La Commission nationale de Défense de la Concurrence, qui dépend du secrétariat d’État au Commerce intérieur, s’oppose à la fusion, sur le territoire national, des deux géants états-uniens que sont la société Disney et la Fox, la première ayant avalé toute crue la seconde le 20 mars 2019. La Commission entend ainsi éviter un monopole sur les retransmissions sportives via les chaînes payantes des deux mastodontes états-uniens. Cette décision n’est pas une surprise puisque l’organisme avait émis des réserves publiques depuis que la fusion effective s’annonçait en Argentine à la fin de l’année dernière.
Sur le territoire argentin, les
deux groupes vont donc devoir se délester de quelques uns de leurs
bijoux de famille qui iront enrichir d’autres groupes
médiatiques (1).
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La commission impose ainsi à Disney et à la Fox de renoncer aux droits de retransmission des événements sportifs dont elles avaient l’exclusivité en Argentine en mars 2019. Sont concernés entre autres événements les matchs de football (compétitions argentines, Copa de los Libertadortes qui se joue à l’échelle du sous-continent et compétitions européennes – comme ça, les Argentins pourront continuer à regarder Messi et Mbappé ; ils adorent Mbappé), les grands prix de Formule 1, le rugby à 7, les compétitions de basketball et de baseball, les tournois ATP et en particulier celui de Córdoba (le Roland-Garros argentin).
Les deux groupes disposent
désormais de dix-huit mois pour vendre les actifs litigieux. Pendant
ce temps, ils devront diffuser gratuitement, dans leur configuration
actuelle respective, des événements sportifs emblématiques pour le
pays dont la Copa Libertadores, les rencontres de la Champions League
de la UEFA, les prix de Formule 1, le tournoi de boxe Premier
Champions, et, surtout, parmi les matchs de la ligue nationale de
foot au moins deux matchs par semaine dont un qui impliquera, en
fonction du calendrier, soit Boca, soit River Plate, les deux plus
grands clubs professionnels de Buenos Aires. Les fournisseurs de
télévision payante appartenant à Disney et à Fox devront jongler
pour composer leurs programmes sans pouvoir choisir amplement parmi
les rencontres en écartant de la gratuité les deux champions qui
rassemblent tout le public national devant le petit écran. Disney et
Fox devront également maintenir en l’état leurs offres
commerciales actuelles, et ce, aux tarifs en vigueur aujourd’hui
(ce sera toujours ça de moins dans l’inflation mensuelle). Enfin,
si les ventes d’actifs ne sont pas effectives dans un an et demi,
ces dispositions transitoires resteront valables 5 ans.
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Le sujet intéresse tellement le public argentin que toutes affaires cessantes et malgré les vacances, tous les quotidiens, ou presque, ont traité l’info en une. Un nombre considérable d’Argentins, particuliers comme professionnels (bars, restaurants et hôtels en particulier), ne s’abonnent en effet à ces bouquets que pour le sport.
Pour aller plus loin :
lire l’entrefilet de La Prensa, dont la une est nettement moins rigolote
lire l’article très développé de Clarín, qui appartient à l’un des groupes médiatiques les plus actifs en matière de retransmissions sportives
lire l’article de La Nación
(1) La plupart des pays latino-américains prennent ou ont pris des dispositions similaires chacun dans son paysage médiatique.