Receta en francés (más allá de la
foto) – introducción en castellano
Recette en français (après la photo)
et introduction en espagnol
En Francia, se celebra ahora la Semana
del Sabor. En esta ocasión, pongo en linea esta receta en francés
de la tortita mendocina tal cual pudé hacerla yo desde unos meses
para compartirlas en las ferias del libro por todo el país. Así que
amigos mendocinos, a su Alianza Francesa cada uno en su lugar con el
texto en la mano para saber si respecto la auténticidad de este
tesoro provincial...
Ojo con el uso de Google Traducción
automática ya con con ambos idiomas en el mismo texto corre peligro
el software. ¡Se va a
poner loco!
Bajo esta palabra-llave Gastronomie en Pour chercher, para buscar, to search, encontrarán otras recetas, las argentinas en francés y las francesas en castellano...
Mes tortitas au salon du livre de Merlieux, cachées derrière les livres |
Pour cette Semaine du Goût qui a
commencé lundi en France, une manifestation que, faute de temps,
j'ai dû négliger l'année dernière ici, dans Barrio de Tango,
voici une recette argentine en provenance de Mendoza, une spécialité
qu'on ne trouve pas à Buenos Aires où elle est inconnue. Cette
Tortita (galette) a l'avantage d'être d'une grande rusticité, donc
très facile à faire, et cette simplicité témoigne sans doute de
son origine très ancienne (probablement plusieurs siècles, soit
peut-être à la fondation de Mendoza, en mars 1561, vingt ans avant
la fondation définitive de l'actuelle capitale fédérale).
Ces galettes de pain, légèrement
brioché ou non levé selon les goûts, sont l'en-cas préféré des
Mendocins dans toute la province. On les trouve à peu près partout,
dans les boulangeries, sur les tables des petits-déjeuners des
hôtels comme des maisons d'hôtes, dans les réceptions (1), chez
les particuliers qui les préparent pour eux-mêmes ou pour les
vendre aux automobilistes ou aux ouvriers agricoles le long des
routes qui traversent les vignobles et les vergers de la région.
Les tortitas sont plus ou moins
luxueuses et plus ou moins saines selon la matière grasse employée.
En général, ce sont des spécialités très caloriques : 400
kcal aux 100 gr. La faculté recommande donc une certaine modération
dans la consommation de ces petites merveilles campagnardes.
Combien de temps en cuisine ?
Entre 1h30 et une journée, selon que vous choisissez la recette à
base de pâte levée ou de pâte non levée.
Quels ingrédients ?
De la farine,
de la matière grasse, de la levure de boulanger et du sel (très
peu).
Le temps de cuison ?
Environ 20 mn
par fournée, à 220°.
Quelle farine choisir ?
Eu égard au petit nombre
d'ingrédients, je préfère les choisir tous très savoureux, à
commencer par la farine, que je prends biologique avec, dans toute la
mesure du possiblen un broyage à la meule de pierre. Certes, c'est
nettement plus cher que la farine lambda de la grande distribution
mais ce prix est largement compensé par la modestie de ces
ingrédients. Et puis ces farines de moulins anciens ont vraiment de
la typicité, car les meuniers, exigeants sur le grain, évitent les
blés des gros semenciers qui travaillent pour l'industrie
agro-alimentaire, ces blés trop chargés en gluten et au goût
hyper-standardisé. Avec des mélanges de blés anciens, ils
produisent des farines qui se distinguent au palais.
Mon dernier essai, pour la fête du
Livre de Merlieux à la fin septembre :
mélanger à parts égales de la farine
de blé type 65 et de la farine de petit épeautre type 70. Le
résultat a été excellent.
Quelle matière grasse ?
Les livres de cuisine parlent presque
tous de graisse animale, saindoux (porc) ou suif alimentaire (bœuf),
moins chers en Argentine que le beurre. Dans les articles de
diététique, on constate toutefois que les fabricants aujourd'hui
travaillent en fait avec de la margarine (ce qui, en Argentine, veut
dire à peu près tout et n'importe quoi, en particulier des huiles
végétales ultra-raffinées et hydrogénées) ou des huiles
végétales (pépin de raisin, tournesol ou olive). Pour ma part,
lorsque je me mets aux fourneaux en France, je trouve plus commode
d'employer du beurre et là encore je prends un beurre artisanal ou
AOP demi-sel (plus goûteux que les produits des grands groupes
agro-alimentaires). Cette année, dans la ville même de Mendoza,
j'ai pu constater qu'on utilisait parfois le beurre pour des tortitas
de luxe (2).
Confection de la pâte :
On peut donc faire une pâte non levée
en prenant une mesure pleine de farine et 1/3 de mesure de matière
grasse à température ambiante (3), à quoi on ajoute un peu de sel
(une cuillère à café pleine pour 1 kg de farine). Il suffit alors
de mélanger les ingrédients à la main en s'aidant d'un peu d'eau
tiède. La quantité d'eau dépend de la capacité d'absorption de la
farine. On obtient alors une pâte souple comme une pâte à pain. On
la laisse reposer une heure avant de la mettre en forme et de
l'enfourner.
On peut aussi confectionner une pâte
levée.
Pour ma part, plutôt que d'utiliser la
levure directement, je préfère utiliser un poolish, en délayant la
levure de boulangerie dans de l'eau tiède à quoi j'ajoute une bonne
cuillerée à soupe de farine avant de laisser pousser entre 20
minutes et une heure (en fonction de mon travail du jour). Il faut
alors tenir compte du poolish pour la quantité d'eau globale. Les
proportions sont les mêmes : 1 mesure de farine, ¾ de gras et
la quantité de levure indiquée pour la quantité de farine choisie
(en général, on prend un cube de levure fraîche pour 500 gr de
farine et un cube correspond à un sachet de levure lyophilisée, qui
varie de 7 à 8 gr selon les marques). Comme pour toutes les pâtes
levées, il faut la pétrir au moins 10 minutes d'affilé avant de la
laisser reposer une heure dans un endroit chaud (20-25°), puis
rabattre la pâte, pétrir à nouveau et répéter l'opération
plusieurs fois.
Plus la pâte aura levé et aura été travaillée,
plus les tortitas seront légères et gonflées.
Mise en forme :
Prenez en main une boule de pâte de la
taille d'une petite clémentine pour des toritas de taille
traditionnelle (35 gr/pièce une fois cuite). Roulez-la sur le plan
de travail pour une forme bien régulière avant l'écraser sous
votre paume en un disque à la surface irrégulière (4) qu'il vous
suffit maintenant de poser sur la plaque à pâtisserie (inutile de
la graisser au préalable mais vous pouvez y disposer une feuille de
papier cuisson, elle allégera le nettoyage à la fin de la cuisson).
Avant d'enfourner, piquer chaque disque
de pâte avec une fourchette. C'est particulièrement important pour
la pâte levée : cette technique évite à la croûte de se
craqueler et de gonfler de manière anarchique, le résultat final
n'en sera donc que plus joli.
Cuisson :
Enfournez dans un four préchauffé à
220°. Surveillez la cuisson de la première fournée dont le temps
réel dépend de la qualité des ingrédients et des performances de
votre four.
Dégustation :
Les tortitas se dégustent encore
tièdes juste après leur sortie du four ou froides. En dehors du
petit-déjeuner, elles accompagnent naturellement le mate mais aussi
les autres infusions ou le café ainsi que les boissons
rafraîchissantes de la saison chaude (5). On peut les manger nature
ou avec de la confiture, du dulce de leche, du miel... Pourquoi pas
les essayer avec du sirop de Liège en Belgique ? Ou en version
salée avec certains fromages : brousse, chèvre frais, voire
comté ou abondance ? Ou fromage de brebis basque avec sa confiture de cerises noires, ce qui est proche d'un dessert très répandue en Argentine, une tranche de fromage recouverte de pâte de coing (régal assuré).
Dans le sud de la Province de Mendoza,
du côté de Tunuyán, j'ai goûté d'excellentes tortitas
rustiquement cuites dans un vieux four à bois maçonné, dont elles
sortent non pas dorées comme dans un four moderne mais cloquées et
colorées de façon irrégulière comme on le voit à la surface de
certains pains arabes, dont elles sont sans doute la version andine,
par Andalousie interposée.
Une autre variante enfin consiste à
frire les disques de pâte dans une sauteuse garnie d'une épaisse
couche d'huile d'olive dans laquelle on les retourne à mi-cuisson ou
à les plonger entièrement dans une friteuse remplie d'huile. Elles
en sortent toutes tordues mais dorées et croustillantes. A consommer
avec encore plus de modération que la variante au four, moins
grasse.
Pour une recette en espagnol, voyez
donc ce blog de cuisine argentin, Dos Cucharadas (deux cuillerées).
La tortita coupée en deux Photo Mendoza on line (cliquez ici pour accéder à l'article) |
(1) C'est ainsi que je les ai
découvertes l'année dernière, au Centro Julio Le Parc, à
Guaymallén, lors des pauses et cocktails du Congrès international
d'histoire auquel m'avait invitée el Instituto Nacional
Sanmartiniano.
(2) Il y a quelques années, dans cette
même rubrique Gastronomie, je vous avais parlé de la cremona en
vous disant qu'il valait mieux ne pas utiliser de beurre. Mais en
août 2013, j'ai trouvé dans la rue Chile, entre Perú et Bolívar,
à Buenos Aires, une boulangerie-pâtisserie de quartier qui propose
de délicieuses petites cremonas au beurre. Dont acte.
(3) Certaines sources prévoient de
faire fondre la graisse. Sans doute pour travailler la pâte à la
cuillère ou au robot pétrisseur et ne pas y mettre les mains.
Traditionnellement, c'est comme le pain, la pizza ou la brioche :
ça se travaille a la mano ! Et pas d'inquiétude : avec
cette proportion de gras, la pâte ne colle pas vraiment aux mains.
(4) La recette artisanale interdit
l'emploi du rouleau à pâtisserie et de l'emporte-pièce mais je ne
sais pas si les pâtissiers de fort débit continuent à tout faire à
la main de la sorte. Dans certaines chaînes de pizza, on voit
maintenant le pizzaiolo remplacer par une machine à étaler des
boules de pâte à pain. Une véritable hérésie pour un Italien
digne de ce nom. Idem pour la tortita mendocina !
(5) Les Argentins sont des
consommateurs excessifs de soda et d'eaux aromatisées avec un choix
très étroit : citron, orange, pamplemousse, citron vert et
poire (le goût est super-chimique et tous ces produits si sucrés
que certains en sont écœurants). Une bonne nouvelle : cette
courbe de consommation qui constitue une véritable menace de santé
publique a commencé à baisser très légèrement l'année dernière,
malgré l'absence de campagne de sensibilisation de la part des
pouvoirs publics, tandis qu'elle continue de monter dans le reste du
sous-continent, envahi par une poignée de marques locales derrière
lesquelles se cachent les géants mondiaux Coca Cola, Pepsi, Nestlé
et Danone.