"Zelensky à la UBA : il se plaint de l'Argentine", dit le titre au-dessus de la photo Remarquez l'effet T-shirt kaki : on ne voit que lui ! Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Après une visio-conférence organisée par la plus prestigieuse université du Chili, qui fut la toute première sur ce continent austral, il y a environ un an, c’est maintenant la UBA (Universidad de Buenos Aires), la première université argentine en terme de notoriété et l’une des toutes premières en ce qui concerne la qualité de la recherche et de l’enseignement, qui réunit dans l’une de ses salles, à la faculté des sciences économiques, un parterre de professeurs et d’étudiants représentant le monde universitaire national pour échanger avec le président ukrainien, dont on sait que le pays est assez peu soutenu par les gouvernements latino-américains, passablement dégoûtés par l’implication des États-Unis au côté du pays agressé, des États-Unis qui restent dans l’esprit de beaucoup, surtout à gauche, ceux de la guerre froide, comme si le temps et le monde s’étaient arrêtés quelque part dans les années 1970 et comme si Poutine dirigeait une démocratie où il ferait bon vivre.
L’événement a pris place
parmi les célébrations qui marquent cette année quarante ans de
démocratie ininterrompue en Argentine, un fait unique dans
l’histoire du pays depuis sa révolution anticoloniale en 1810.
L’intervention de Volodymyr Zelensky, organisée par l’Ambassade ukrainienne à Buenos Aires, au prix d’efforts considérables, a remporté un indéniable succès, que seul un petit problème technique est venu quelque peu ternir (pendant quelques minutes, la traduction n’était plus disponible pour les Argentins, ce dont l’intervenant principal s’est rendu compte en voyant les visages de ses auditeurs… Non seulement ce bonhomme s’exprime en orateur accompli et en homme d’État d’un courage et d’une habilité rares mais en plus, il trouve encore le temps et l’énergie de rester attentif aux personnes. Il en faudrait beaucoup comme lui dans le monde politique en général et dans nos démocraties fatiguées en particulier).
Au discours ont succédé les
questions des personnes dans la salle et les réponses de l’invité
d’honneur, comme cela s’était déjà passé à Paris (Sciences
Po) et à l’université de Yale aux États-Unis.
Le chat qui accompagne la vidéo sur la chaîne Youtube de Infobae, le grand quotidien en ligne argentin, qui a retransmis hier la conférence en direct, est plein de réactions très enthousiastes mais comme toujours, il est impossible de savoir ce qu’elles représentent puisque tout le monde s’abrite derrière des pseudos.
Les journaux de droite qui
commentent l’événement ce matin se font un malin plaisir de
critiquer vertement la politique peu allante de l’actuel président
argentin, qui ne se représente pas pour un second mandat, et
insistent sur le courage des Ukrainiens dans la défense des
principes démocratiques.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
lire le communiqué officiel de la présidence ukrainienne (version en anglais) – le site permet d’accéder aux vidéos, aux textes originaux des allocutions présidentielles ainsi qu’à leur traduction en anglais et en russe.