"Dans la catégorie assassins, manquait plus que lui", clame la une (traduction idiomatique et non pas littérale) |
L'ex-capitaine
de vaisseau Alfredo Astiz, que l'on a surnommé l'"Ange blond de la
Mort", fait partie des criminels de la dictature qui pourraient
bénéficier d'une mesure d'aménagement de sa peine, une mise en
liberté restreinte qu'est la prison à domicile. On sait ce que cela
signifie en terme de symbole (une vraie provocation à quelques jours
de l'anniversaire du coup d'Etat) et pour la vie du voisinage. Le
responsable policier Etchecolatz, qui avait bénéficié de cette
mesure, cet été, et s'était installé à Mar del Plata, vient de
retourner derrière les barreaux, dans le pénitencier de Ezeiza, non
loin de l'aéroport international de Buenos Aires.
En
ce qui concerne Astiz, qui a été condamné entre autres crimes pour
l'arrestation, la torture et l'exécution extra-judiciaire de deux
religieuses françaises, la mesure doit être décidée par un
tribunal et il faut donc attendre ce qu'en diront les magistrats, qui
ne sont pas tous acquis à ce type d'assouplissement des peines.
L'affaire
est assez sérieuse, eu égard au caractère emblématique du
sinistre détenu, pour que trois journaux s'en fasse l'écho ce
matin : Página/12 qui en fait sa une, avec deux titres
scandalisés, sur la première page et au-dessus de l'article concerné, La Nación qui se contente d'un simple entrefilet de
deux paragraphes et Clarín qui publie un article complet.
Chaque chose à sa place, titrait Página/12 le 17 mars dernier, lorsqu'on a appris le retour en prison d'Etchecolatz que l'on reconnaît dans ce montage sarcastique |
Ajout du 22 mars 2018 :
lire cet article de Página/12 sur les réactions nationales contre l'introduction du nom de Astiz dans la liste des possibles bénéficiaires d'une mesure d'allègement de peine