Susana Rinaldi, un soir d'août 2010, à Clásica y Moderna J'avais la chance d'être admirablement placée - merci à Amelita Baltar, qui avait fait le nécessaire ! |
La
nouvelle date déjà d'il y a quelques jours, je l'avais d'ailleurs
aussitôt partagée sur ma page Facebook depuis Mendoza, où je ne
disposais guère de temps pour en parler dans ces colonnes.
Voici
que Susana Rinaldi, la Tana (l'Italienne - mais elle est née en Argentine, comme tout le monde !), la chanteuse, la femme de scène, la
musicienne, la vice-présidente de l'AADI (1), la militante avertie
et subtile de la démocratie, nous revient comme Attachée culturelle
à l'Ambassade d'Argentine à Paris. C'est une excellente nouvelle
car Susana Rinaldi n'est pas une diplomate ordinaire. Hormis le fait
qu'elle est elle-même une artiste hors pair, qu'elle connaît de
l'intérieur les métiers de la culture, leurs vicissitudes et leurs
enjeux techniques et sociaux, elle est aussi une vraie militante de l'authenticité
argentine. Elle a également une solide expérience politique avec son
double mandat de députée portègne, à la Legislatura de Buenos
Aires, dans un groupe socialiste, c'est-à-dire dans l'opposition à
l'actuel gouvernement municipal de Mauricio Macri, qu'elle a combattu
avec ténacité, conviction et cohérence, assumant la présidence de
la commission de la culture et soutenant, entre autres, le Programa
de Orquestas Infantiles de Claudio Espector dont je vous ai parlé
plus d'une fois.
Il
y a quelques semaines, au début de l'hiver austral, elle a organisé
dans les locaux parlementaires une fête française, pour rendre
hommage à un pays que de toute évidence elle aime profondément et
qui l'a accueillie, elle ainsi que beaucoup d'autres artistes et
intellectuels, pendant la dictature militaire.
Elle
quitte donc son siège législatif, ce qui n'est pas sans surprendre
et même choquer ses électeurs, pour venir dynamiser ici les
relations bilatérales entre nos deux pays et elle aura fort à
faire. Espérons qu'elle pourra nouer de fructueuses relations avec
le Quai d'Orsay ainsi qu'avec notre nouvelle ministre Fleur Pellerin,
qui donne ce soir une interview au Monde (2). Et La Tana pourra aussi
compter sur pas mal de bonnes volontés chez nous et parfois aussi
sur quelques compétences. Elle prend ses fonctions au
début du mois d'octobre.
Rentrée
en fanfare donc et au champagne pour les amoureux de l'Argentine dans
l'Hexagone !
Espérons que cela mettra aussi de l'huile dans les rouages entre l'Ambassade et le tout nouveau Ministère de la Culture argentin, dirigé par Teresa Parodi. Entre chanteuses de grand talent et militantes passionnées, elles devraient s'entendre, toutes les deux...
Pour
aller plus loin :
lire
l'article paru dans Página/12 le 12 septembre dernier
lire
(en français ! Ouf, ça fait du bien de temps en temps, non ?)
l'article de Libération, du 14 septembre.
Vous
pouvez également vous connecter sur la page Facebook de l'artiste-diplomate qui parle d'ailleurs un excellent français...
(1)
AADI : association argentine des interprètes, que préside le
Maestro Leopoldo Federico. Tous deux ont sorti il y a quelques années
un disque d'anthologie et répondu ensemble à quelques interviews.
Quel duo !
(2)
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