Même la presse ne parvient pas à taire ses critiques contre María Kodama, alors qu’elle vient de disparaître à l’âge vénérable de 86 ans. Des nécrologies au ton très inhabituel…
Ce qu’on ignore encore et qui inquiète, c’est la décision qu’elle a prise pour son héritage. Qui avait-elle désigné pour récupérer et administrer l’œuvre littéraire d’un des plus grands écrivains argentins qui ne soit pas tombé dans le domaine public. On ne sait même pas si elle a rédigé un testament.
Ce dont on se souviendra la concernant est sans doute la vie impossible qu’elle a menée à de nombreux éditeurs de son feu mari et à ses traducteurs ! Elle leur a fait souvent fait vivre l’enfer.
Pour aller plus loin :
Ajout du 28 mars 2023 :
A
l’occasion des obsèques hier, dans la banlieue chic de Buenos
Aires, son avocat a fait savoir que pour administrer l’œuvre de
Borgès après sa mort, María Kodama avait désigné un trio
institutionnel composé d’une université japonaise, d’une
université aux États-Unis
et une institution argentine dont personne n’a voulu dévoilé le
nom. Voilà qui promet sans doute d’autres mésaventures : il
va falloir que les trois institutions s’entendent. Ce n’est pas
gagné d’avance.
Pour aller plus loin :
lire l’entrefilet
de La Nación
Ajout du 4 avril 2023 :
Hier
après-midi, l’avocat de
María Kodama a convoqué
une conférence de presse et il a
révélé aux Argentins
stupéfaits qu’elle
n’avait
laissé aucun testament. Eu
égard à la
responsabilité qu’elle avait héritée de son défunt mari
concernant son œuvre
littéraire, c’est une situation invraisemblable.
Ce qui avait été annoncé par
le même avocat le jour de
ses obsèques est donc
nul et non avenu. Si María
Kodama n’a pas
d’héritier légal (et
on croit savoir qu’elle-même n’a pas de parents qui pourraient
avoir cette qualité au regard de la loi argentine qui s’applique),
les biens qu’elle laisse et l’administration de l’œuvre de
Borges
doivent revenir à l’État (qui en
l’occurrence pourrait
être la Ville Autonome de Buenos Aires). Une
situation qui de toute manière serait préférable
à l’invraisemblable
montage entre trois institutions académiques de
trois pays différents qu’elle
avait sans doute évoqué devant son avocat et dont il s’était
fait l’écho le jour des funérailles.
Cependant, Borges avait, semble-t-il,
une sœur dont il y a descendance.
La justice argentine
devrait pouvoir établir ces
personnes comme héritières
légales. L’avocat a
donc déposé
auprès du tribunal ad
hoc une
demande en
recherche des héritiers en vue de régler la succession.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’entrefilet de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
La Nación a préféré une annonce à mi-hauteur de la page : 3e titre secondaire dans la colonne de droite Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Ajout du 11 avril 2023 :
lire
cet
article de Página/12 qui en a fait la une de Cultura &
Espectáculos, son supplément culturel quotidien du 9 avril
dernier.
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution L'image évoque Paris alors que le journal pleure son correspondant permanent en France, Eduardo Febbro, décédé jeudi dernier |