jeudi 13 mars 2025

Violences policières tous azimuts [Actu]

"Sauvagerie", dit le gros titre
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Hier, il y avait une manifestation désormais traditionnelle devant le Congrès en faveur des retraités qui payent très cher la politique menée par Mileí. Les personnes âgées qui occupent la place du Congrès sont soutenues dans leurs revendications par des clubs de foot qui, en Argentine, constituent un véritable tissu social, un lieu où s’exerce la solidarité entre habitants d’un même quartier, d’une même ville, d’un même coin de campagne.... Il y avait donc aussi beaucoup de gens d’âge actif parmi les manifestants. Et hier, comme souvent mais d’une manière bien plus grave que lors des manifestations précédentes, la police a fait preuve d’une violence difficilement imaginables : coups de matraque, usage de gaz lacrymogènes dans les visages et canons à eau contre la foule.

"Le coup d'Etat version 21e siècle", dit le gros titre
En bas, la situation à Bahía Blanca
alors que les eaux viennent de se retirer
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La presse se sépare aujourd’hui en deux camps : à gauche, Página/12 dénonce la violence policière. A droite, La Prensa, Clarín et La Nación mettent l’accent sur la violence supposée de la foule rassemblée sur la place.

Que des casseurs se soient glissés parmi les manifestants, c’est fort possible mais qui a commencé à pratiquer la violence contre les citoyens ? Le gouvernement et ce Congrès indigne où l’opposition (qui est pourtant largement majoritaire) a renoncé à jouer son rôle de régulateur de la vie politique puisque de nombreux parlementaires, de gauche comme de droite, se sont laissés acheter pour un plat de lentilles par Mileí et consorts et votent désormais sans aucun scrupule selon les consignes données par le président ou ses affidés. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que certains citoyens autrefois pacifiques montrent des signes d’exaspération…

"Des dégâts, des blessés et 124 détenus
au cours d'une bataille de hooligans et de militants
contre les policiers", dit le titre sous la photo
Le gros titre est consacré à l'enquête parlementaire
sur le scandale de la crypto-monnaie
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Là où la violence de la police apparaît difficilement contestable, c’est partout où l’on a pu voir, photographier ou filmer des personnes âgées jetées à terre et parfois blessées. Vu leur gabarit, on imagine mal que ce soit elles qui aient lancé les hostilités contre une police solidement équipée.

"Des bandes de supporters et des militants
ont affronté la police sur la place du Congrès :
un blessé grave et 130 détenus", dit le gros titre
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Toujours est-il qu’hier, la place du Congrès s’est transformée à nouveau en scène d’émeute urbaine et que la démocratie argentine est décidément en grand danger. Sans doute parce que Mileí veut provoquer un ras-le-bol peut-être dans l’espoir d’un recours populaire à une dictature qui remettrait de l’ordre dans tout cela et qui ne fera qu’ajouter au chaos comme l’histoire argentine l’a déjà montré tant de fois.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación