La famille Macri-Awada lors d'une audience accordée au président argentin |
Cette
fois-ci, pourtant, même les évêques argentins, d'ordinaire si réservés sur ces questions, s'étaient laissé
aller, ces dernières semaines, à évoquer leur espoir d'une visite prochaine. Or cet
après-midi, à Rome, ça a été la douche froide. Le Pape François
ne fera pas de visite pastorale en Argentine en 2018.
Il
y a quelques mois, circulait une rumeur de source qu'on disait sûre :
le Saint-Père voulait que les Argentins se convertissent à la
culture du dialogue avant de se rendre dans son pays. Pour ne pas
être pris en otage par le gouvernement en place et son opposition,
quels qu'ils soient à l'heure de son voyage, ce qu'a confirmé l'un
de ses neveux, lui-même jésuite. Le moins qu'on puisse dire est que
cette campagne électorale montre que cet esprit de dialogue
(reencuentro), de réconciliation et de débat pacifique au-delà des
différences idéologiques et partisanes est encore loin.
Du
coup, Página/12, qui n'est pas le dernier à jeter de l'huile sur le
feu, se réjouit de ce qu'il interprète (à tort, me semble-t-il)
comme un camouflet du Pape au Président Macri. Et le reste de la
presse, sur les sites Internet mis à jour à cette occasion,
regrette l'annonce faite par le service de presse du Vatican.
La nouvelle est d'autant plus douloureuse pour les Argentins de bonne foi (et pas seulement les catholiques) que ce n'est pas le premier espoir douché et que le Pape vient de faire une visite couronnée de succès en Colombie, le pays qui vient de clore un demi-siècle de guerre civile...
La nouvelle est d'autant plus douloureuse pour les Argentins de bonne foi (et pas seulement les catholiques) que ce n'est pas le premier espoir douché et que le Pape vient de faire une visite couronnée de succès en Colombie, le pays qui vient de clore un demi-siècle de guerre civile...
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de La Nación, où Elisabeta Picqué, la correspondante permanente du journal en Italie, relaie l'info qu'elle
a elle-même reçue à la conférence de presse quotidienne du Saint-Siège
lire
l'article de Clarín, qui a fait sa une (ci-dessous) sur le fossé qui se creuse
entre la majorité et l'opposition, en prenant à témoin la cérémonie ratée de la remise en service du pont transbordeur de La Boca, hier :
deux manifestations se faisaient face, du côté de la capitale fédérale, celle de la
majorité nationale à laquelle appartient le Gouvernement de la
Ville Autonome de Buenos Aires, du côté de la province de Buenos Aires, celle de
l'opposition kirchneriste, à laquelle appartient le maire de
Avellaneda, sur l'autre rive du Riachuelo. La cabine du transbordeur,
avec à son bord le Chef du Gouvernement de Buenos Aires, a fait
demi-tour entre les deux rives, de peur de
créer une émeute ou une rixe à Avellaneda. Les deux élus du peuple ne se sont même pas serré la main.
Quelle atmosphère pour une campagne électorale dans une démocratie !
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Ajouts du 30 septembre 2017 :
lire l'article de La Nación sur la réaction de la Casa Rosada à la déception d'hier
lire l'interview du père Mariano Fazio, prêtre argentin de l'Opus Dei, qui exerce à Rome une haute charge dans cette congrégation et répond à La Nación au sujet de cette annulation du voyage papal envisagé. Il avance comme argument le climat politique détestable qui règne actuellement en Argentine, en écho à ce qu'avait dit hier Greg Burk, le chef du service presse du Vatican.
Ce matin, ce quotidien ne consacre pas moins de quatre articles à cette affaire.