Sous le titre : "Tabaré, Diogène orphelin" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Tabaré avait 74 ans. Tous les
jours, depuis 1977, il régalait les lecteurs de Clarín d’une
histoire en trois cases rapportant la philosophie de comptoir, d’un
clochard, Diogène, en hommage au philosophe grec qui vivait en
ermite dans un tonneau, dissertant, souvent avec un sens aigu de
l’absurde, avec un pauvre clébard super-moche et ultra-lucide.
L'un des ouvrages publiés par Tabaré à Montevideo "La chanson de geste du Cacique Tabaré illustrée par Tabaré" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Tabaré n’était pas argentin mais uruguayen et il tenait à cette identité culturelle, qu’il affichait fièrement dans ce prénom devenu son pseudonyme artistique. C’est toutefois du côté de Buenos Aires qu’il avait choisi de vivre depuis 1974.
Aujourd’hui, les quatre autres dessinateurs de la dernière page de Clarín lui rendent hommage avec des dessins originaux et Página/12, le plus virulent des journaux concurrents, lui consacre une digne nécrologie dans son supplément culturel du jour.
Hier matin, Tabaré avait encore
publié son histoire quotidienne, malgré le cancer qui l’a emporté
dans la journée.
En Uruguay, l’actualité ne permet pas de servir la mémoire de l’artiste disparu : il y a un autre deuil dans le monde médiatique (un grand journaliste sportif), le sommet du Mercosur avec ses tensions politiques habituelles et l’arrivée du spectre du manque d’eau potable dû à une sécheresse tout à fait exceptionnelle dans le pays. Depuis plusieurs semaines en effet, c’est de l’eau salée qui sort des robinets chez les Montévidéens… Une horreur !
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de El País