Página/12 fait sa une avec un jeu de mot sur le prénom de Milagro Sala "Miracle à la Casa Rosada" |
Il y a plusieurs semaines,
un groupe de travail de l'ONU sur les droits de l'homme a soulevé
des irrégularités dans la mesure de détention préventive dont la
députée du Parlasur Milagro Sala fait l'objet depuis une dizaine de
mois pour faits de corruption, prévarication et abus de pouvoir.
Les députés du Parlasur
semblent ne pas être couverts par une immunité parlementaire, ce
qui est peu commun dans le monde des organisations internationales.
Jusqu'à présent, le
Gouvernement argentin a toujours réagi en ignorant cet avis, il se
disait incompétent puisque c'est une juridiction provinciale qui a
décidé de cette détention. C'est exact sur le plan du droit strict
mais comme le gouverneur a été élu sous les couleurs et avec le
programme de Cambiemos, on peut penser qu'il y a des moyens
politiques d'étudier la question, tout en respectant la séparation
des pouvoirs et les compétences respectives des provinces et de
l'Etat national en Argentine. Cependant, le Premier ministre
canadien, en visite officielle en Argentine, vient de se faire l'écho
auprès de ses hôtes de la préoccupation internationale autour de
cette affaire et les relations de l'Argentine avec les Etats-Unis
marquant le pas avec le changement de majorité à Washington (1),
voilà que le Président argentin, qui veut sans doute conserver de
bons rapports avec le nord anglo-saxon du Nouveau Monde, annonce une
nouvelle prise de position dans cette affaire : il accepte
d'ouvrir une discussion sur le sujet.
Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, qui soutient Milagro Sala et le travail de son mouvement,
Tupac Amaru (un mouvement social qui se dit révolutionnaire et
revendique la culture amérindienne du nord-ouest argentin)
lire l'article de La Nación, quotidien de droite très hostile à Sala et convaincu de la
réalité des faits délictueux qui lui sont reprochés.
(1) D'autant plus que
l'équipe gouvernementale argentine avait presque ouvertement tout
misé sur la victoire de Hillary Clinton, que la ministre des
affaires étrangères connaît déjà, puisqu'elle a travaillé
longtemps à l'ONU et rencontré dans ce cadre la Secrétaire d'Etat
qu'était Hillary Clinton sus le premier mandat de Barack Obama.