mercredi 19 novembre 2025

Affaires de gros sous : mis en cause, le président s’en sort encore [Actu]

Les deux scandales en Une
Jeux de dame, dit le gros titre
En haut : "un modus operandi délictueux"
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Le président Javier Mileí est publiquement impliqué dans deux scandales de corruption : le premier le concerne personnellement et concerne aussi sa sœur, Karina Mileí, dont il a fait la Première dame d’Argentine, la secrétaire-générale de la présidence ainsi que la dirigeante de fait de son parti, LLA (La Libertad Avanza). Le second concerne d’abord Karina et ensuite lui puisque leur proximité laisse peu de doute sur le fait qu’il était largement au courant des manœuvres de sa sœur.

La première affaire correspond à la promotion faite par le président sur ses comptes de réseaux sociaux d’une crypto-monnaie qui dans les quelques heures qui ont suivi le message présidentiel s’est révélée une formidable escroquerie. Ce scandale a fait l’objet d’une enquête parlementaire dont la commission vient de rendre son rapport qui met fortement en cause le comportement du chef de l’État et de la justice, qui a tardé à s’impliquer. Toutefois, l’opposition n’a pas obtenu les votes nécessaires au niveau de la commission pour que ce rapport soit transmis à la Chambre afin que celle-ci entame le cas échéant les procédures qui s’imposeraient contre les personnes impliquées. Mileí est donc procéduralement tranquille puisque la Chambre qui va prendre ses fonctions le 10 décembre et qui sort du scrutin du 26 octobre lui sera acquise ou presque.

La seconde affaire vient de conduire à la démission d’une sous-ministre de l’Économie. La jeune femme est la fille d’un riche homme d’affaires impliqué dans le scandale de l’achat en gros des médicaments pour l’agence nationale du handicap, opérations sur lesquelles Karina Mileí est soupçonnée d’avoir prélevé sa part à hauteur de 3 % des montants concernés. La sous-ministre a en effet trafiqué avec son papa des avantages qui étaient autant de signes extérieurs de richesse. Une perquisition à son domicile a permis de mettre la main sur la somme de 700 000 dollars US. La provenance de la fortune paternelle étant désormais suspecte, la jeune femme a dû renoncer à ses fonctions ministérielle. Plus l’enquête progresse, plus le scandale s’étend à de nouvelles personnalités mais il n’a pas encore vraiment atteint l'étrange couple-fratrie présidentiel autrement qu’en réputation.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

sur le rapport de la Commission parlementaire
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
lire l’article disponible sur le site de la Chambre des députés
sur l’affaire des médicaments et la démission de la ministre