Claudio Espector en pleine répétition avec ses élèves
Comme
vous le savez si vous êtes un lecteur assidu de Barrio de Tango, le
voyage culturel que je propose à Buenos Aires avec l'agence de
tourisme équitable Human Trip, a été, dès sa conception au
printemps dernier, associé à une action de solidarité avec le
Programa de Orquestas Infantiles de Buenos Aires et vous savez aussi
que, quelques jours avant Noël, Claudio Espector, le coordinateur
général et fondateur de ce programme d'enseignement de la musique
aux enfants défavorisés de la capitale argentine, a été remercié comme un malpropre par le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos
Aires, alors que, en juin, la Legislatura l'avait honoré du titre de
Personnalité de la Culture (pour accéder à l'ensemble de mes
articles sur Claudio Espector, cliquez sur son nom, ci-dessus, dans
le bloc Pour chercher, para buscar, to search).
Manifestation récente des Orquestas Infantiles devant le Palais Municipal
(ancien Hôtel de Ville de Buenos Aires),
à l'angle de Avenida de Mayo et de Plaza de Mayo
Notre
journée du samedi 3 mai 2014 prendra donc certainement un visage
nouveau une fois que nous serons sur place. Tout va dépendre des
événements de cet été austral : peut-être Claudio Espector
sera-t-il réintégré, car même un journal de droite comme La
Nación (1) s'est offusqué de cette révocation (voir l'article sous
le lien). Peut-être Claudio Espector trouvera-t-il une autre
mission, au niveau national ou à celui de la Province de Buenos
Aires, un poste à la hauteur de son talent de musicien et de
pédagogue. Peut-être le Programa de Orquestas Infantiles aura-t-il
disparu en tant que tel pour faire place à un conservatoire
quelconque mais payant, afin qu'il soit réservé aux enfants de
l'électorat de Mauricio Macri, les CSP+ de Buenos Aires. C'est là
ce qu'on voit nettement venir dans les manœuvres
de ce Gouvernement qui a déjà avancé ses pions en douce, depuis le
début de l'année 2013, donc bien avant de flanquer Claudio à la
porte.
Notre
programme initial prévoyait de passer la matinée avec les enfants
et leurs enseignants pour voir comment cet ambitieux chantier
collectif permet aux gamins des faubourgs (en France, nous parlons
des cités) de s'intégrer d'un point de vue culturel et social et de
s'ouvrir à des univers esthétiques et intellectuels dont le
Gouvernement de Mauricio Macri vient donc de décider qu'ils ne sont
définitivement pas dignes.
Dans
ce blog, je vous tiendrai au courant des évolutions de cette
situation dont on ne peut que déplorer qu'elle puisse exister dans
la capitale d'une République qui fêtait en décembre dernier les 30
ans du retour à la démocratie... Pour autant qu'ils communiqueront
leur adresse mail à Human Trip, les participants au voyage seront
personnellement informés en temps réel des solutions alternatives
que j'élaborerai en fonction de l'actualité.
L'opulent fatras culturel de la librairie El Rufián Meláncolico, rue Bolívar |
L'après-midi
restera libre, c'était déjà ce qui était prévu, pour le shopping
ou pour une autre sortie culturelle optionnelle (ce ne sont pas les
musées qui manquent, à tel point qu'il est impossible de les
intégrer tous dans un séjour de deux semaines).
Dans
la description détaillée du voyage que vous pouvez consulter et
télécharger en version imprimable sur mon site Internet, je vous
fais pour cette demie-journée quelques suggestions :
- une
visite à la librairie El Rufián Meláncolico, que tient dans la rue
Bolívar un duo de libraires dont l'un, un artisan et intellectuel
chilien, a vécu en France pendant que Pinochet martyrisait son pays,
La boutique des AA est installé
sous le pont autoroutier du 25 de Mayo, dans San Telmo
- un
passage, dans la rue Defensa, par la boutique de la Coopérative des
Artisans Argentins, où vous pourrez trouver tous les souvenirs que
vous voulez emporter de votre séjour à Buenos. Un très large choix
proposé à des prix très honnêtes (sans commune mesure avec ceux
des magasins à touristes de la sempiternelle rue Florida) :
mates, en corne, en bois, en verre, en coloquinte avec ou sans décor peint, habillée de cuir naturel ou teint ou insérée dans un pied de bovin avec son sabot tout rutilant (bien gaucho)... et bombillas
ouvragées en métal argenté, articles de coutellerie, de
maroquinerie, équipement pour l'équitation, outils ruraux,
habillement, dont un impressionnant étal de chapeaux et de ponchos
régionaux, les salteños aux motifs rouges et noirs, les tucumanos à
dominante d'un bleu profond et lumineux, les mapuches à lignes
géométriques noires sur fond crème ou beige, des bijoux en
rhodochrosite, la pierre nationale argentine qui va du rose pâle au
magenta explosif, des tas d'accessoires en cuir, sans oublier
quelques spécialités de bouche (mais que vous pourrez trouver tout
aussi bien en épicerie et en supermarché, comme tous les produits
de consommation courante)...
Un vrai bonheur en tout cas pour
l'amateur d'authenticité qui fera vivre au quotidien tous ces
produits manufacturés une fois de retour à la maison (au moment où
j'écris cet article, j'ai sur le dos mon ponchito salteño, et
quelle chaleur agréable.... Il vaut tous les Thermolactyl®
de la Terre, ce vêtement rudimentaire dont la coupe remonte au passé
précolombien du Nord-Ouest argentin.
Les étagères des mates aux Artisans d'Argentine
(photo extraite du site Internet des AA)
Les
deux repas de la journée sont libres.
Le
samedi soir, ce n'est ni les concerts populaires ni les milongas qui
manqueront. Et je ne parle pas du cinéma ou du théâtre !
On
regardera de près ce que nous proposera cette ville aux mille
facettes. Mon rôle consistera à vous conseiller autant que vous le
souhaiterez.
Pour
aller plus loin :
Pour
mieux connaître ce qu'est (ou ce qu'aura été) le Programa de
Orquestas Infantiles de Buenos Aires, reportez-vous au Retour sur Images que j'ai publié ici cette année à son sujet, en rentrant
d'Argentine
Pour
suivre son actualité brûlante en cet été 2014, connectez-vous à
leur page Facebook
Pour
découvrir le réseau coopératif Artesanos de Argentina, visitez
leur site Internet (très complet)
Pour
découvrir El Rufián Melácolico et son voisin, Darío Semino,
patron de la librairie La Libre, deux cents mètres plus au nord dans
la même rue, regardez les deux clips Youtube (El Rufián et La Libre) et jetez un coup d'œil
au petit blog qu'anime l'un des deux associés du Rufián.
Vous
connaissez désormais bien les autres pages à consulter au sujet de
ce voyage :
d'abord
celui de l'agence de voyage Human Trip, avec description complète en ligne
ensuite
le mien (on n'est jamais si bien servi que par soi-même), avec cette
même description en version téléchargeable et imprimable (pdf)
ensuite
celui de notre hôtel, l'Apart Hotel Monserrat (chambre et
petit-déjeuner buffet inclus dans le prix du séjour, de 2.740 €
par personne sur la base d'une chambre double, dans les conditions
habituelles – voir Human Trip)
enfin
les autres articles que j'ai déjà publiés dans ce blog sur le
Roman national argentin, voyage culturel, solidaire et humain, en
cliquant sur le mot-clé Human Trip, dans le bloc Pour chercher, para
buscar, to search, ci-dessus.
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Grâce
à son correspondant sur place, Human Trip peut vous proposer des
extensions vers d'autres destinations, tant en Argentine que dans les
pays limitrophes, à l'intérieur des dates prévues (vous pouvez
sauter des étapes de notre séjour si vous le souhaitez), soit avant
l'arrivée du groupe, le 25 avril, soit après son départ le 7 mai.
L'agence
est à votre service
pour
vous construire un programme sur mesure.
ou
par téléphone (04 86 11 01 71).
(1)
La Nación dont je vous parlais récemment, à propos de notre journée consacrée à la grande immigration et au Museo Mitre,
puisque Bartolomé Mitre, historien et homme politique, fut aussi le
fondateur de ce premier quotidien argentin...