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dimanche 27 août 2023

Fleurs Noires en tournée en Argentine [à l’affiche]


Fleurs Noires est un orchestre féminin fondé en France en 2003 par une pianiste et compositrice argentine, Andrea Marsili, qui a suivi une formation musicale à Rosario, dont elle est native, puis s’est perfectionnée en France, où elle a aussi fait un cursus universitaire de haut niveau.

Les dix musiciennes présentent depuis hier leur nouveau disque, le quatrième de l’orchestre, Tangos en Aleph, en Argentine avec un demi-douzaine de concerts dans plusieurs villes.

Le premier de ces spectacles a été donné hier à la Casa de Tango de Rosario, à 300 km au nord de Buenos Aires, dans la province de Santa Fe. Ce soir, elles seront au Centro Cultural Torcuato Tasso, Defensa 1575 dans le sud de San Telmo, à 21 h.

Puis elles descendront à San Pedro, dans l’extrême sud de la Province de Buenos Aires, avant de changer de cap pour se rendre au nord-ouest, à San Juan, au pied des Andes, dans la province homonyme, où elles se produiront dans le prestigieux et magnifique Teatro del Bicentenario. Elles sont attendues le 2 septembre à Río de la Paz, dans la province de Entre Ríos, où elles joueront dans le cadre d’un festival. La tournée se terminera le lendemain, à Buenos Aires, dans le prestigieux cadre de la Manzana de las Luces, tout récemment réouverte au public après de longues années d’un interminable et chaotique chantier de restauration et de réhabilitation de ce site historique fondé par la Compagnie de Jésus au 17e siècle.

Tout au long du circuit, nos Fleurs Noires seront accompagnées sur scène par le percussionniste argentin établi en France et très connu dans son pays d’origine Minimo Garay et le chanteur Aureliano Marín.

Le disque bénéficie quant à lui de surcroît de la participation de Daniel Melingo, bien connu du public argentinophile français.

A cette occasion, qui ne se présente pas tous les jours, Página/12 publie aujourd’hui une interview de Andrea Marsili dans les pages de son supplément culturel quotidien, Cultura & Espectáculos.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

mardi 27 décembre 2022

A San Juan, le président de la fédé offre la Coupe à la Difunta Correa [Actu]

Le président dépose la coupe près de la statue
de la grande sainte non canonique
dans ce pauvre petit sanctuaire bazardeux et émouvant
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Le président de la fédération argentine de football, la AFA, El Chiqui Tapia (ci-dessus), accompagné par le champion du monde Ezequiel Palacios, tous deux sanjuaninos, se sont rendus dans la capitale provinciale au pied des Andes pour déposer une reproduction de la Coupe du Monde au sanctuaire de la Difunta Correa.

Une de El Zonda, l'un des quotidiens locaux
à gauche, Palacios, à droite Uñac
"La Coupe est arrivée à la maison", dit le gros titre
Une une entièrement consacrée à l'événement
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La Difunta fait dans le pays de Cuyo l’objet d’un culte étrange issu d’un puissant syncrétisme entre les croyances précolombiennes locales et le catholicisme arrivé avec les Espagnols. La légende veut que cette femme, la Difunta Correa, soit morte et qu’après son décès, elle ait pu continuer à allaiter son bébé. Il est assez facile d’y voir un culte à une déesse mère très présent dans les Andes.

La Difunta est vénérée dans un grand nombre de petits « calvaires » le long des routes et un peu partout dans la province de San Juan et elle dispose d’un sanctuaire officiel assez stupéfiant pour des Européens. Il est fait de bric et de broc et reçoit un nombre invraisemblable d’intentions de prière en provenance de tout Cuyo et parfois d’au-delà. Avec la Vierge de Luján et d’autres Vierges d’un peu partout en Argentine, la Difunta Correa était présente sur l’autel que les Albicelestes avaient installé dans leur vestiaire dans les stades où ils ont joué au Qatar !

Autel de l'équipe argentine au Qatar
La Difunta est ce gisant vêtu de rouge à la gauche de l'image
La Virgen de Luján est l'image vêtue de bleu et nimbée de rayons de lumière

Cette offrande a été l’occasion d’une énorme fête authentiquement populaire au Parque de Mayo dans la capitale de la province de San Juan, le tout en présence ni plus ni moins du gouverneur, Sergio Uñac lui-même et en personne. Bizarrement cette fois-ci, la présence des politiques n’a gêné ni le footballeur triple étoilé ni le président de la AFA alors que Sergio Uñac appartient, avec certes de menues réserves, à la majorité du président national Alberto Fernández, boycotté mardi dernier par les champions du monde.

Le Parque de Mayo rempli à ras-bords
En bas de l'image à droite, des gens exhibent une banderole
de Posadas, dans Misiones, de l'autre côté du pays !!!
Photo sur deux pages dans El Zonda de ce matin
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El Chiqui Tapia a fait aussi une conférence de presse en compagnie du gouverneur et il a ensuite été fait Ciudadano Ilustre de la ville de San Juan !

Si la presse nationale, publiée à Buenos Aires, ne parle que très peu de cett fête (alors qu’elle a rendu compte des événements à Rosario et à Mar del Plata), la presse sanjuanina y va, quant à elle, avec un enthousiasme contagieux… Beaucoup de photos, très impressionnantes et parfois même émouvantes, dans les quotidiens sortis ce matin !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :


Ajout du 6 janvier 2023 :
Hier, le président de la fédération s'est rendu au sanctuaire de Luján, le Lourdes argentin, pour offrir la Coupe à la Vierge. Un geste de piété plus orthodoxe et surtout beaucoup plus largement partagé en Argentine.


Extrait de Clarín
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mardi 18 mai 2021

En Argentine, les courbes menacent la fête nationale [Actu]

L'incidence sur les deux dernières semaines
Infographie La Nación
(capture d'écran)
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Après de légers signes d’amélioration il y a dix jours en province de Buenos Aires, les chiffres sont à nouveau à la hausse dans plusieurs régions : à Buenos Aires intra-muros, dans sa banlieue, plus largement dans la province homonyme mais aussi à Córdoba, à Río Negro, à Catamarca, à Chaco, à Entre Ríos, à Formosa, à La Pampa et à San Juan. La carte d’incidence montre un Cône Bleu devenu tout rouge (1).

Données totales depuis mars 2020
De gauche à droite
Nombre de personnes touchées, nombre de personnes symptomatiques,
nombre de patients guéris; nombre de décès
Capture d'écran La Nación
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Hier, le nombre de morts a à nouveau dépassé le chiffre symbolique de 500. Quant aux cas dépistés, on en comptait hier 28 680, ce qui est très élevé pour un pays de 44 millions d’habitants.

"Vers une fermeture totale pour un temps plus délimité"
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Devant cette catastrophe pourtant prévisible, Horacio Rodríguez Larreta, qui tenait tant à maintenir ouvertes les écoles malgré une décision contraire au niveau fédéral, est en train d’envisager de les fermer. Il était temps.

Le gouvernement fédéral lui aussi laisse fuiter qu’il va prendre de nouvelles mesures de restrictions qui devraient être annoncées vendredi. Autrement dit, c’est raté cette année encore pour la fête nationale qui se tiendra mardi prochain, le 25 mai. Le pont accordé en début d’année a même déjà été annulé à la fin de la semaine dernière pour éviter de trop amples déplacements pendant le week-end prolongé.

Et pendant ce temps-là, les doses de vaccins atterrissent les unes derrière les autres à l’aéroport international de Buenos Aires : Sputnik V, Sinopharm et depuis peu Astra Zeneca mais les difficultés sont les mêmes qu’ailleurs sur la planète. Les quantités ne suffisent pas à compenser la vitesse de propagation du virus.

"On cherche à freiner l'augmentation des cas
par des mesures plus dures auxquelles la Ville s'associerait"
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Presque tous les journaux ce matin détaillent la situation en trois articles : l’un porte sur les hésitations du chef de gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, un autre sur les mesures envisagées par le président, le troisième fait le point sur les chiffres.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

A la Casa Rosada :
A Buenos Aires (ville autonome)
Les chiffres :
lire l’article de La Nación



(1) Le Cône Bleu, c’est l’Argentine. Comme on dit l’Hexagone pour désigner la France.

jeudi 26 novembre 2020

Quelques unes de l’Intérieur [Actu]

"C'est le plus grand qui est parti",
dit la une de El Litoral (édition de Corrientes)

Une du supplément spécial de El Zonda
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Peu de quotidiens locaux argentins disposent d’un site Internet complet. La plupart d’entre eux ne proposent plus depuis plusieurs années ou plusieurs mois leur une en ligne.

"Maradona est devenu une légende", dit le gros titre
sur une photo d'une peinture murale à Mendoza
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D’autres n’offrent pas aujourd’hui les titres de leur une papier, sans doute pour laisser place au direct ininterrompu depuis la Casa Rosada.

"Ad10s", jeu de mot (Adiós et "D10s", surnom de Maradona)
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On peut néanmoins lire quelques articles qui seront probablement maintenus en ligne plusieurs jours, eu égard à l’importance de l’événement.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Los Andes, à Mendoza
lire l’article de El Litoral, à Corrientes
lire l’article de La Voz del Interior, de Córdoba
lire le supplément spécial de El Zonda, de San Juan

samedi 22 août 2020

La province de San Juan se reconfine [Actu]

Une de ce matin d'un des quotidiens de la province
"Toute [la province] de San Juan revient en phase 1 pour 14 jours"
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Une des provinces qui s’est le mieux sorti de l’épidémie et ne déplore à ce jour aucun décès, celle qui venait de faire rentrer les enfants à l’école, San Juan est à nouveau soumise au confinement strict (ASPO, pour "isolement social préventif obligatoire", selon le sigle officiel argentin) depuis minuit ce matin.

En deux jours, elle vient de connaître une brusque flambée de cas diagnostiqués : 28 personnes en quarante-huit heures. L’école n’y est pour rien : il semblerait que les deux foyers de contagion, l’un à Caucete, l’autre à Santa Lucia, le tout à proximité de la capitale provinciale, soient dus à l’entrée illégale sur le territoire de San Juan d’une personne qui a violé les règles émises par le gouverneur.

Graphique publié par le Ministère de la Santé de la Province de San Juan
et publié par Diario de Cuyo aujourd'hui
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Retour donc à la situation du mois de mars, avec ce qui semble bien être l’assentiment de la population qui suit les consignes. Les rues sont vides et une enquête d’opinion fait apparaître un grand taux de consentement et de compréhension de la mesure. Seuls 14 % des personnes interrogées déclarent être en désaccord. Pourtant la province ne compte que 52 cas, dont 21 personnes rétablies, tandis que 453 personnes sont isolées à titre préventif (malades, porteurs et cas-contacts).

L’ASPO est décrété par le gouverneur Sergio Uñac (1) pour deux semaines. Je pense à mes amis là-bas.

Pour aller plus loin :



(1) Sergio Uñac appartient à la majorité nationale.

lundi 10 août 2020

L’école reprend dans quelques districts de San Juan [Actu]

Sergio Uñac (avec le pull gris) et son ministre de l'Education à ses côtés
les encadrent les drapeaux argentin (gauche) et sanjuanino (droite)

Aujourd’hui, les élèves des écoles primaires retournent en classe dans quatorze districts de la province de San Juan, celle qui vit naître en 1811 le père de la loi sur l’école obligatoire, gratuite et laïque (1883), le président Domingo Faustino Sarmiento (1811-1888), une très haute figure de l’histoire politique, pédagogique, technique et littéraire de l’Argentine.

Des protocoles stricts ont été mis au point, les cours se font en horaires décalés pour que tous les élèves puissent être accueillis ; chaque établissement dispose d’une salle d’isolement au cas où quelqu’un dans l’école, adulte ou enfant, présenterait soudain des symptômes ; des marques ont été apposées au sol pour garantir les distances entre les personnes et les places des élèves ont été éloignées les unes des autres au sein des salles de cours. Les masques sont obligatoires et les enseignants portent une visière. La prise de température (qui ne sert pas à grand-chose d’ailleurs, puisque la plupart des infectés semblent être asymptomatiques) se prend systématiquement à l’entrée dans l’école.

Escuela José María Paz,
choisie par la province pour illustrer les mesures prises
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Hier, le gouverneur, Sergio Uñac, et son ministre de l’Éducation, ont tenu une longue visio-conférence avec le ministre national de l’Éducation, Nicolás Trotta, pour mettre au point les derniers détails de cette toute première ouverture du pays qui va sans doute servir de laboratoire aux autres entités fédérées (provinces et ville autonome de Buenos Aires).

De l'autre côté de la connexion, le ministre national

Pour en savoir plus :
lire l’article de Diario de Cuyo sur l’état d’esprit de la communauté scolaire en cette rentrée particulière
lire l’article de Diario de Cuyo sur la justification du gouverneur qui voit dans cette rentrée le plus bel hommage qu’il était possible de rendre à Sarmiento dans sa province natale.

vendredi 12 juin 2020

Radio Madre de Dios de San Juan : le second volet de mon interview [ici]


"El General Belgrano y otras hierbas" pour le dire comme les Argentins lorsqu’ils veulent présenter une production qui mélange plusieurs sujets (quand il s’agit d’idées) ou plusieurs genres (quand il s’agit de musique).

L’enregistrement du 1er juin 2020, à l’occasion des 250 ans de la naissance de Manuel Belgrano, a duré deux heures, soit de quoi nourrir deux émissions de Entrevistas sobre Educación sur les ondes de Radio Madre de Dios de San Juan, cette petite radio catholique où exerce Ricardo Sánchez Alonso, qui m’a interviewée.

Ce second volet, toujours enregistré via Skype donc en vidéo, est maintenant en ligne sur la chaîne Youtube de la radio.

vendredi 5 juin 2020

Interview Skype à voir sur Youtube en espagnol [ABT]


L’interview que j’ai donnée à Ricardo Sánchez Alonso, pour son émission Entrevistas sobre Educación, du mercredi soir, sur Radio Madre de Dios de San Juan, est désormais disponible sur la chaîne Youtube de la station.

Tout se passe en espagnol. L’enregistrement a duré environ deux heures, un format inhabituel pour ce programme. Le producteur a donc décidé d’en faire deux émissions, dont la première a donc été diffusée comme prévu le 3 juin à 21h.

Pendant ces deux heures, Ricardo Sánchez s’est intéressé à une multitude de sujets : l’histoire argentine, avec les deux grands personnages de San Juan que sont José de San Martín (1) et Domingo Faustino Sarmiento (2), Avignon comme ville papale (on remonte là dans une toute autre époque), la France et la pandémie (ça, c’était pour l’actualité du jour puisque nous avons enregistré à la veille du déconfinement français phase 2) et, last but not least, nous avons échangé sur Manuel Belgrano (c’était la moindre des choses, c’est tout de même son mois et son année !). En revanche, on n’a jamais parlé d’éducation. Comme quoi, les titres, il ne faut pas toujours s’y accrocher…

Pour moi, cette interview par Skype constituait une première et j’avoue que c’est plus confortable qu’au téléphone quand interviewé et intervieweur ne se voient pas. Mais vivement que j’aille chez le coiffeur !

Bonne écoute !





(1) De 1814 à 1816, José de San Martín a été le gouverneur de l’ancienne province de Cuyo dont San Juan était alors une sous-capitale à l’égal de San Luis. Aujourd’hui, Cuyo est devenu une région au sens historique et culturel et se compose de trois provinces : Mendoza, San Juan et San Luis.
(2) Domingo Faustino Sarmiento (1811-1888) a été gouverneur de la province de San Juan dans ses premiers temps d’existence, il a aussi été élu parlementaire national avant de devenir président de la République argentine. C’est donc une figure à la fois locale et nationale, surtout si vous ajoutez qu’il est considéré, entre autres choses, comme l’un des plus grands écrivains argentins, un éducateur excellent et le promoteur de la loi sur l’école obligatoire en Argentine (1883). Il se trouve que dans San Martín par lui-même et par ses contemporains (Éditions du Jasmin), j’ai publié l’un de ses écrits en français resté jusqu’alors inconnu en Argentine, y compris à San Juan : l’original d’un discours fameux où il comparait les épopées fondatrices de Bolívar, au nord du continent, et de San Martín, au sud, et qui ne fut jamais un discours. C’était un essai qu’il avait écrit à Paris, dans un français impeccable, pour intégrer une société savante alors très en vogue, l’Institut Historique de France, à un moment (1847) où la France menait une politique des plus ambiguës envers celui que Sarmiento considérait comme son ennemi politique, le gouverneur de Buenos Aires, Juan Manuel de Rosas (1793-1877). Et pour retomber sur mes pieds, je dois ajouter que Rosas était aussi le père adoptif du fils de Manuel Belgrano. Comme quoi, tout est dans tout et réciproquement.

dimanche 31 mai 2020

Mon programme pour le 3 juin [ici et là-bas]

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Ce qu’il y a de bien avec Internet, c’est qu’il nous a enfin dotés d’ubiquité…

Le 3 juin, pour l’une des dates-clés de cette Année du Général Manuel Belgrano, je serai donc à la fois en Argentine, grâce à une radio catholique de la province de San Juan, Radio Madre de Dios (1), et à Ricardo Sánchez Alonso, l’animateur de son émission Entrevista sobre Educación, tout en étant présente physiquement en France, d’où je mettrai en ligne un nouveau montage vidéo, cette fois-ci à partir de l’enregistrement de ma conférence du 27 février dernier à l’Ambassade argentine à Paris.

Ricardo Sánchez Alonso est argentin, il vit à San Juan et c’est là qu’il m’a repérée, il y a trois ans, lorsque j’ai participé au Congrès International d’Histoire à l’occasion du bicentenaire de la Traversée des Andes. De San Martín, nous passons donc cette année à Belgrano. D’un libérateur à l’autre, c’est toujours de l’épisode fondateur de l’histoire argentine qu’il s’agit.

Pour des raisons évidentes de décalage horaire, mercredi, l’interview ne sera pas transmise en direct mais enregistrée demain dans l’après-midi (heure française).

L’interview sur Radio Madre de Dios sera diffusée à 21h (heure argentine) par voie hertzienne et sur Youtube pour ceux que les ondes n’atteignent pas. Vous pouvez d’ores et déjà aller écouter les interviews déjà en ligne.

C'est cette photo de Manuel Belgrano posant devant le portrait de Manuel Belgrano,
son ancêtre, qui a incité Ricardo Sánchez à prendre contact avec moi pour une interview

Sur les ondes argentines, je parlerai espagnol. Sur ma chaîne Dailymotion, la conférence sera en français. Ce bilinguisme sera une manière de saluer la mémoire de Manuel Belgrano, lui qui parlait notre langue et a commencé sa carrière publique en traduisant l’économiste François Quesnay, qui a fondé la première école d’économie en France, la physiocratie.

Les liens vous seront donnés au plus tard le lendemain de la mise en ligne.



(1) Radio Madre de Dios est une initiative de laïcs résolus à partager leur foi à travers un outil d’aujourd’hui à la suite du pape François. Le magistère n’est pas présent dans les instances dirigeantes mais ce sont des catholiques et ils vivent leur foi dans l’obéissance à leur évêque comme c’est une tradition très ancienne dans l’Église romaine.

dimanche 26 avril 2020

Un négociant qui ne perd pas le nord à San Juan [Humour]

Le masque est vendu avec la bouteille !

C’est un assemblage de cépages rouges réalisé par un négociant qui exploite une boutique à Rawson, dans la province de San Juan, la plus septentrionale de la région de Cuyo, berceau historique de la tradition vinicole argentine depuis l’époque coloniale. Le propriétaire, qui dispose aussi d’un réseau de vente en Espagne, a donné un nom très provocateur à son nectar, Coronavinus, et il l’a doté d’une devise rigolote : « Une seule lettre change la peur en plaisir ».


Le breuvage se présente en bouteille de 75 cl et en dame-jeanne (4,650 cl), une tradition dans cette province. Celle-ci, agrémentée d’un panier en plastique moulé façon panier tressé, se vend à un prix raisonnable : entre 250 et 350 pesos argentins selon le point de vente.

Ce picrate titre gentiment 14,1°. Ça décape et ça désinfecte. De quoi rejouer la scène de la cuisine dans Les Tontons Flingueurs moyennant un reformatage du dialogue… On va lui trouver un goût de malbec, c’est normal. Y’en a !


Depuis sa sortie au début du mois d’avril, ce pinard sanjuanino (1) fait un tabac commercial en notre triste époque. Le négociant a ainsi réussi à se débarrasser de plusieurs cuves de vin sans intérêt dont il ne savait pas quoi faire pour en tirer des sous ! Malgré tout, c’est toujours meilleur que le rinçage de poumons à l’eau de Javel préconisé par l’Oncle Sam ou sa dernière incarnation, lourde, vulgaire, ignorante et prétentieuse, avec, en-dessous de la tignasse blonde, ce je ne sais quoi qui rappelle l’une ou l’autre trogne des Tontons au mieux de leur forme, quand ils sont tous agenouillés à l’église.

Pour aller un peu plus loin (mais pas beaucoup, parce qu’on ne marche pas très droit après ça) :
lire l’entrefilet de Canal 13, la télévision locale de la province.



(1) Surtout n’allez pas croire que la province ne produit que du gros qui tache et du blanc qui fait mal au crâne. San Juan propose des crus très originaux et de grande qualité !

dimanche 21 octobre 2018

Une lettre de San Martín rejoint les Archives nationales de la République Argentine [Actu]

La lettre objet de la donation apparaît sur la une de La Nación
(titre secondaire en bas au centre)
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Un descendant d'un cabildante de San Juan fait donation aux Archives nationales argentines d'une lettre manuscrite du général José de San Martín que sa famille conservait depuis près de deux cents ans. Il s'agit d'une missive que San Martín a adressée au Cabildo (hôtel de ville d'Ancien Régime) depuis Valparaíso, au Chili, à la veille du départ de son expédition libératrice du Pérou, qui prit la mer le 20 août 1820.

A cette époque, la ville de San Juan, sous-capitale provinciale de Cuyo alors, avait déjà versé dans la guerre civile qui ravageait l'Argentine depuis une bonne année. San Martín y avertit ses compatriotes des dangers auxquels ils s'exposent avec ce conflit fratricide, comme il le faisait dans tous les documents qu'il a écrits à ces dates-là. Il n'y a donc aucune révélation dans cette lettre même si La Nación en fait tout un fromage, tentant comme d'habitude de coller la leçon de morale politique de San Martín à la réalité contemporaine, avec les interprétations partisanes distordues qui caractérisent la lecture des documents historiques en Amérique du Sud.

Il s'agit d'un temps où les possédants (et un membre du Cabildo en était un) confondaient encore allègrement leurs archives privées et les archives publiques.

Il est donc dommage que ce propriétaire ait choisi de remettre ce document aux archives nationales et non pas aux archives de l'actuelle province de San Juan auxquels il n'aurait jamais dû échapper. Je profite donc de cet article pour saluer les archivistes et les agents publics qui m'y ont accueillies en août 2016 et qui y font un excellent travail de conservation et d'exploitation historique. Dans les règles de l'art.

Pour en savoir plus :
lire l'article de La Nación

Ajout du 23 octobre 2018 :
lire cet éditorial de La Nación où le journaliste en rajoute sur la sur-interprétation anachronique et moralisatrice de cette lettre vraiment très courte, alors qu'à la même époque San Martín a lancé un appel à l'unité des Argentins bien plus argumenté et développé qu'en général, les intellectuels argentins ne prennent pas la peine de découvrir.

Ajout du 24 octobre 2018 :
lire ce nouvel article de La Nación qui semble exploiter le filon pour des raisons commerciales (la brièveté du texte n'autorise pas de tels développements et les autres quotidiens nationaux continuent à ne rien dire sur cette donation).

Ajout du 8 novembre 2018 :
lire cet article de La Nación qui porte sur la donation effective et les conditions posées : que la lettre soit authentique, ce qui va donner lui à une expertise qui prendra, ce qui est normal, deux à trois mois. Il est très étonnant de constater à quel point cette question de l'authentification est rarement posée dans ces affaires-là et dès qu'il s'agit de San Martín ou de Belgrano. Enfin une démarche sérieuse, compatible avec le niveau d'exigence scientifique internationale.

mardi 10 juillet 2018

Grosse bébête du Triasique découverte à San Juan [Actu]

Photo CTyS/AFP

C'est une nouvelle découverte que des paléontologues argentins ont faite, à Caucete, dans la province de San Juan, sur un gisement de fossiles trouvé en 2015 et qui vient tout juste de donner lieu à publication sur le site Internet de la revue Nature, l'une des plus prestigieuses revues scientifiques du monde (Grande-Bretagne).

La découverte a droit au gros titre
et le défilé militaire provincial à Caucete à la photo
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Un fossile d'un dinosaure, qui n'est pas le plus grand jamais découvert (ce record-là est encore détenu par la Patagonie argentine) mais qui est bien le plus ancien, au point qu'il fait remonter les dates du début du règne de ces charmants animaux sur notre planète d'une trentaine de millions d'années. Ces os ont entre 205 et 2010 millions d'années.

Schéma publié par Clarín
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L'équipe est composée de chercheurs de l'institut et du musée de sciences naturelles de l'Université nationale de San Juan, de l'Université nationale de La Matanza, dans la province de Buenos Aires (1) et du Conicet, centre national de recherche et de technologie. Le nouveau dino a été baptisé en latin Ingentia prima (le premier géant).

L'un des points capitaux de cette découverte relève du processus biologique de croissance lié au type de tissu osseux analysé chez cet individu qui était encore un juvénile tout près d'arriver à l'âge adulte. Un grand ado !

Gros titre sur la découverte
et petite photo de la partie civile du défilé à Caucete
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La province est dirigée par un péroniste et cela se voit
dans les titres très critiques vis-à-vis de la politique nationale

Le presse nationale et la presse locale se font l'écho de cette découverte que le journal britannique a publiée hier, jour de fête nationale en Argentine.

Pour aller plus loin :
lire l'article de El Zonda, quotidien de la province de San Juan
lire l'article de El Diario de Cuyo, autre quotidien sanjuanino
Du point de vue scientifique :
lire le communiqué en anglais de l'agence de presse scientifique et technique argentine CtyS
lire l'article en anglais de Nature (l'accès à l'article complet est bien entendu payant)



(1) Une de ces universités publiques de la banlieue sud dont la gouverneure (de droite) María Eugenia Vidal trouve qu'elle est en surnombre parce que « quand on est né dans la pauvreté, tout le monde sait qu'on ne va pas à l'université », ce sont ses propos. Belle conception du caractère émancipateur de l'éducation et de la culture !