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En mars 1973, Juan Domingo Perón rentrait en Argentine après un long exil de presque vingt ans et reprenait le pouvoir dont il avait été chassé par un coup d’État soutenu par la CIA en septembre 1955.
La gauche argentine se mettait à rêver d’un retour à l’époque faste qu’avait été les presque dix ans de sa présidence au tout début de la Guerre froide. Mais les choses allaient tourner autrement. Il n’a vécu que six mois de plus et à sa mort, il a laissé à la Casa Rosada sa veuve, Isabelita, qui allait transformer l'Argentine en une autocratie de plus en plus violente avant d’être à son tour renversée par un coup d’État militaire conduit par le chef d’état-major qu’elle avait elle-même promu, le général Videla.
En cette année que l’Argentine consacre aux quarante ans de son retour à la démocratie (un anniversaire nettement moins ambigu), le groupe médiatique Octubre, toujours infiniment sensible aux thèmes péronistes, consacre son mensuel culturel, Caras y Caretas, à cet événement intervenu dix ans plus tôt.
Il faut dire que ce retour à l’aéroport de Ezeiza fut quelque chose de très spectaculaire avec une foule très dense qui attendait le leader nationaliste et l’a escorté jusqu’à Buenos Aires, à la façon dont les champions du monde de football ont été à leur tour accueillis en héros peu avant Noël. Cristina Kirchner était dans cette foule et elle en a un souvenir très vif qu’elle a raconté ici et là dans des interviews. Ce fut un retour agité. Il y eut de nombreux incidents violents dont les origines ne sont toujours pas très clairs. Des mouvements de gauche étaient déjà passé à la lutte armée et le retour à une vie constitutionnelle paisible était déjà impossible à ce stade de l’évolution politique du pays ?
Les plus belles signatures de la rédaction sont à l’œuvre comme d’habitude, à commencer par l’historien (très contesté) et vulgarisateur (excellent) Felipe Pigna, qui signe l’éditorial d’ouverture.
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