lundi 3 janvier 2022

Le gouvernement argentin lance un programme de commémorations de la Guerre des Malouines [Actu]

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En avril 2022, il y aura 40 ans que l’Argentine, alors sous dictature militaire, tenta de récupérer par la force les îles Malouines, occupées par la Grande-Bretagne, le 3 janvier 1833.

Le gouvernement argentin a donc choisi la date d’aujourd’hui, pour le sombre anniversaire de ce désastre territorial qui frappa le pays à sa naissance, pour annoncer le calendrier des manifestations officielles qui commémoreront la guerre des Malouines (avril-mai 1982) et serviront à proclamer, une nouvelle fois à la face du monde, la souveraineté argentine sur cet archipel.

En effet, la Grande-Bretagne s’en est emparée de manière illégale, seulement neuf ans après avoir reconnu l’indépendance argentine et sans avoir déclaré la guerre au préalable. Ce coup de main sans déclaration de guerre aurait dû lui interdire d’occuper ces terres, selon les règles qui régissaient déjà les relations internationales au début de 19e siècle : aucune prise de territoire hors d’un traité de paix entre deux États souverains.

Hier, La Prensa a pris un malin plaisir à chercher dans les archives britanniques des preuves que le Royaume-Uni, dans les années 1820, ne contestait pas l’appartenance de l’archipel au jeune pays d’Amérique du Sud où il disposait d’une représentation diplomatique et consulaire.

Ces cérémonies auront à n’en pas douter un fort retentissement dans toute l’Argentine, autant pour l’enjeu politique que représentent les îles occupées par la puissance britannique que pour l’enjeu mémoriel, le souvenir de tous ces jeunes appelés qui sont morts pour ces terres, sous-équipés et sous-armés par la dictature face à une Royal Navy surarmée et dopée au souvenir de la Seconde Guerre Mondiale par une Margaret Thatcher qui se rêvait en Churchill. Et comme Boris Johnson s’efforce de jouer le même jeu morbide et multiplie les provocations envers Buenos Aires…

En Argentine, la souveraineté sur les Malouines est d’ordre constitutionnel. La contester, c’est illégal et antipatriotique.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa sur les manifestations de l’année
lire l’article de La Prensa sur l’attitude de Londres dans les années qui précédèrent l’attaque de janvier 1833
lire l’article de Clarín sur le présente et le passé du conflit qui oppose l’Argentine à la Grande-Bretagne.