibilité) à 45 000 pesos argentins. Il y a neuf catégories de fauteuil.

Concert unique, avec orchestre et plusieurs artistes invités dont le nom n’est pas annoncé. Au programme, la plupart des grands classiques de Piazzolla, chantés ou instrumentaux.

A cette occasion, Página/12 publie une interview de Nico Sorín qui évoque longuement l’initiative de ce concert, que l’on doit au petit-fils jazzman de Piazzolla, Pipi Piazzolla, qui s’est fait en quelque sort depuis quelques années le gardien de l’œuvre de son grand-père.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
voir la présentation du spectacle sur le site du théâtre