La
journaliste Lorena Oliva, qui s'occupe à La Nación des nouveautés
éditoriales (rubrique Enfoques), vient de publier aux éditions
Sudamericana (1) un ouvrage qui fait le point sur le paysage
religieux dans l'Argentine d'aujourd'hui, plus de trente ans après
le retour de la démocratie.
Le
livre se présente comme une réflexion sociologique sur chacune des
religions majeures qui se développent dans le pays (catholicisme,
protestantisme évangélique, judaïsme, islam plus quelques systèmes
religieux originaires les uns d'Asie les autres des syncrétismes
propre à l'Amérique latine qui mêlent les croyances aborigènes et
ouest-africaines). Cet ouvrage complexe est le produit d'un long
processus d'interrogation et de recherche, né au moment du débat
sur l'ouverture du mariage aux homosexuels (voir mon article du 15 juillet 2010) qui a révélé combien la place de la religion
catholique avait évolué en Argentine sur le plan culturel, un
phénomène qui avait puissamment mobilisé l'épiscopat, très
inquiet de la tournure des événements.
Le
débat qui s'en est suivi, à l'intérieur des différentes
confessions du pays, a incité l'éditeur à commander cet ouvrage à
la toute jeune et brillante journaliste qu'est Lorena Oliva. Mais au
lieu de se contenter de suivre les idées préconçues en faisant un
simple catalogue, elle s'est mise en chemin pour consulter une grande
variété de spécialistes dans plusieurs disciplines. Elle a
notamment consulté une théologienne, ce qui dénote une démarche
véritablement originale qui s'écarte volontairement des clichés,
dans un pays où la parole religieuse est presque un monopole
masculin. Elle est parvenu à démontrer que les influences notables
du christianisme romain, dans ce pays majoritairement catholique, se
sont déplacé mais, contrairement à ce qu'une certaine gauche
souhaiterait (notamment celle qui se reconnaît dans les propos laïcards de Página/12),
elles sont loin d'avoir disparu. En témoignent d'ailleurs la
richesse du salon du livre catholique qui se tient tous les ans en
août à Buenos Aires.
Parmi
les spécialistes dont Lorena Oliva avait voulu recueillir les
analyses, il y avait le cardinal Jorge Bergoglio, archevêque de
Buenos Aires, qui avait promis de la recevoir en mars 2013, à son
retour de Rome. On se demande bien pourquoi elle attend toujours...
Ce
travail caractérisé par le pluralisme et la pluridisciplinarité ne
pouvait qu'attirer l'attention de Leonardo Liberman qui vient donc
d'interviewer la jeune femme, par liaison téléphonique, dans
l'émission Siempre Argentina, conexión español, entretien que vous
pouvez donc écouter en ligne sur le blog hispanophone de RAE ou sur
le blog, El Mirador Nocturno, fondé et animé par le journaliste
lui-même (et sur lequel elle peut être téléchargée gratuitement).
Le
5 avril dernier, La Nación avait publié dans Enfoques un choix d'extraits du livre.
L'article de La Nación, page 5 de l'édition du 5 avril dernier Cliquez sur l'image pour l'élargir |
L'ouvrage,
de 192 pages, est disponible en librairie, en Argentine, au prix de
159 $ ARG en version papier (prix éditeur) et 80 $ ARG en version
numérique (epub) sur le portail du groupe éditorial.
Pour
découvrir les marques éditoriales de Penguin Random House en
Argentine, rendez-vous sur leur site Internet et sur la page Facebook
de Sudamericana.
Ajout du 15.06.15 :
lire l'article de La Prensa sur le livre
Ajout du 15.06.15 :
lire l'article de La Prensa sur le livre
(1)
Une maison qui appartient au puissant groupe anglo-saxon Penguin
Random House qui rivalise sur le marché sud-américain avec le géant
espagnol Planeta.