Dijubo anti-macrista en Página/12 (ningún milagro)
Lendemain électoral façon gueule de
bois pour les duettistes de la manchette de Página/12 après des
résultats que cette rédaction ne peut considérer que de mauvais
augure (voir mon article d'hier à ce sujet).
Le dessinateur Daniel Paz et
l'humoriste Rudy nous gratifient donc de ce dessin qui résume assez
bien les enjeux binaires et clivants de la campagne électorale de
second tour qui vient de s'ouvrir et qui s'achèvera le 22 novembre
prochain.
L'homme aux bras croisés :
Ouais ! Pourvu que Mauricio [Macri] soit le prochain
président...
L'autre en face : Pourquoi ?
Vous avez la nostalgie des années 90 ? (1)
L'homme aux bras croisés : Non.
Pour quelle raison...
L'autre en face : Ben, dans ce
cas-là, vous allez l'avoir !
(Traduction ©
Denise Anne Clavilier)
Dimanche, tandis que le scrutin se
tenait dans tout le pays, Página/12 publiait une tribune du grand économiste hétérodoxe argentin, Aldo Ferrer, contre la pensée
unique dans le domaine. Histoire d'apporter quelques arguments au
camp Scioli contre le discours habituellement déployé par Mauricio
Macri et que sa dauphine est déjà en train de mettre en œuvre à La Plata avec la constitution de son futur gouvernement provincial
(ça promet).
(1) Les années 1990 sont celles du
gouvernement néolibéral de Carlos Menem qui a mené l'Argentine à
la faillite en décembre 2001. Ce furent des années bling-bling, où
l'Etat a vendu son patrimoine à la va-comme-je-te-pousse, a détruit
le réseau ferroviaire qui couvrait un pays immense qui en avait
donc un cruel besoin, a détricoté le droit du travail, la sécurité
sociale et le régime des retraites, tout en jetant l'argent public
par les fenêtres (en jetant du beurre au plafond, tirando manteca al
techo, comme on dit en zone hispanophone). Cette époque a laissé un
souvenir épouvantable non seulement à la gauche mais bien au-delà,
vu ses résultats catastrophiques. Et par-dessus le marché, et ce
bien avant ce désastre final, Carlos Menem avait (et a sans doute
toujours) la réputation d'être mufa. Autrement dit, il aurait le
mauvais œil selon l'héritage culturel amérindien. Certaines
personnes hésitaient à l'approcher. J'en connais personnellement et
ce sont des gens pourtant très rationnels et très raisonnables dans
la vie quotidienne.