vendredi 24 mars 2023

Comme tous les 24 mars, l’Argentine se souvient : Nunca más [Actu]

Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution
Tout en bas : "Face à face avec Joe Biden" :
le président Fernández vient de partir pour un sommet
des Amériques où il doit avoir un entretien particulier avec
son homologue des Etats-Unis


En Argentine, le 24 mars est un jour férié consacré au souvenir du dernier coup d’État militaire intervenu le 24 mars 1976 et à toutes ses victimes : Nunca más – Pus jamais ça !

"La culture n'est pas amnésique", dit le gros titre
sur les photos des disparus de la Dictature
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

La presse de droite en fait à peine mention. Quelques articles pour indiquer les lieux où les manifestations officielles et les défilés militants auront lieu. C’est tout. Les unes sont consacrées à la victoire de la Scaloneta, nouveau surnom de l’équipe nationale de foot, dans un match amical qui a permis aux supporters de fêter une fois encore la troisième étoile de leurs champions. La droite prend ce jour pour des vacances comme les autres et cette année, chic, ça tombe un vendredi, ça fait donc un long week-end.

"Nous aimons tellement Nora" dit le gros titre
de ce supplément féministe
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

En revanche, c’est la presque intégralité de son édition de ce jour que Página/12 consacre à la question des Droits de l’Homme et à l’histoire du coup d’État comme à celle des associations militantes de victimes de la répression. Les unes nationale et locales y font référence. Celles de plusieurs suppléments thématiques aussi !

"La Province a eu son Hitler", dit le gros titre
En rouge au-dessus : Rapport spécial sur la dictature à l'école
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Le plus choquant dans tout cela, c’est que, depuis que la CPI a émis l’ordre d’arrestation contre Poutine et sa blonde commissaire aux droits des enfants, ce journal, si prompt à relayer (à juste titre) toutes les informations concernant la recherche des enfants volés à leur famille sous la Dictature, prend fait et cause contre l’Ukraine et pour Poutine au sujet des enfants volés par l’ennemi, déportés en Russie et adoptés là-bas sous des identités falsifiées rendues possibles par un décret tout ce qu’il y a de plus officiel du président de la Fédération de Russie ! Au moins, la Junte avait-elle conscience de commettre un crime. Elle a tout manigancé en secret ! A longueur d’articles et d’éditoriaux, Página/12 parle à ce sujet de « soi-disant crimes », exactement comme le fit en son temps cette même Dictature que la rédaction honnit ce matin.


Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Au mois d’août lorsque j’étais à Buenos Aires, j’ai été sidérée par l’hostilité à l’Ukraine et le mépris abyssal que beaucoup de mes amis de gauche professaient contre le président Zelensky dont ils ne savent finalement que fort peu de choses et la plupart du temps, en plus, ce sont des choses fausses. Et ils ne manifestaient aucune curiosité pour sortir de leurs croyances, toutes moulées par la propagande russe qui agit avec la force d’une secte. Désolant !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article du supplément quotidien Cultura & Espectáculos sur le programme culturel de la journée sur ce thème
lire l’article de Las 12, le supplément féministe hebdomadaire, sur les souvenirs de Nora Cortiñas, militante des droits de l’Homme, féministe, militante de la dépénalisation de l’avortement et elle n’est plus de prime jeunesse !
lire l’article de l’édition de La Plata, Buenos Aires (pour la province homonyme), consacré à un responsable de la Police d’il y a 47 ans, comparé à Hitler (mais la même comparaison rapportée à Poutine fait ricaner les mêmes journalistes)
lire l’article de l’édition de Rosario où l’ancien président bolivien, Evo Morales, doit participer aux manifestations locales (un président qui a voulu se représenter alors qu’il n’en avait pas le droit constitutionnel, mais cela ne dérange personne à Página/12, tout au contraire !)