lundi 13 mars 2023

Sur les unes, la déception des Oscars l’emporte sur les 10 ans du pontificat [Actu]

En haut, le narthex de la basilique de Luján en fête
En bas, le comédien argentin Ricardo Darín
et son épouse, hier soir, aux Oscars, avant la déception


Beaucoup d’Argentins y croyaient : leur film, Argentina 1985, consacré aux grands procès contre la Dictature, déjà multi-récompensé dans de nombreux festivals internationaux, allait sans doute aussi emporter l’Oscar hier soir. Mais patatras ! c’est un film allemand, sur la guerre, qui reçoit la statuette grâce à une énorme campagne électorale menée tambour battant par son producteur, Netflix (1).

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Du coup, ce matin, les rédactions faisaient la tête. Elles ont la plupart du temps relégué dans les pages intérieures les deux faits qui devaient marquer l’actualité du jour : le dixième anniversaire de l’élection de François à Rome et l’oscarisation si longtemps attendue d’un troisième film argentin, comme au Qatar avec le foot !

Un petit titre secondaire tout en haut, sur fond gris
Et un peu de foot pour la couleur !
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François, très discret donc sur les unes, n’en occupe pas moins plusieurs pages dans les éditions papier des journaux nationaux : 2 dans Página/12, 4 dans Clarín au milieu du journal et 5 dans La Nación, les premières du numéro.


Une des pages culturelles de Página/12
Une image neutre de la soirée des Oscars...
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Seule La Prensa, le plus catho des quotidiens à Buenos Aires mais pour qui François est beaucoup trop à gauche, consacre à cet anniversaire une grande partie de sa une. Toutefois, il s’agit non pas de parler du pape lui-même mais seulement de la messe d’action de grâce présidée hier par le primat d’Argentine dans la ville mariale de Luján et l’article n’est même pas encore en ligne !

© Denise Anne Clavilier



(1) Avec, en prime, une entourloupe très peu digne de l’Académie organisatrice qui a refusé de laisser parler Volodymyr Zelensky lors de cette soirée où elle allait récompenser un film de guerre. Autrement dit, les gens de cinéma aux États-Unis acclament la guerre fictive, le spectacle qu’elle représente, mais ils ne veulent rien savoir de la vraie guerre alors que Poutine la mène contre le système démocratique et l’État de droit qu’ils prétendent représenter dans le secteur culturel. Comme a déclaré hier Dmitri Kuleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, quelle hypocrisie ! Eux préfèrent les paillettes et les tenues démentielles.