jeudi 9 janvier 2014

Un samedi avec les enfants : le Roman national argentin continue [Human Trip]

Claudio Espector en pleine répétition avec ses élèves

Comme vous le savez si vous êtes un lecteur assidu de Barrio de Tango, le voyage culturel que je propose à Buenos Aires avec l'agence de tourisme équitable Human Trip, a été, dès sa conception au printemps dernier, associé à une action de solidarité avec le Programa de Orquestas Infantiles de Buenos Aires et vous savez aussi que, quelques jours avant Noël, Claudio Espector, le coordinateur général et fondateur de ce programme d'enseignement de la musique aux enfants défavorisés de la capitale argentine, a été remercié comme un malpropre par le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, alors que, en juin, la Legislatura l'avait honoré du titre de Personnalité de la Culture (pour accéder à l'ensemble de mes articles sur Claudio Espector, cliquez sur son nom, ci-dessus, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search).

Manifestation récente des Orquestas Infantiles devant le Palais Municipal
(ancien Hôtel de Ville de Buenos Aires),
à l'angle de Avenida de Mayo et de Plaza de Mayo

Notre journée du samedi 3 mai 2014 prendra donc certainement un visage nouveau une fois que nous serons sur place. Tout va dépendre des événements de cet été austral : peut-être Claudio Espector sera-t-il réintégré, car même un journal de droite comme La Nación (1) s'est offusqué de cette révocation (voir l'article sous le lien). Peut-être Claudio Espector trouvera-t-il une autre mission, au niveau national ou à celui de la Province de Buenos Aires, un poste à la hauteur de son talent de musicien et de pédagogue. Peut-être le Programa de Orquestas Infantiles aura-t-il disparu en tant que tel pour faire place à un conservatoire quelconque mais payant, afin qu'il soit réservé aux enfants de l'électorat de Mauricio Macri, les CSP+ de Buenos Aires. C'est là ce qu'on voit nettement venir dans les manœuvres de ce Gouvernement qui a déjà avancé ses pions en douce, depuis le début de l'année 2013, donc bien avant de flanquer Claudio à la porte.

Notre programme initial prévoyait de passer la matinée avec les enfants et leurs enseignants pour voir comment cet ambitieux chantier collectif permet aux gamins des faubourgs (en France, nous parlons des cités) de s'intégrer d'un point de vue culturel et social et de s'ouvrir à des univers esthétiques et intellectuels dont le Gouvernement de Mauricio Macri vient donc de décider qu'ils ne sont définitivement pas dignes.
Dans ce blog, je vous tiendrai au courant des évolutions de cette situation dont on ne peut que déplorer qu'elle puisse exister dans la capitale d'une République qui fêtait en décembre dernier les 30 ans du retour à la démocratie... Pour autant qu'ils communiqueront leur adresse mail à Human Trip, les participants au voyage seront personnellement informés en temps réel des solutions alternatives que j'élaborerai en fonction de l'actualité.

L'opulent fatras culturel de la librairie El Rufián Meláncolico, rue Bolívar

L'après-midi restera libre, c'était déjà ce qui était prévu, pour le shopping ou pour une autre sortie culturelle optionnelle (ce ne sont pas les musées qui manquent, à tel point qu'il est impossible de les intégrer tous dans un séjour de deux semaines).

Dans la description détaillée du voyage que vous pouvez consulter et télécharger en version imprimable sur mon site Internet, je vous fais pour cette demie-journée quelques suggestions :

- une visite à la librairie El Rufián Meláncolico, que tient dans la rue Bolívar un duo de libraires dont l'un, un artisan et intellectuel chilien, a vécu en France pendant que Pinochet martyrisait son pays,

La boutique des AA est installé
sous le pont autoroutier du 25 de Mayo, dans San Telmo

- un passage, dans la rue Defensa, par la boutique de la Coopérative des Artisans Argentins, où vous pourrez trouver tous les souvenirs que vous voulez emporter de votre séjour à Buenos. Un très large choix proposé à des prix très honnêtes (sans commune mesure avec ceux des magasins à touristes de la sempiternelle rue Florida) : mates, en corne, en bois, en verre, en coloquinte avec ou sans décor peint, habillée de cuir naturel ou teint ou insérée dans un pied de bovin avec son sabot tout rutilant (bien gaucho)... et bombillas ouvragées en métal argenté, articles de coutellerie, de maroquinerie, équipement pour l'équitation, outils ruraux, habillement, dont un impressionnant étal de chapeaux et de ponchos régionaux, les salteños aux motifs rouges et noirs, les tucumanos à dominante d'un bleu profond et lumineux, les mapuches à lignes géométriques noires sur fond crème ou beige, des bijoux en rhodochrosite, la pierre nationale argentine qui va du rose pâle au magenta explosif, des tas d'accessoires en cuir, sans oublier quelques spécialités de bouche (mais que vous pourrez trouver tout aussi bien en épicerie et en supermarché, comme tous les produits de consommation courante)... 
Un vrai bonheur en tout cas pour l'amateur d'authenticité qui fera vivre au quotidien tous ces produits manufacturés une fois de retour à la maison (au moment où j'écris cet article, j'ai sur le dos mon ponchito salteño, et quelle chaleur agréable.... Il vaut tous les Thermolactyl® de la Terre, ce vêtement rudimentaire dont la coupe remonte au passé précolombien du Nord-Ouest argentin.

Les étagères des mates aux Artisans d'Argentine
(photo extraite du site Internet des AA)

Les deux repas de la journée sont libres.
Le samedi soir, ce n'est ni les concerts populaires ni les milongas qui manqueront. Et je ne parle pas du cinéma ou du théâtre !
On regardera de près ce que nous proposera cette ville aux mille facettes. Mon rôle consistera à vous conseiller autant que vous le souhaiterez.

Pour aller plus loin :
Pour mieux connaître ce qu'est (ou ce qu'aura été) le Programa de Orquestas Infantiles de Buenos Aires, reportez-vous au Retour sur Images que j'ai publié ici cette année à son sujet, en rentrant d'Argentine
Pour suivre son actualité brûlante en cet été 2014, connectez-vous à leur page Facebook
Pour découvrir le réseau coopératif Artesanos de Argentina, visitez leur site Internet (très complet)
Pour découvrir El Rufián Melácolico et son voisin, Darío Semino, patron de la librairie La Libre, deux cents mètres plus au nord dans la même rue, regardez les deux clips Youtube (El Rufián et La Libre) et jetez un coup d'œil au petit blog qu'anime l'un des deux associés du Rufián.

Vous connaissez désormais bien les autres pages à consulter au sujet de ce voyage :
d'abord celui de l'agence de voyage Human Trip, avec description complète en ligne
ensuite le mien (on n'est jamais si bien servi que par soi-même), avec cette même description en version téléchargeable et imprimable (pdf)
ensuite celui de notre hôtel, l'Apart Hotel Monserrat (chambre et petit-déjeuner buffet inclus dans le prix du séjour, de 2.740 € par personne sur la base d'une chambre double, dans les conditions habituelles – voir Human Trip)
enfin les autres articles que j'ai déjà publiés dans ce blog sur le Roman national argentin, voyage culturel, solidaire et humain, en cliquant sur le mot-clé Human Trip, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

* * *

Grâce à son correspondant sur place, Human Trip peut vous proposer des extensions vers d'autres destinations, tant en Argentine que dans les pays limitrophes, à l'intérieur des dates prévues (vous pouvez sauter des étapes de notre séjour si vous le souhaitez), soit avant l'arrivée du groupe, le 25 avril, soit après son départ le 7 mai.
L'agence est à votre service
pour vous construire un programme sur mesure.
Contactez-la par mail (info@humantrip.fr)
ou par téléphone (04 86 11 01 71).



(1) La Nación dont je vous parlais récemment, à propos de notre journée consacrée à la grande immigration et au Museo Mitre, puisque Bartolomé Mitre, historien et homme politique, fut aussi le fondateur de ce premier quotidien argentin...