dimanche 18 avril 2021

Les complotistes manifestent la nuit et la presse attend [Actu]

Panneau : "Ralentissez - Ecole"
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Ils n’étaient qu’une poignée mais ils étaient particulièrement remontés : absence de masque, slogans négationnistes, hurlements. Ils se sont rassemblés à Buenos Aires d’abord devant l’Obélisque avant la tombée de la nuit puis de nuit sur Plaza de Mayo, à Olivos devant le portail de la résidence présidentielle, dans quelques grandes villes comme Mar del Plata (province de Buenos Aires) et Rosario (province de Santa Fe) mais également, à quelques uns seulement, au centre de diverses capitales provinciales. Les manifestations avaient pour origine des mots d’ordre diffusés à travers les réseaux sociaux dans la complosphère, eux-mêmes parfois relayés par des personnalités de droite visiblement désireuses d’en découdre avec la majorité nationale.

Cette fois-ci, les journaux y compris d’opposition n’ont pas fait de zèle pour relayer les théories délirantes des manifestants, dont six ont été brièvement arrêtés au cours de cette nuit un peu agitée.

"La banlieue au niveau 2 du confinement
et on envisage des restrictions supplémentaires", dit le gros titre rouge
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Tandis que Página/12 empile les arguments en faveur d’une fermeture très temporaire des écoles pour casser la courbe du covid, sauver des vies et préserver le système de santé, en faisant un point sur les solutions adoptées par des pays gouvernés à droite et où le confinement n’est pas une plaisanterie (Israël, où tout a été fermé à double-tour malgré le rythme de vaccination le plus rapide du monde, l’Uruguay, où l’on s’apprête à faire voter une loi punissant de deux ans de prison toute rupture du confinement, et même l’Inde, où les contagions explosent après la fête carnavalesque du Holi et la réouverture des écoles), les trois autres quotidiens nationaux se font plus discrets : ils n’ont guère d’arguments à faire valoir contre les mesures annoncées par le gouvernement argentin jeudi soir, ils se contentent pour les plus agressifs de publier des analyses politiques où leurs éditorialistes écharpent les gouvernants en tâchant d’ignorer que l’Argentine et les pays voisins ont affaire à un virus qui n’obéit à aucun ordre et qu’on n’intimide pas en le menaçant du doigt.

"Une décision-clé de justice décidera si les écoles
restent ouvertes ou ferment à Buenos Aires", dit le gros titre
En dessous, quelques uns des agités qui ont manifesté
hier en fin de journée à l'Obélisque
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La Nación va jusqu’à se faire l’écho des assurances que la rédaction a reçues des cercles gouvernementaux selon lesquels le président fera rouvrir les écoles dès que l’occupation des lits d’hôpital baissera. Ce qui dépend un peu de la capacité des citoyens à se plier aux mesures de semi-confinement contenues dans le décret présidentiel.

"Après les joutes, l'opposition refuse de se mettre d'accord
sur aucun projet avec la majorité", dit le gros titre
Bizarrement, La Nación est le seul journal à reproduire
en une une image de la cérémonie de Windsor
On aurait imaginé que Clarín...
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Ces questions dépendent maintenant d’un arrêt de la Cour suprême, ce que le président déplore : ce sont des questions politiques qui ne devraient pas être judiciarisées mais qui devraient pouvoir être réglées par la bonne volonté de tous en vue de l’intérêt général. Pour l’instant, il semble que les enjeux électoraux et partisans passent devant les enjeux sanitaires et concrets pour une bonne partie de la droite. On ignore quand la Cour se prononcera alors que les écoles doivent fermer demain pour 15 jours.

© Denise Anne Clavilier

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