vendredi 3 avril 2015

H.I.J.O.S célèbre ses vingt ans [Actu]


C'est à Córdoba que l'ONG H.I.J.O.S, qui rassemble des enfants maintenant quarantenaires de disparus sous la Dictature, fait son congrès annuel pour débattre des procès engagés contre les bourreaux de leurs parents et des actuelles violations des droits de l'homme, à l'occasion du vingtième anniversaire de sa fondation, dans cette capitale provinciale, le 14 avril 1995.

Aujourd'hui cette association se répartit sur tout le territoire national en dix-sept régions (l'Argentine compte 24 Provinces). Elle milite notamment contre la violence institutionnelle que ce soit celle de la politique ultra-libérale des gouverneurs de l'opposition (Mauricio Macri, à Buenos Aires, est dans le lot) ou les problèmes de fonctionnement de la justice, avec le corporatisme qui règne dans la magistrature, dont on voit avec l'affaire Nisman la puissance déstabilisatrice pour une jeune démocratie.

Comme toutes les organisations des droits de l'homme, H.I.J.O.S est résolument du côté de l'actuelle majorité nationale puisque les Kirchner, Néstor de 2003 à 2007 et Cristina depuis 2007, sont les premiers chefs d'Etat à avoir voulu que la lumière soit faite entièrement sur les événements de la Dictature et que la justice passe. La Présidente vient d'ailleurs de lever le secret sur tous les dossiers liés à la Guerre des Malouines en avril-mai 1982, dont on commémorait l'anniversaire hier.

Il y a vingt ans, l'Argentine vivait sous le régime de la pleine amnistie, les bourreaux et les chefs politiques étaient en liberté, y compris ceux qui, comme Rafael Videla, avaient pu être jugés et condamnés sous la présidence de Raúl Alfonsín, le président du retour à la démocratie en décembre 1983. Et un ex-capitaine de l'aviation venait de reconnaître publiquement l'existence des vols de la mort. Quelques jeunes adultes, dont les parents étaient portés disparus depuis les années 1976-1983, s'étaient réunis à Córdoba à l'invitation d'une organisation culturelle, l'atelier Julio Córtazar, et là, ils décidèrent de publier une lettre ouverte sur la question, une lettre ouverte qui servit de signe de ralliement à d'autres fils et filles de disparus et contribua donc directement à la création d'un mouvement couvrant tout le pays.

Lundi prochain s'ouvre un nouveau procès
où HIJOS espère apprendre ce que sont devenus ces trois disparus, leurs parents


Página/12 a réalisé un reportage sur le congrès de Córdoba et publie aujourd'hui une interview d'un des dirigeants de l'association.

Pour aller plus loin :