La photo principale de la une de ce matin montre le Premier ministre à la tribune de la Chambre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Il
y a plusieurs semaines, des ministres ont été convaincus, notamment
grâce à des enquêtes journalistiques, d'être titulaires de
comptes offshore. C'est en particulier le cas d'un des ministres dans
le secteur de l'économie. L'affaire donne lieu à un débat assez
vif au Congrès. Le Premier ministre vient d'y déclarer qu'il ne
voyait pas où était le mal, qu'ouvrir un compte offshore n'était
pas un acte de corruption tandis que tel ou tel comportement reproché
aux membres du gouvernement précédent en était. Ben voyons !
C'est toujours les autres qui ont tort. Or le gouvernement a fait de
la lutte contre la corruption un axe essentiel de son action
politique ! C'est assez mal parti avec des arguties pareilles.
Il
y a quelques semaines, un universitaire espagnol avait piégé le
ministre de l'Economie argentin en visite dans la Péninsule :
il lui avait demandé comment il pouvait espérer que des
investisseurs étrangers placent leur argent en Argentine si les
membres du propre gouvernement du pays mettaient eux-mêmes le leur à
l'abri dans des paradis fiscaux. Le ministre était resté sans voix
devant cet argument massue.
Sur
l'étonnante conception de la corruption et de l'honnêteté du
Premier ministre argentin et les réactions narquoises de
l'opposition, lire la presse du jour ou d'hier :
lire
l'article de Página/12 sur l'intervention de l'ancien ministre de
l'Economie, avec vidéo intégrée (il n'a pas mâché ses mots et a
rappelé que dans la plupart des pays démocratiques où les noms de
responsables politiques avaient été cités dans le Panama Papers,
ces hommes avaient été contraints à la démission très
rapidement, ce qui est exact)
lire
l'article de La Prensa, qui n'est pas vraiment dupe du raisonnement spécieux
du ministre
lire
l'article de Clarín, qui prend plutôt le parti du gouvernement
contre l'opposition aux attaques sauvages.