mercredi 5 juillet 2023

Disparition d’un dessinateur de Clarín : Tabaré laisse orphelins deux philosophes, Diogène et son clébard [Actu]

Sous le titre : "Tabaré, Diogène orphelin"
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Tabaré avait 74 ans. Tous les jours, depuis 1977, il régalait les lecteurs de Clarín d’une histoire en trois cases rapportant la philosophie de comptoir, d’un clochard, Diogène, en hommage au philosophe grec qui vivait en ermite dans un tonneau, dissertant, souvent avec un sens aigu de l’absurde, avec un pauvre clébard super-moche et ultra-lucide.

L'un des ouvrages publiés par Tabaré à Montevideo
"La chanson de geste du Cacique Tabaré illustrée par Tabaré"
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Tabaré n’était pas argentin mais uruguayen et il tenait à cette identité culturelle, qu’il affichait fièrement dans ce prénom devenu son pseudonyme artistique. C’est toutefois du côté de Buenos Aires qu’il avait choisi de vivre depuis 1974.

Aujourd’hui, les quatre autres dessinateurs de la dernière page de Clarín lui rendent hommage avec des dessins originaux et Página/12, le plus virulent des journaux concurrents, lui consacre une digne nécrologie dans son supplément culturel du jour.

Hier matin, Tabaré avait encore publié son histoire quotidienne, malgré le cancer qui l’a emporté dans la journée.

La dernière page de Clarín ce matin
En haut, un dessin de Tabaré avec une légende :
"Tu vas nous manquer, l'ami"
En-dessous : Matías : "Aujourd'hui, j'ai un peu plus l'impression
d'exister un peu moins"
Sa mère (hors champs) : "Moi aussi, Matías, moi aussi"
En-dessous : Erlich a dessiné le visage de Tabaré entouré
de ses personnages récurrents
A gauche : Diogène : "Je vous dis une seule chose : à bientôt'
Son chien : "A bientôt, Tabaré"
Tout en bas : "Adieu, camarade"
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En Uruguay, l’actualité ne permet pas de servir la mémoire de l’artiste disparu : il y a un autre deuil dans le monde médiatique (un grand journaliste sportif), le sommet du Mercosur avec ses tensions politiques habituelles et l’arrivée du spectre du manque d’eau potable dû à une sécheresse tout à fait exceptionnelle dans le pays. Depuis plusieurs semaines en effet, c’est de l’eau salée qui sort des robinets chez les Montévidéens… Une horreur !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

en Argentine
lire l’article de Página/12