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Hier, les comités d’organisation de la Coupe du monde de Football 2030 du Portugal et de l’Espagne ont présenté officiellement leur candidature jointe en y associant... l’Ukraine. Le secret avait été bien gardé, tout comme celui de l’actuelle contre-offensive, et la surprise est totale.
En Argentine, ça n’a pas vraiment fait sourire car cette candidature multiple, en plus avec l’Ukraine, pourrait bien faire de l’ombre au projet conjoint que l’Argentine, le Chili, le Paraguay et l’Uruguay avaient présenté et soigné aux petits oignons dès le mois d’août ! La crainte que la concurrence européenne suscite témoigne au moins que, malgré le peu d’allant de ces pays à soutenir la cause de l’Ukraine, celle-ci n’en a pas moins acquis, qu’on le veuille ou non, un prestige tel qu’il sera difficile d’y résister.
Les quatre pays pourraient l’avoir très mauvaise si la candidature européenne était en effet retenue : ils s’étaient associés pour présenter un projet très solide et s’assurer de célébrer comme il le fallait le centenaire de la compétition, dont la première édition s’était tenue, en 1930, en Uruguay en l’honneur du centenaire de l’indépendance du pays (acquise en 1830) et que toute l’Europe, furieuse que le championnat se joue hors du Vieux Continent, avait boycottée, sous prétexte que c’était la crise et que le voyage était trop cher ! Or à cette époque, la quasi-totalité de l’Asie et de l’Afrique était encore colonisée. En dehors de l’Europe et de l’Amérique latine, il n’y avait donc pas beaucoup de nations footeuses ! L’Uruguay a remporté sa première étoile cette année-là, contre l’Argentine, mais le pays et le continent tout entier n’ont toujours pas digéré la bouderie européenne.
Et voilà que cela recommence !
Et qui plus est, le coup vient de l’Espagne et du Portugal, les
deux anciennes puissances coloniales du continent !
Et pour couronner le tout, les Ukrainiens ont encore réussi un coup de maître dans la communication internationale et le soft power : vous avez vu ce logo ?
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