"Combine de chez nous", clame le gros titre |
Il y a quelques jours, les producteurs et les distributeurs se sont entendus officiellement avec le gouvernement argentin pour garantir un prix bas pour 1 300 produits de première nécessité. Depuis plusieurs jours, la presse se faisait l’écho de bizarreries dans les rayons des supermarchés où les produits de la liste étaient annoncés en rupture de stock tandis que d’autres de la même marque mais d’un poids ou d’une composition légèrement différents étaient proposés… à un prix qui n’avait rien de garanti (la différence atteint parfois les 80%).
Au secrétariat d’État du Commerce intérieur, les maigres services de contrôle (mis au régime sec par le gouvernement précédent, ultra-libéral) ont fait leur boulot et grâce aux codes-barres, ils ont pu identifier dans les magasins de diverses enseignes des fraudes par dizaines : des produits au packaging bien étudié pour se distinguer du produit inscrit dans Precios Ciudados sans que le consommateur ne s’en rende vraiment compte comme le berlingot de lait pasteurisé (format universel en Argentine) dont Página/12 a fait sa une ce matin : à gauche le litre de lait demi-écrémé de Precios Cuidados, à droite le litre de la même marque (argentine) affichant un apport en vitamines afin d’échapper aux contraintes de prix.
Le journal n’hésite donc pas à dénoncer les marques impliquées : on y trouve des producteurs argentins, Las Marías (gros groupe spécialisé dans la yerba mate) ou Molinos Río (farines et huiles) comme des multinationales de renom, Kellogs, Unilever, Pepsi et Danone.
Sous toutes les latitudes, les mêmes embrouilles !
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 sur la technique de vérification par le code-barre
Bien entendu, comme les journaux de droite sont opposés au contrôle des prix, quel qu’il soit, et donc au programme Precios Ciudados, ils ne disent pas un mot de ce scandale. Qui plus est, c’est l’été. Inutile de troubler les vacances du consommateur (si tant est qu’il puisse encore s’en offrir).