La fermeture de la librairie fait la une de La Nación Elle vole même la vedette à Karl Lagerfeld Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
La librairie Clásica y Moderna a été déclarée d’intérêt culturel par la Ville de Buenos Aires en 2013 parce que ce lieu a attiré depuis sa fondation les grands acteurs de la culture argentine : Jorge Luis Borges et son ami Alfredo Bioy Casares, l’essayiste et militant national Arturo Jauretche, la poétesse d’origine tessinoise Alfonsina Storni, l’essayiste et poète Leopoldo Lugones, la figure de proue du socialisme argentin (dans les années 1930) Alfredo Palacios, les chanteuses Liza Minelli, Amelita Baltar, Susana Rinaldi, le chanteur, qui vient hélas de nous quitter, Horacio Molina, et tant d’autres. C’était une librairie et un café-restaurant. Elle faisait partie des bares notable de la cité.
Elle avait été fondée
à Buenos Aires en 1938 par un homme d’origine catalane, Francisco
Poblet. Mais les frères Poblet avaient déjà une librairie
technique dans la capitale argentine depuis 1916… A la mort de
Francisco, c’est sa fille, Natu, qui avait repris le flambeau en
1980. Natu Poblet est décédée en 2017 et la librairie a été
reprise par son jeune veuf, qui l’a lui-même transmise à son
frère, Fernando Monod, qui est sur le point de déclarer forfait. La
librairie a une grosse dette de loyer à régler et le propriétaire
ne lui donne pas de délai. Comble de malheur, les tribunaux ne
fonctionnent pas actuellement, il est impossible pour le libraire de
demander du temps à la justice.
Fernando Monod espère
encore que la Ville de Buenos Aires voudra bien exproprier le
propriétaire des lieux pour les mettre à la disposition de
l’établissement. Le ministre de la culture portègne, font savoir
Clarín et La Nación, dit réfléchir à une solution, tandis que
Página/12 (journal d’opposition) n’a rien vu bouger du côté du
Gouvernement local. D’ici là, le rideau est baissé et onze
salariés sont au chômage.
Tout un pan d’histoire
qui menace de sombrer.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarín