Luis Alberto Spinetta (ci-dessus dans un concert récent) était un porteño de ley (un vrai Portègne), né le 23 janvier 1950 dans le nord de la capitale argentine, dans le quartier de Belgrano. Il est décédé hier, d'un cancer du poumon diagnostiqué en juillet dernier, à un stade déjà avancé, chez lui, à Villa Urquiza, au milieu de ses enfants, qui ont souhaité que la veillée, depuis hier soir, vers 22h, et l'incinération, qui aura lieu dans l'après-midi, aujourd'hui, se déroulent dans la plus stricte intimité familiale, avec quelques amis personnels. La presse n'a pas été conviée. Ce qui n'empêche évidemment pas les vautours habituels d'être aux aguets devant l'entrée de la chapelle ardente comme on peut le voir sur le site de Clarín et très probablement, en direct et en permanence, sur TN, la chaîne tout info de ce puissant groupe de presse.
Le 23 décembre dernier, Luis Alberto Spinetta avait brièvement commenté son état de santé à travers un communiqué de presse sobre, pour répondre à des rumeurs qui se répandaient sur la Toile, en particulier à travers de faux comptes Twitter où des usurpateurs signaient de son nom. Avec une grande dignité, il avait demandé à ses fans de ne pas se faire de souci pour lui. Il disait que les médecins avaient bon espoir que le protocole thérapeutique qu'il s'apprêtait à suivre lui permette de s'en sortir et qu'en sa qualité de membre d'une association de sécurité routière, il recommandait à tous d'être responsables et de ne pas boire avant de prendre le volant pendant les fêtes (un mal endémique en Argentine). C'est aussi avec des messages sur le réseau que son fils Dante et ses autres enfants derrière lui ont annoncé, hier en fin de journée, la mort du grand auteur-compositeur-interpréte qui compte parmi les quatre pères fondateurs du rock argentin, avec Litto Nebbia, Charly García et Fito Páez.
Une gueule de rockeur anglais, des cheveux indisciplinés, des traits que la maladie avait singulièrement creusés ces dernières années, des textes qui l'ont assimilé au poète du rock et l'élévent à un classique de la chanson populaire tous genres confondus, une voix plutôt dans les aigus et une présence sur scène électrisée et électrisante. Une discographie plus qu'abondante et qui va bientôt être épuisées chez les disquaires de Buenos Aires.
(Photo AFP prise avant ses ennuis de santé)
Les hommages fusent dans la presse, d'abord en Argentine où les grands quotidiens nationaux lui consacrent de véritables cahiers, mis à part La Prensa, qui préfère faire sa une sur un fait divers sanglant intervenu hier Plaza San Martín, histoire de discréditer une nouvelle fois le Gouvernement. A la guerre comme à la guerre. Les quotidiens uruguayens mettent eux aussi en bonne place la nécrologie de l'artiste et en Espagne, El País se joint à ce concert élogieux, avec un article qui reprend les grandes lignes de la carrière de l'artiste disparu.
Comme d'habitude, du point de vue culturel, c'est encore Página/12 qui publie les notices les plus fouillées sur le plan musical et artistique.
Une une dessinée par Daniel Paz, en allusion au répertoire de l'artiste
Pour aller plus loin :
lire l'article de El País (Uruguay)
lire l'article de LR 21 (Uruguay)
lire l'article de El País (Espagne)
Un certain nombre de ces sites de presse mettent en ligne des documents vidéos et audios, notamment les deux El País, Clarín dont c'est le fond de commerce (grand groupe média et audio-visuel) et La Nación.
Les portails de partage Youtube et Dailymotion proposent également une ample collection de vidéos qui vous montrera que Luis Alberto Spinetta était bien un artiste marquant et remarquable du paysage musical argentin et latino-américain, même s'il reste totalement inconnu de l'hémisphère nord non hispanophone.
Les radios généralistes argentines et uruguayennes, dont je vous donne les liens dans la Colonne de droite de ce blog, lui rendent hommage aujourd'hui (9 février 2012) au gré de leurs grilles de programmation respectives.
Les radios généralistes argentines et uruguayennes, dont je vous donne les liens dans la Colonne de droite de ce blog, lui rendent hommage aujourd'hui (9 février 2012) au gré de leurs grilles de programmation respectives.