C'est
à Córdoba que l'ONG H.I.J.O.S, qui rassemble des enfants maintenant quarantenaires de
disparus sous la Dictature, fait son congrès annuel pour débattre
des procès engagés contre les bourreaux de leurs parents et des
actuelles violations des droits de l'homme, à l'occasion du
vingtième anniversaire de sa fondation, dans cette capitale
provinciale, le 14 avril 1995.
Aujourd'hui
cette association se répartit sur tout le territoire national en
dix-sept régions (l'Argentine compte 24 Provinces). Elle milite
notamment contre la violence institutionnelle que ce soit celle de la
politique ultra-libérale des gouverneurs de l'opposition (Mauricio
Macri, à Buenos Aires, est dans le lot) ou les problèmes de
fonctionnement de la justice, avec le corporatisme qui règne dans la
magistrature, dont on voit avec l'affaire Nisman la puissance
déstabilisatrice pour une jeune démocratie.
Comme
toutes les organisations des droits de l'homme, H.I.J.O.S est
résolument du côté de l'actuelle majorité nationale puisque les
Kirchner, Néstor de 2003 à 2007 et Cristina depuis 2007, sont les premiers chefs d'Etat à avoir voulu que la lumière
soit faite entièrement sur les événements de la Dictature et que
la justice passe. La Présidente vient d'ailleurs de lever le secret
sur tous les dossiers liés à la Guerre des Malouines en avril-mai
1982, dont on commémorait l'anniversaire hier.
Il
y a vingt ans, l'Argentine vivait sous le régime de la pleine
amnistie, les bourreaux et les chefs politiques étaient en liberté, y compris ceux qui, comme Rafael Videla, avaient pu être jugés et condamnés sous la présidence de Raúl
Alfonsín, le président du retour à la démocratie en décembre
1983. Et un ex-capitaine de l'aviation venait de reconnaître
publiquement l'existence des vols de la mort. Quelques jeunes
adultes, dont les parents étaient portés disparus depuis les années
1976-1983, s'étaient réunis à Córdoba à l'invitation d'une
organisation culturelle, l'atelier Julio Córtazar, et là, ils
décidèrent de publier une lettre ouverte sur la question, une
lettre ouverte qui servit de signe de ralliement à d'autres fils et filles de disparus et contribua donc directement à la création d'un
mouvement couvrant tout le pays.
Lundi prochain s'ouvre un nouveau procès où HIJOS espère apprendre ce que sont devenus ces trois disparus, leurs parents |
Página/12
a réalisé un reportage sur le congrès de Córdoba et publie
aujourd'hui une interview d'un des dirigeants de l'association.
Pour aller plus loin :
consulter la page Facebook de HIJOS Córdoba.