C'est une victoire écrasante qu'a obtenue hier Mauricio Macri, chef de gouvernement sortant de la Ville Autonome de Buenos Aires : 64,25% des votes contre 35,75 à son adversaire péroniste, Daniel Filmus, dont on a vu, à travers mes articles précédents, qu'il avait l'appui d'une grande majorité des artistes et des intellectuels.
La participation était inférieure à celle du premier tour : 72,16% au lieu des 75% de début juillet. Ce qui veut dire que Filmus n'avait aucune réserve ou que les électeurs de gauche ont abdiqué, ce qui serait invraisemblable dans la plupart des pays européens mais est tout à fait possible en Argentine, où une longue histoire d'élections faussées a forgé une résignation certaine puisque les gens se débrouillent encore largement en marge de la vie institutionnelle, qu'elle soit démocratique ou non. Quant aux votes non exprimés (nuls et blancs), leur taux est très supérieur au taux du premier tour : 5,38%, contre 1,25% il y a trois semaines. Ce qui semblerait indiquer qu'il y a bien eu abandon de la part des électeurs de gauche. (Voir mon article du 11 juillet 2011 sur le résultat de ce premier tour).
Daniel Filmus a reconnu sa défaite dès 20h hier soir (heure locale), ce qui est très tôt au vu de la lenteur du dépouillement, un geste qui a donc pas mal surpris. Conformément là aussi aux règles de la démocratie, il a félicité son adversaire comme l'a fait aussi la Présidente Cristina Fernández de Kirchner, en appelant Macri au téléphone.
Il est peu probable que Mauricio Macri n'aille pas jusqu'au bout de son mandat, qui s'achèvera donc en 2015. Cependant les affaires judiciaires, dans lesquelles il est impliqué comme possible auteur de graves infractions, continuent, avec un procès supplémentaire, l'enquête qui porte sur le faux sondage, peut-être commandité par Mauricio Macri ou son parti, le PRO, pour déconsidérer son adversaire et anéantir son potentiel électoral (voir mon article du 28 juillet 2011 sur les suites judiciaires de cette affaire rocambolesque).
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (opposition à Macri)
lire l'article de La Nación (qui soutenait Macri)
lire l'article de Clarín (que réjouit la défaite de Filmus)