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mercredi 21 décembre 2022

La folie, toute la folie, rien que la folie ! [Actu]

Le grand échangeur de l'autoroute du 25 de Mayo
qui permet l'entrée dans Buenos Aires et débouche dans Avenida 9 de Julio
La ville est vue du sud au nord
Au premier plan, les flèches de Notre-Dame de Nueva Pompeya
Photo agence Chine Nouvelle
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Selon les observateurs, plus de 4 millions de personnes se sont agglutinées tout au long du parcours qui devaient mener les champions du monde de football du domaine fédéral jusqu’au centre de Buenos Aires, au pied de l’Obélisque, où ils n’ont pas pu arriver.

Le dessin de Miguel Rep hier dans Página/12
"Adieu VAR.
Adieu pronostics.
Gueule de bois générale !"
Traduction © Denise Anne Clavilier
C'était donc prophétique.
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L’autoroute conduisant à la capitale argentine était entièrement occupé par des supporters à pied et passablement excités.

"Rendez au peuple ce qui est au peuple", dit le gros titre
de cette une qui reste la moins spectaculaire de la matinée
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L’itinéraire a été jalonné d’incidents, certains très graves comme celui de cet homme tombé d’un des ponts qui traversent l’autoroute alors que le bus passait en-dessous.

"Une réception historique", dit le gros titre
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Le bilan des dégâts matériels, surtout à proximité de l’Obélisque, est considérable : le monument lui-même a été tagué, les panneaux solaires installés par la Ville sur les toits des abris bus ont été cassés par les fans montés dessus pour mieux voir les champions… Quant aux papiers gras jonchant le sol, il est impossible d’en évaluer le nombre. A la fin de la journée, il y a eu des affrontements entre des supporters et les forces de l’ordre.

Aucun besoin de traduire !
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Le chaos était tel dans l’après-midi qu’il a fallu exfiltrer les joueurs par les airs. Ils ont terminé la fête dans des hélicoptères.

Quant au fair-play, il n’était pas à la fête : l’équipe de France a fait les frais des sarcasmes et des injures racistes d’une foule de supporters argentins, sans parler des joueurs qui se sont parfois laissé aller à des gestes qui manquaient pour le moins d’élégance. C’était d’autant plus étrange que le gardien de but argentin avait fait preuve de tact dans les minutes qui ont suivi la fin du match.

La Nación a fait ce matin une pré-une
pour exploiter pleinement cette photo incroyable
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Quant à l’aspect institutionnel, la presse, majoritairement de droite, donne raison aux footballeurs d’avoir snobé le salut des autorités représentant les pouvoirs publics de la République. Quelle conception immature de la démocratie! Incapables de distinguer entre la personne physique et l’institution constitutionnelle et pourtant tous ces joueurs travaillent dans des clubs dans des pays démocratiques, la majeure partie d’entre eux en Europe.

Une du quotidien sportif Olé
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Ce matin, la presse ne savait plus où donner du verbe et de la photo.

Une de l'hebdomadaire people ultra-mondain Hola Argentina
du groupe La Nación (édition de ce matin)
On y voit la compagne de Messi portant la coupe
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© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12
lire l’article de La Prensa sur la fête elle-même
lire l’article de La Prensa sur les dégâts dans Buenos Aires
lire l’article principal de Clarín
lire l’article principal de La Nación
lire l’article de La Nación sur les dégâts matériels en ville
lire l’article principal de Olé, le quotidien sportif du groupe Clarín

Ajout du 22 décembre 2022 :
Le président Alberto Fernández est sorti de son silence pour rappeler le caractère non-partisan d’une réception officielle des champions du monde au palais présidentiel. Il fallait le dire mais, au regard des tensions politiques qui écartèlent l’Argentine et de l’esprit partisan dont font preuve beaucoup d’acteurs du football en Argentine comme partout ailleurs dans le monde, je doute fort qu’il ait été entendu.

Pour aller plus loin :
lire l’article (qui arrondit les angles) de Página/12
lire l’article de Clarín (au ton nettement plus caustique)

lundi 19 décembre 2022

1, 2 et 3… étoiles sur la Camiseta Nacional [Actu]

Il faut se tordre le cou, désolée !
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A Buenos Aires et dans toute l’Argentine, c’est le délire de la victoire qui frappe l’ensemble de la population. L’allégresse était telle hier qu’il était question de faire de ce lundi un jour férié, ce qui n’a finalement pas été décrété (il y a déjà à peu près autant de jours fériés en décembre en Argentine qu’au mois de mai en France).

Cette absence du décret attendu n’empêche en rien les rassemblements festifs pendant la journée notamment dans la capitale où l’on attend de pied ferme le retour des héros.

Une une de La Prensa qui se passe de traduction
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L’enthousiasme est tel que l’équipe ne devrait faire d’apparition ni à l’Obélisque ni à la Casa Rosada. On a trop peur que les gens, dans leur liesse, provoquent des accidents, dans un espace qui reste fermé sur l’une comme l’autre place par des immeubles qui pourraient gêner les mouvements de la foule, notamment en cas de panique. On verra bien demain comment ce retour triomphal aura été fêté.

D’ici là, les supporters peuvent suivre minute après minute le vol de l’avion du retour, qui a fait escale à Rome.

Là encore, on se passera de traduction
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Impossible de rendre compte des réactions dans la presse. Tous les journaux consacrent une quantité astronomique d’articles à cette finale tant attendue et cela sans aucune pitié pour les Français. C’est même tout le contraire. On peine à trouver dans les quotidiens la traditionnelle expression d’amitié sportive d’après l’affrontement (voir article de Luisa Corradini dans La Nación ci-dessous)... Il semble que l’heure du fair-play n’ait pas encore sonné. Et ceci n’est pas le fait des seuls Argentins. L’ambassadeur de Grande-Bretagne à Buenos Aires lui-même y est allé de son geste anti-français, ce qu’en général un diplomate digne de ce nom évite de faire. Dans ce métier, on est même payé pour s’y laisser aller.

En-dessous, dans le cadre rouge,
un message d'une grande banque :
"26 Argentins ont aidé les 47 millions que
nous sommes à être les plus heureux du monde"
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Quant à Clarín, il a trouvé, dans son édition papier, la place (et le courage politique) de consacrer une demi-page au très sage et néanmoins très ferme message de paix que Volodymyr Zelensky a adressé aux participants à cette Coupe du monde de football et que la Fifa a refusé de diffuser sous le prétexte, fallacieux comme d’habitude, qu’une telle publication aurait violé sa sacro-sainte et très hypocrite neutralité (ben voyons !). Quant au lien entre le sport et la paix, toutes ces belles déclarations dont ces dirigeants sportifs nous saoulent du 1er janvier au 31 décembre depuis la création de leurs institutions, la Fifa nous invite à faire une croix dessus, après (on n’est pas à une contradiction près) un appel, le 15 novembre dernier, de son président désormais résident qatarien (tiens donc !) à un cessez-le-feu qui aurait, pour sa part, joué en faveur de la Russie.

Jeu de mots entre le diminutif de Lionel
et deux termes argentins : 'lio" (le bazar) et Dios (Dieu)
"Dieu est argentin" est un proverbe argentin
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© Denise Anne Clavilier


Double page de l'édition souvenir publiée par Clarín ce matin
Au premier plan ou presque à droite, le Teatro Colón
Au milieu de l'artère, el Obelisco
Tout au fond, le siège de la CGT avec son portrait géant de Evita Perón
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Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12, qui n’a même pas publié aujourd’hui son traditionnel supplémentaire sportif du lundi, Líbero
lire l’article principal de La Prensa
lire l’article de Clarín sur le message de Zelensky censuré par la FIFA
lire le premier article de La Nación lorsque les Argentins ont été consacrés lors des tirs au but
lire l’article compatissant de Luisa Corradini, correspondante permanente de La Nación à Paris
lire l’article principal de Olé, le quotidien sportif du groupe Clarín

mardi 6 septembre 2022

Début du Festival de Tango de Buenos Aires à la Boca [à l’affiche]

La dame au poncho
Le concert de ses cent ans !
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Ce soir, commence le Festival de Tango de Buenos Aires qui durera quinze jours comme d’habitude, mais cette fois-ci, enfin, tout en présentiel, à quoi se mêlera, comme d’habitude aussi, le Mundial del Tango, sur lequel la politique culturelle (et touristique) de la Ville Autonome de Buenos Aires fonde tous ses espoirs (1). La danse, la danse, la danse !!!!

Pourtant c’est bien au programme musical et culturel qu’il faut s’intéresser comme le font d’ailleurs les pages culturelles de La Nación qui s’ouvre sur l’hommage, sous forme d’un film, qui sera rendu à la chanteuse Nelly Omar, muse et maîtresse du poète Homero Manzi (Malena, c’est elle !), disparue centenaire il y a quelques années.

Malena canta el tango, como ninguna

Autre artiste qui sera saluée : l’immense danseuse María Nieves qui fête aujourd’hui bravement ses 88 printemps.

Le festival s’ouvre à La Boca, à la Usina del Arte, devenue depuis quelques années son quartier général et il occupera, au fil des jours, plusieurs lieux dans la ville, notamment la Plaza de la República, où au pied de l’Obélisque sera dressée une scène sur laquelle se disputeront, à ciel ouvert, les finales de deux catégories du Mundial.

Au programme comme toujours : des concerts, des cours de danse et de musique, des ateliers divers et variés, des projections, des conférences, des stands d’artisanat, des milongas, des présentations de livres et des expositions. Un grand hommage sera rendu au danseur Juan Carlos Copes, qui fut le partenaire mythique et l’époux de María Nieves et que le covid nous a emporté dans l’une de ses vagues qui ont submergé Buenos Aires.

Chose plus inhabituelle : le festival rendra aussi hommage à Luis Alberto Spinetta, un grand du rock argentin, lui aussi disparu il y a quelques années (beaucoup plus jeune et à cause d’un cancer).

Une du supplément culturel de Pagina/12
la semaine dernière, le 1er septembre
pour annoncer les festivals alternatifs
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En ce mois de septembre, plusieurs festivals de tango vont se dérouler à Buenos Aires : à côté du festival officiel, il y aura un trio de manifestations associatives ou autogérées avec une programmation moins tapageuse mais plus audacieuse. Du tango d’aujourd’hui, en dehors des sentiers battus.

© Denise Anne Clavilier
www.barrio-de-tango.blogspot.com


Pour aller plus loin :
sur le Festival de Tango de Buenos Aires
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
consulter le site officiel des Festivals de Buenos Aires
sur les festivals alternatifs
lire l’article de Página/12



(1) Ce qui rend d’autant plus surprenante l’incapacité de ce ministère à annoncer longtemps à l’avance les dates de la manifestation, comme si le public visé, pourtant principalement celui de l’hémisphère nord, au grand dam des artistes locaux d’ailleurs, pouvait réserver un vol du jour au lendemain, pour se pointer à Buenos Aires le jour dit… Improvisation toujours, même dans ce domaine du tourisme international où elle fait fuir tout le monde.

mardi 31 mai 2022

Grand succès de la Mona Jímenez samedi à l’Obélisque [à l’affiche]

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Samedi dernier, en début de soirée (pour ne pas fâcher les voisins), Carlos « La Mona » Jímenez, célébrissime chanteur folklorique de Córdoba, fêtait, à 71 ans, ses 55 ans de carrière dans un show grandiose, à sono déchaînée, au pied de l’Obélisque, qui est à Buenos Aires ce que la Tour Eiffel est à Paris, le tout offert par le gouvernement local de la capitale fédérale.

Un monde fou a envahi les rues alentour et guinché jusqu’à plus soif dans le gigantesque carrefour où se coupent les avenues Mayo et 9 de Julio, coupé à la circulation pour l’occasion. Une cascade d’effets de lumière et de son plus spectaculaires les uns que les autres sur la scène. Et une grosse brochette d’artistes invités autour de la vedette du jour, un brin allumée, comme d’habitude, et jouant de sa laideur proverbiale, à la hauteur de son surnom (la guenon Jímenez).

La foule dans la rue la nuit tombée
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La Mona Jímenez est l’un des plus grands représentants d’une musique typique de sa région d’origine, le cuarteto, un truc rapide, ultra-rythmé, caréné comme du rock, qui apparaît à Córdoba, au centre du pays, dans les années 1940 lorsque certaines musiques d’origine espagnole y ont fusionné avec d’autres d’origine italienne. C’est la Mona Jímenez qui l’a fait connaître à Buenos Aires, qui n’en avait jamais entendu parler avant ses concerts des années 1980.

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Bien sûr, le spectacle en plein air était d’accès libre et gratuit. Les Portègnes en ont profité jusqu’à ce que la vedette se retire à 19h30.

Le grand show a été largement commenté par la presse dimanche matin.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa, le seul quotidien à avoir mis le chanteur à sa une
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación, qui a incorporé dans son article en ligne plusieurs vidéos de la soirée. A découvrir !

jeudi 12 mai 2022

Un one-man-show pour ressusciter Enrique Santos Discépolo [à l’affiche]


Enrique Santos Discépolo (1901-1951) s’est fait connaître comme poète et compositeur de nombreux tangos inscrits aujourd’hui au répertoire, comme Cambalache, Uno, Cafetín de Buenos Aires, Chorra, Victoria… (1) Il fut aussi un acteur de cinéma et un comédien de théâtre, aux côtés de son frère aîné, Armando Discépolo, un géant de l'histoire théâtrale argentine.

Cet anarchiste désespéré, cet écorché vif se laissa séduire très tôt par le projet politique enthousiaste puis les réussites souverainistes de Juan Domingo Perón, dès que le général est apparu dans le paysage politique argentin avec le coup d’État de 1940 qui mit fin à une décennie de gouvernement anticonstitutionnel et pro-fasciste et parvint à maintenir la neutralité argentine pendant le conflit mondial contre les États-Unis qui faisaient pression pour entraîner dans la guerre l’ensemble du continent. L’autoritarisme et le militarisme avec lesquels Perón gouvernait semblent ne pas l’avoir affecté, ce qui bien évidemment est une énigme dans la vie de Discépolo, jusque là libertaire farouche.

En 1951, Perón se lança dans une nouvelle campagne électorale pour obtenir un second mandat présidentiel et Discépolo, complètement acquis à sa cause et entré dans le cercle amical du couple présidentiel, offrit son aide. A la radio, il monta une série de monologues qui restent des grands classiques du genre autant que des morceaux de bravoure du folklore péroniste. Une série de sketches demeurés dans les mémoires sous le titre de Mordiquisto, du nom du personnage anti-péroniste contre les arguments duquel Discépolo se bataillait sans que (stratégie de campagne géniale) l’on n’entende jamais ce que disait ce contradicteur imaginaire (2).

Extrait du spectacle

C’est de cette série de monologues que s’est inspiré Daniel Casablanca pour un one-man-show mis en scène par sa femme, Guadalupe Bervih, et que l’acteur reprend en ce moment sur la scène, Espacio Experimental Leónidas Barletta, Diagonal Norte 943 (3), une extension du CCC Floreal Gorini. Pour la circonstance, il s’est fait un nez à la Cyrano par fidélité à l’apparence physique du personnage historique qu’il incarne.

Discepolín, fanátino arlequín se joue le dimanche à 17 h.

Prix des places : 1 200 $ ARG (un prix raisonnable, eu égard à l’inflation)

Página/12 ne pouvait qu’aimer l’idée et l’hommage. Le quotidien publie une longue interview du comédien ce matin dans son supplément culturel quotidien.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :



(1) Certains d’entre eux sont présentés en version bilingue dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que vous pouvez commander dans toutes les bonnes librairies francophones ou acheter directement en ligne sur le site des Éditions du Jasmin (France).

(2) Je soupçonne Jean-Luc Mélenchon, qui maîtrise bien entendu l’espagnol, de connaître ce grand classique. Il en a parfois les accents (et la causticité) et suit souvent la même tactique pour contrer les arguments de ses adversaires tout en les caricaturant.
(3) Il y a six mois environ, le CCC a repris cette salle de spectacle proche de l’Obélisque et l’a rebaptisée. C’était auparavant le Teatro del Pueblo.

lundi 27 septembre 2021

La finale du Mundial au pied de l’Obélisque [à l’affiche]

Les deux couples champions du monde
(photo Juan Tessone, pour Clarín)


Samedi dernier, en fin de journée, sous le crépuscule printanier, le Mundial de Tango a coupé la circulation sur la plan large avenue du monde, la 9 de Julio. La scène était installée dans l’axe de la Diagonal Norte, qui relie Plaza de la República, où trône l’obélisque du 400e anniversaire de la fondation de Buenos Aires, à Plaza de Mayo, où la ville a été fondée en 1580 et où le régime colonial a été renversé le 25 mai 1810.

Diagonal Norte, samedi soir avant le coucher du soleil


Les deux finales de la compétition se sont donc jouées au pied de l’Obélisque pour les danseurs qualifiés qui concouraient les uns sur scène, les autres en ligne, chez eux, au Japon, en Colombie, en Allemagne ou en France, à l’heure argentine.

Une de La Prensa hier
Le titre secondaire se passe de traduction !


Cette année, du fait de la crise sanitaire, le concours ne se composait que de deux catégories, baptisées Pista (tango salón dans les éditions d’avant le covid) et Escena (le traditionnel style acrobatique des grands shows professionnels). Il n’y avait pas de catégories par âge cette année. Il n’y avait de place que pour des jeunes !

Les deux couples sacrés champions du monde concouraient sur place. Ils sont interviewés aujourd’hui dans les colonnes de Clarín.

Tout au long de la soirée, la communauté tanguera a rendu hommage à quelques figures historiques du genre : le danseur disparu Juan Carlos Copes (il a été victime du covid) et son ancienne partenaire et ex-femme (toujours bien en vie), María Nieves. Plusieurs grandes formations musicales animaient le concours, parmi lesquelles on pouvait écouter le Sexteto Mayor, l’un des groupes les plus prestigieux du tango contemporain.

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín (édition dominicale)
lire l’article de Clarín (édition d’aujourd’hui)
lire l’article de La Nación
La Prensa est le seul quotidien national à avoir fait sa une d’hier sur l’événement mais la rédaction n’a pas mis l’article correspondant sur son site Internet.

dimanche 18 avril 2021

Les complotistes manifestent la nuit et la presse attend [Actu]

Panneau : "Ralentissez - Ecole"
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Ils n’étaient qu’une poignée mais ils étaient particulièrement remontés : absence de masque, slogans négationnistes, hurlements. Ils se sont rassemblés à Buenos Aires d’abord devant l’Obélisque avant la tombée de la nuit puis de nuit sur Plaza de Mayo, à Olivos devant le portail de la résidence présidentielle, dans quelques grandes villes comme Mar del Plata (province de Buenos Aires) et Rosario (province de Santa Fe) mais également, à quelques uns seulement, au centre de diverses capitales provinciales. Les manifestations avaient pour origine des mots d’ordre diffusés à travers les réseaux sociaux dans la complosphère, eux-mêmes parfois relayés par des personnalités de droite visiblement désireuses d’en découdre avec la majorité nationale.

Cette fois-ci, les journaux y compris d’opposition n’ont pas fait de zèle pour relayer les théories délirantes des manifestants, dont six ont été brièvement arrêtés au cours de cette nuit un peu agitée.

"La banlieue au niveau 2 du confinement
et on envisage des restrictions supplémentaires", dit le gros titre rouge
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Tandis que Página/12 empile les arguments en faveur d’une fermeture très temporaire des écoles pour casser la courbe du covid, sauver des vies et préserver le système de santé, en faisant un point sur les solutions adoptées par des pays gouvernés à droite et où le confinement n’est pas une plaisanterie (Israël, où tout a été fermé à double-tour malgré le rythme de vaccination le plus rapide du monde, l’Uruguay, où l’on s’apprête à faire voter une loi punissant de deux ans de prison toute rupture du confinement, et même l’Inde, où les contagions explosent après la fête carnavalesque du Holi et la réouverture des écoles), les trois autres quotidiens nationaux se font plus discrets : ils n’ont guère d’arguments à faire valoir contre les mesures annoncées par le gouvernement argentin jeudi soir, ils se contentent pour les plus agressifs de publier des analyses politiques où leurs éditorialistes écharpent les gouvernants en tâchant d’ignorer que l’Argentine et les pays voisins ont affaire à un virus qui n’obéit à aucun ordre et qu’on n’intimide pas en le menaçant du doigt.

"Une décision-clé de justice décidera si les écoles
restent ouvertes ou ferment à Buenos Aires", dit le gros titre
En dessous, quelques uns des agités qui ont manifesté
hier en fin de journée à l'Obélisque
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La Nación va jusqu’à se faire l’écho des assurances que la rédaction a reçues des cercles gouvernementaux selon lesquels le président fera rouvrir les écoles dès que l’occupation des lits d’hôpital baissera. Ce qui dépend un peu de la capacité des citoyens à se plier aux mesures de semi-confinement contenues dans le décret présidentiel.

"Après les joutes, l'opposition refuse de se mettre d'accord
sur aucun projet avec la majorité", dit le gros titre
Bizarrement, La Nación est le seul journal à reproduire
en une une image de la cérémonie de Windsor
On aurait imaginé que Clarín...
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Ces questions dépendent maintenant d’un arrêt de la Cour suprême, ce que le président déplore : ce sont des questions politiques qui ne devraient pas être judiciarisées mais qui devraient pouvoir être réglées par la bonne volonté de tous en vue de l’intérêt général. Pour l’instant, il semble que les enjeux électoraux et partisans passent devant les enjeux sanitaires et concrets pour une bonne partie de la droite. On ignore quand la Cour se prononcera alors que les écoles doivent fermer demain pour 15 jours.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

vendredi 12 mars 2021

Mort de Maradona : famille et supporters exigent la justice [Actu]

Au centre de la photo, sous le masque noir,
Claudia Villafañe
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Les deux filles aînées de Diego Maradona et leur mère, Claudia Villafañe, avaient appelé mercredi 10 mars à manifester au pied de l’Obélisque, au centre de Buenos Aires, pour réclamer que justice soit faite contre les responsables de la mort de leur père et ex-mari : ses avocats qui ne l’avaient pas assisté de leurs lumières et ont profité de sa confiance, ses médecins et ses infirmiers, récemment inculpés pour avoir manqué à leurs devoirs professionnels et avoir ainsi provoqué sa mort prématurée.

Un bon nombre de supporters avaient répondu à l’appel mais la manifestation a tournée court : comme au lendemain de sa mort, autour de la veillée funèbre à la Casa Rosada, il n’y avait guère de distance physique, on voyait très peu de masques mais beaucoup de bousculades, on entendait des cris et des hurlements. La presse s’en est mêlée, ce qui a encore accru le désordre.

Claudia et ses deux filles, Dalma et Gianinna, ont donc quitté les lieux au bout d’un quart d’heure pour se réfugier dans l’un des hôtels de luxe qui bordent cet immense carrefour.

La foule rassemblée et les perches des journalistes
Photo Santiago Filipuzzi pour La Nación

Pour le moment, aucun des inculpés n’a été arrêté et tout le monde continue à exercer son métier, y compris les thérapeutes, les médecins et les avocats ayant pris les devants en faisant prononcer par la justice un habeas corpus à leur profit avant même leur mise en cause. Jolie mentalité !

Et pendant ce temps-là, la cuisinière de Maradona s’exprime dans les médias et devant le juge d’instruction. C’est un bien triste récit qu’elle fait des dernières semaines de l’idole.

On n’a pas fini d’en entendre parler !

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

lire l’article de La Nación sur les révélations de la cuisinière (pas si explosives que le dit le journal : beaucoup de choses étaient déjà connues)

Ajout du 15 mars 2021 :
Dalma et Gianinna Maradona ont finalement porté plainte contre le principal avocat de leur père dont il aurait usurpé la marque commerciale

Ajout du 17 mars 2021 :
lire cet article de Página/12 sur ce que savaient de la santé de Maradona deux médecins qui ne l'ont guère soigné, le neurochirurgien (qui jouait le rôle de médecin de famille) et la psychiatre, qui était censée l'aider à surmonter ses dépendances. Les deux praticiens sont inculpés.

mardi 15 septembre 2020

Nouvelles manifestations contre les mesures sanitaires [Actu]

Une de Página/12 ce matin : "Ensemble mais pas tant que ça !"
D'un côté, les deux chefs de la droite dure (Macri et Bullrich), en perte de vitesse
de l'autre, les deux figures de la droite qui dialogue (Rodríguez Larreta et Vida)

Dimanche, à l’appel presque ouvert du seul Mauricio Macri, qui a ouvertement violé la quarantaine qu'il devait respecter après son voyage en Europe, quelques manifestants de droite se sont montrés et fait entendre dans plusieurs villes d’Argentine, martelant des slogans hostiles au gouvernement et à sa stratégie contre l’épidémie de covid-19.

Une du même quotidien hier lundi
'Problème d'affichage", dit le gros titre
en montrant un Macri qui pousse Rodríguez Larreta
qui résiste de toutes ses forces

La Prensa parle de manifestations massives mais ne montre qu’une photo représentant quelques voitures pare-choc contre pare-choc. Si les manifestations avaient vraiment rassemblé du monde, il ne fait aucun doute que les journaux, surtout mainstream, auraient envoyé des drones survoler la foule et prendre des clichés impressionnants. Ce que Página/12 ne manque pas de remarquer, tout en consacrant sa une aux manœuvres cyniques et étroitement partisanes de Mauricio Macri, qui tente (en vain jusqu’à présent) de déterrer la hache de guerre alors que son successeur, à la tête de la capitale fédérale, le libéral Horacio Rodríguez Larreta, a, dès le début de l’épidémie, fumé le calumet de la paix avec son successeur à la tête du pays, le péroniste (de gauche) Alberto Fernández.

Une de La Nación hier
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Cette assez bonne entente entre ses deux successeurs, au-delà de leur opposition idéologique, pour gérer le pays au mieux de l’intérêt commun au milieu de la crise sanitaire, semble insupportable à l’ancien président dont les décisions politiques n’ont jamais servi que des intérêts particuliers, les siens d’abord et ceux du grand patronat ensuite, au cours de ses trois mandats exécutifs successifs, deux à Buenos Aires et un à la Casa Rosada, de 2007 à 2019, tout en disant bien entendu le contraire. Les photos et vidéos publiées par Clarín montrent une faible mobilisation, sauf celle choisie pour la une qui montre un grand nombre de véhicules dans Avenida 9 de Julio près de l’Obélisque. De même, la première photo qui illustre l’article de La Nación est un peu plus convaincante mais les manifestants ne parviennent pas à occuper toute la largeur de l’avenue où les voitures continuent à circuler normalement. Quant à la galerie photographique publiée par le même journal, elle ramène le lecteur à une réalité décevante pour l’opposition. Dans certaines grandes villes, la manifestation était aussi pitoyable que les légendes des photos sont triomphalistes (à Rosario ou Mar del Plata, par exemple).

"Drapeaux de sortie contre le gouvernement dans différents lieux du pays",
dit le gros titre sur cette photo qui n'arrive pas à impressionner vraiment
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Les clichés publiés par Página/12 confirment l’impression d’un tout petit rassemblement autour de l’Obélisque à Buenos Aires. On y lit clairement les sempiternels slogans de la droite dure : Basta de impunidad (l’impunité, ça suffit) ou Juntos por la Democracia y la República (ensemble pour la démocratie et la république). Ce qui est curieux, c’est que les urnes viennent de parler haut et clair il y a moins d’un an et que la démocratie consiste, entre autres, à accepter leur verdict (1).
Par ailleurs, le premier procès pour corruption impliquant des ministres de Mauricio Macri (gros scandale d’irrégularité dans le secteur des autoroutes à péages) vient d’être étouffé : des juges (dont les penchants de droite sont un secret de Polichinelle) en ont invalidé l’instruction pour un vice de forme assez contestable. C’est curieux comme tout va toujours dans le même sens avec ces excités, heureusement très minoritaires (ce qui explique peut-être leur hargne).
Vendredi, au lendemain de cet arrêt discutable, seul Página/12 a traité le sujet. Aucun des trois quotidiens de droite n’en a dit un mot sur son site Internet : ils préfèrent passer sous silence l’inculpation de ces trois ténors du macrisme et ne pas même en informer leurs lecteurs.

Manifestation massive, dit le gros titre
sur une image qui montre l'inverse
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Ce matin, Daniel Paz et Rudy s’en amusent dans leur vignette du jour :

 La journaliste : Que devrait faire le gouvernement pour améliorer la situation ?
Mauricio Macri : Bon ! Moi, ce que je ferais…
La journaliste : Non, non ! Pour-améliorer-la-situation.
Traduction © Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :
lire l’entrefilet de La Prensa (et pourtant l’info faisait la une du journal)
Aujourd’hui, Página/12 et Clarín tâchent d’analyser la stratégie de Mauricio Macri et son apparent échec au sein de son camp où les partisans du dialogue avec le gouvernement semblent l’emporter :



(1) La démocratie consiste aussi à laisser toute sa place à la défense dans un procès et on ne peut pas dire que cette partie de l’opinion publique respecte ni le droit de la défense ni la présomption d’innocence dès que Cristina Kirchner ou quelqu’un réputé lui être proche est dans le collimateur d’un juge soient respectés ni de près ni de loin.