Gondole présentant des produits Precios Cuidados (photo Andrés D'Elia pour Clarín) |
La négociation a été longue entre le gouvernement et les secteurs de production et de distribution mais hier, elle a abouti à une nouvelle liste de produits à prix protégés. L’opération Precios Cuidados est donc relancée pour permettre aux Argentins de se nourrir malgré la très forte inflation qui affecte le pays et détruit le pouvoir d’achat des gens modestes (jusque assez haut dans la classe moyenne).
Le gouvernement, qui espérait
pouvoir intégrer 1 700 produits dans cette liste, n’a pu le
faire que pour 1 321 d’entre eux. Precios Cuidados propose
donc des produits de première nécessité à des prix augmentés
de 2 % par
mois écoulé, ce
qui est loin du taux
d’inflation
réelle (plus de 3%).
Ces prix sont garantis en l’état jusqu’au 7 avril prochain, soit
largement plus d’un mois après la rentrée scolaire effective, qui
se produira à la mi-février, au lieu du 1er
mars traditionnel (ceci pour rattraper les périodes de classe à
distance pendant les deux ans de la pandémie). Un autre accord sera
négocié en mars pour le trimestre suivant si
l’opération peut être reconduite.
L’information est très discrète dans les colonnes des journaux, surtout ceux de droite (il faut vraiment fouiller leurs sites Internet). Néanmoins, tous les sites (sauf celui de La Prensa) publient l’intégralité de la liste. Pour l’ensemble de la presse, la vedette est tenue par la grande panne d’électricité d’hier après-midi qui a affecté Buenos Aires et sa banlieue, en particulier le nord très résidentiel, de 13 h à 20 h, au plus fort de la vague de chaleur (40°) qui recouvre le pays et avait été très exactement annoncée par les services météorologiques il y a plusieurs jours. Tous les logements ont perdu les avantages des glaçons et de la climatisation ! Ce matin, le courant n’était pas encore été rétabli partout. Cette panne ne saurait surprendre : on savait bien que les fournisseurs d’électricité ne pourraient pas faire face à la surconsommation qu’allait entraîner la canicule. Et en plus, tout cela intervient alors qu’Omicron gâche la saison touristique estivale, dégrade tous les services commerciaux en provoquent arrêts-maladie et quarantaines des salariés et gêne jusqu’au recrutement des saisonniers pour les récoltes d’été et les vendanges qui approchent.
Il y a quelques jours, le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, dont l’actuel ministre de l’Économie argentin, Martín Guzman, est l’un des élèves, a publié un article très élogieux sur les résultats qu’il juge inespérés de la politique menée par le gouvernement argentin. Selon lui, la situation du pays s’est spectaculairement améliorée malgré la crise sanitaire. La majorité de la presse de droite a préféré ignorer cet article qui contredit ses critiques acerbes contre le gouvernement, sauf La Nación qui ne s’est pas privée de démolir l’économiste « de gauche » qui observe l’Argentine depuis les États-Unis.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
Sur l’analyse de Stiglitz :