Depuis plusieurs années, cet important complexe architectural construit dans le centre historique de Buenos Aires par la Compagnie de Jésus comme sa maison provinciale au 17e siècle et confisqué en 1767 lors de l’expulsion des jésuites de toutes les Espagnes n’a plus cessé depuis lors d’abriter toutes sortes d’institutions intellectuelles et culturelles jusqu’à devenir le siège de l’Université de Buenos Aires de sa fondation en 1821 à son déménagement complet en 1971.
Depuis de très nombreuses
années, ce complexe muséologique national était abandonné malgré
plusieurs plans de restauration dont le dernier, dûment exécuté,
livre enfin ses premiers résultats.µ
Quelques uns des objets retrouvés grâce aux fouilles récentes |
Et pour une fois, ce sont des travaux sérieux qui ont été menés, à commencer par des fouilles archéologiques systématiques qui ont permis de découvrir ce qui se cachait sous ce sol historique jusqu’à près de 5 mètres de profondeur. Les lieux ont livré quelques uns de leurs secrets comme ces citernes de briques dans le sous-sol du patio dit « historique », qui servaient, comme partout ailleurs dans la ville, à récupérer les eaux de pluie dans cette zone marécageuse et deltaïque sur laquelle est construite la capitale argentine.
Des sols carrelés ont été restaurés ainsi qu’un toit-terrasse, avec vue sur le palais de la Legislatura à quelques mètres de là, et la magnifique salle dite des Représentants, premier hémicycle parlementaire en Amérique du Sud, bâti au 19e siècle.
On a pu identifier un système
d’évacuation des eaux usées datant du 18e
siècle, une rareté dans la Buenos Aires de l’époque coloniale et
jusque assez tard après l’indépendance. On a aussi trouvé un
trésor d’objets de la vie quotidienne, comme, à deux pas de là,
dans ce qui fut la maison de ville de Juan Manuel de Rosas et dont j'ai parlé ici il y a quelques jours…
Le patio archéologique et ses citernes maçonnées d'époque coloniale |
Bientôt, pourra ouvrir dans ce lieu chargé d’histoire un nouveau musée archéologique à Buenos Aires, qui viendra compléter ce qui existe déjà dans la même zone : le musée (public) de la Citerne (Rosas) et le musée (privé) des Grenadiers, un peu plus au sud, dans San Telmo, où une maison patricienne, dont les fondations remontent à la seconde fondation de la ville, a été mise en valeur par un riche propriétaire qui a renoncé à y implanter une vulgaire pizzeria, comme il y en a tant le long de cette rue ultra-touristique le dimanche (c’est la rue où s’installe la Feria de San Telmo).
Pour aller plus loin et découvrir
les belles photos publiées par le site du quotidien (mais pas dans
l’édition imprimée) :