mercredi 24 février 2021

Maradona : ils ont tué la poule aux œufs d’or [Actu]


Très vite après la mort du dieu du ballon rond, sa famille et son ancien médecin ont fait valoir devant la justice argentine leurs doutes sur les conditions de vie et les soins apportés à Diego Maradona dans les dernières semaines de sa vie. La justice a pris ces doutes au sérieux : elle a enquêté, soumis les dossiers médicaux à des experts, ouvert les ordinateurs et fouillé les téléphones portables du personnel médical et paramédical qui entourait le défunt dans les dernières semaines.

Ce qu’on a déjà trouvé fait froid dans le dos : faux et usage de faux de la part du supposé médecin traitant pour faire sortir, beaucoup trop tôt, Diego Maradona de la clinique où il avait subi une intervention au cerveau ; échange de SMS et autres conversations cyniques entre ce médecin et la psychiatre censée suivre le footballeur où il apparaît clairement qu’ils n’étaient quasiment jamais auprès de leur malade censé être hospitalisé à domicile et conscient de la gravité de son état clinique ; des équipements non fournis et pourtant indispensables à la présence d’un grand malade dans une maison particulière et pour finir, la mort qui intervient au moment où Maradona est seul dans sa chambre, sans aucune surveillance depuis plusieurs heures.

Les diagnostics qui filtrent à travers l’instruction sont terribles : Maradona aurait été pris de delirium tremens et atteint d’un début de Parkinson, il aurait subi un traitement de cheval pour « être présentable » le jour de son anniversaire, un traitement qui a peut-être précipité sa fin puisque quelques jours après ses 60 ans, il était admis d’urgence à la clinique pour y être opéré en urgence et n’y rester que quelques jours…

Aujourd’hui, la justice a inculpé sept personnes, dont le médecin supposé traitant, un neurochirurgien à l’attitude des plus suspectes, la psychiatre et les deux infirmiers fournis par l’hospitalisation à domicile, un psychologue, le médecin coordinateur de l’hospitalisation à domicile pour un service d’assistance fourni par une grande enseigne d’assurance privée, et enfin le cadre de santé censé coordonner les soins infirmiers.

Le 8 mars, les médecins experts doivent rendre un rapport coordonné que toute la presse attend avec impatience.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín