En haut, le narthex de la basilique de Luján en fête En bas, le comédien argentin Ricardo Darín et son épouse, hier soir, aux Oscars, avant la déception |
Beaucoup d’Argentins y
croyaient : leur film, Argentina
1985,
consacré aux grands procès contre la Dictature, déjà
multi-récompensé dans de nombreux festivals internationaux, allait
sans doute aussi emporter l’Oscar hier soir. Mais patatras !
c’est un film allemand, sur la guerre, qui reçoit la statuette
grâce à une énorme campagne électorale menée tambour battant par
son producteur, Netflix (1).
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Du coup, ce matin, les rédactions
faisaient la tête. Elles ont la plupart du temps relégué dans les
pages intérieures les deux faits qui devaient marquer l’actualité
du jour : le dixième anniversaire de l’élection de François
à Rome et l’oscarisation si longtemps attendue d’un troisième
film argentin, comme au Qatar avec le foot !
Un petit titre secondaire tout en haut, sur fond gris Et un peu de foot pour la couleur ! Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
François, très discret donc sur les unes, n’en occupe pas moins plusieurs pages dans les éditions papier des journaux nationaux : 2 dans Página/12, 4 dans Clarín au milieu du journal et 5 dans La Nación, les premières du numéro.
Une des pages culturelles de Página/12 Une image neutre de la soirée des Oscars... Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Seule La Prensa, le plus catho des quotidiens à Buenos Aires mais pour qui François est beaucoup trop à gauche, consacre à cet anniversaire une grande partie de sa une. Toutefois, il s’agit non pas de parler du pape lui-même mais seulement de la messe d’action de grâce présidée hier par le primat d’Argentine dans la ville mariale de Luján et l’article n’est même pas encore en ligne !
(1) Avec, en prime, une entourloupe très peu digne de l’Académie organisatrice qui a refusé de laisser parler Volodymyr Zelensky lors de cette soirée où elle allait récompenser un film de guerre. Autrement dit, les gens de cinéma aux États-Unis acclament la guerre fictive, le spectacle qu’elle représente, mais ils ne veulent rien savoir de la vraie guerre alors que Poutine la mène contre le système démocratique et l’État de droit qu’ils prétendent représenter dans le secteur culturel. Comme a déclaré hier Dmitri Kuleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, quelle hypocrisie ! Eux préfèrent les paillettes et les tenues démentielles.