vendredi 14 novembre 2025

Faillites en cascade dans l'industrie laitière [Actu]

"Lait coupé", dit le gros titre
en paraphrasant l'expression café cortado (café noisette)
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Au début du mois de novembre, ARSA, qui produisait des yaourts et des desserts lactés pour San Cor, une coopérative laitière historique en redressement judiciaire depuis le début de cette année avec une dette de 400 millions de dollars, a fermé boutique. Le juge a ordonné l’arrêt de l’activité dans toutes les installations industrielles qui fournissaient pourtant 70 000 points de vente dans toute l’Argentine.

Cette décision du tribunal du commerce a mis à la rue plus de 400 travailleurs dans les provinces de Buenos Aires, Córdoba et Santa Fe.

Vue d'ensemble sur l'usine de La Suipachense

ARSA avait été la propriété d’un géant du secteur agro-alimentaire argentin, Vicentín, lui aussi fragilisé mais qui reste une proie qui continue de faire saliver les investisseurs. Vicentin produit de l’huile, du lait en poudre, de la farine et autres formes de céréales, etc.). Vicentín, acteur-clé de l’économie de la province de Santa Fe, avait vendu ses parts de ARSA à deux investisseurs venezueliens qui ont laissé l’ensemble couler corps et biens.

L'une des marques phares de San Cor que l'on trouvait partout en Argentine
Ici un yaourt nature, très difficile à trouver.
Si exotique pour les Argentins qu'il est indiqué comme un yaourt pour cuisiner
Les Argentins ne consomment que des laitages parfumées et sucrés

ARSA avait une participation majoritaire dans une vieille laiterie de Suipacha, dans la province de Buenos Aires : La Suipachense. Elle a été mise en liquidation hier par un autre tribunal de commerce, celui de Mercedes, car la disparition de l’actionnaire principal a fait s’écrouler tout l’édifice, fragilisé par les négligences des deux repreneurs venezueliens. 70 ans d’existence, une présence locale de ses produits dans les commerces de la province et 140 ex-salariés vivant tous dans cette petite ville dont le tissu économique ne pourra pas leur redonner du travail à tous. C’est donc un effondrement du marché local, tant de la consommation que de l’offre de services, qui menace l’agglomération d’environ 12 000 habitants.


Cette énième faillite doit beaucoup à la chute du pouvoir d’achat de la majorité des Argentins depuis que Javier Mileí a décidé de passer sa maudite tronçonneuse partout et de déguiser les chiffres de l’économie réelle pour que nos soi-disant experts nous chantent ses louanges dans les médias de droite, ici, aux États-Unis, en Argentine même. Et ce n'est pas le nouvel accord international avec l'Oncle Sam qui va arranger les choses.

Tout va donc pour le mieux… Madame la marquise !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de El Día du 6 novembre (journal local de la Province de Buenos Aires)
lire l’article de Infobae, du même jour (site d’information, de droite)
lire l’article de Baenegocios du lendemain (site spécialisé dans l’économie)